Tous les ans, les Américains ont leur jour de consommation débridée. Le Black Friday est à mi-chemin entre les soldes et un futur post-apocalyptique dans lequel les zombies auraient fondu sur l'humanité. Pour des promotions colossales, les clients se ruent devant les magasins, s'écharpent, se disputent. Certains périssent, piétinnés par la foule. Cette démesure mercantile est devenue tellement iconique aux USA que la série South Park en a fait un triptyque pour sa dix-septième saison, mettant en scène les différents adversaires, autour d'une fable opposant les chevaliers de la Playstation 4 et ceux de la Xbox One.
Cela dit, depuis quelques années maintenant, les magasins en ligne se sont mis à suivre le mouvement. Même si, officiellement, c'est le Cyber Monday qui suit le Black Friday, les clients peuvent acheter dès le vendredi qui suit Thanksgiving sur les plateformes de vente en ligne des grandes firmes américaines. Imaginez à cette occasion l'intensité des flux de données qui transitent. Un acteur comme IBM a décidé de les analyser pour estimer leur provenance et est arrivé à la conclusion que, vendredi 82 % des transactions effectuées par les clients depuis le mobile venaient d'un iPhone ou d'un iPad. Même si Apple ne solde pas grand chose, cela en dit long sur les habitudes de consommation des utilisateurs.
Cela signifie aussi que les modes d'achat ont changé : on n'achète plus aujourd'hui devant son ordinateur, après avoir fait quelques comparatifs. Lors d'une journée qui laisse une grande place à l'impulsivité, c'est aussi un atout pour les marchands de disposer d'un vecteur qui puisse toucher le client à tout moment. Avant, il fallait qu'il soit devant le magasin ou derrière son ordinateur. Désormais, il peut le toucher dans les transports, sur le canapé et même au travail. Qui sait, c'est peut-être un mal pour un bien : nous éviterons peut-être à l'avenir les mouvements de foule meurtriers...