Tout savoir sur : Canonical aurait trouvé un premier partenaire constructeur pour Ubuntu Touch
Ubuntu Mobile animera bien au moins un smartphone l’année prochaine. A l’occasion de la conférence LeWeb qui s’est déroulée à Paris, Mark Shuttleworth, l'un des fondateurs de l’entreprise qui édite cet OS, Canonical, a accordé une interview à la déclinaison américaine de CNET. Lors de cet entretien, il confirme avoir signé avec un partenaire avec un équipementier, sans pour autant donner son nom. Il indique cependant que le (premier ?) smartphone qui résultera de cet accord sera haut de gamme, afin de montrer qu’Ubuntu Mobile peut être aussi alléchant dedans que dehors.
Qui est l'heureux vénard ?
Bien sûr, toutes les spéculations sont possibles quant à l’identité de ce constructeur. Quelques noms dans le haut de gamme sont exclus d’office : Samsung (déjà pris par son Tizen), Nokia (trop impliqué avec Microsoft, même si une rumeur prétend qu’il développe un mobile sous Android), LG et Motorola (trop compliqué vis-à-vis de Google), HTC (trop peu de fonds propres actuellement) ou encore Sony (trop peureux de casser son image de marque premium récemment acquise). Alors qui ? Première piste : les fabricants chinois. ZTE, par exemple, n’hésitent pas à s’engager avec des OS confidentiels (comme Firefox OS) pour marquer le pas vis-à-vis de ses compatriotes, Lenovo, Xiaomi ou Huawei. Alors pourquoi pas Ubuntu Mobile ? Même chose pour Alcatel One Touch, dont le catalogue monte progressivement en gamme. Seconde piste, du côté des fabricants de PC taïwanais. Pourquoi pas Asus, par exemple ? Le constructeur taïwanais a été précurseur sur les netbooks et a créé quelques modèles sous Linux. L’idée pourrait être la création d’une plate-forme atypique, mais haut de gamme, tirant parti des spécificités d’Ubuntu Mobile ? Ou bien encore Acer ? Créateur de PC, de netbooks, l'entreprise a des difficultés à imposer son style et sa marque, Liquid, dans un écosystème Android particulièrement concurrentiel ?
Compatible Android ? Moi, jamais !
L’interview de Mark Shuttleworth nous apprend également que Canonical serait en discussion avec quatre autres partenaires constructeurs, présents sur les marchés en voie de développement et matures, mais aussi des développeurs et des opérateurs. Tous chercheraient un moyen de se passer d’un Google qui aurait de moins en moins de considération pour eux. D’autant que l’entrepreneur, malgré la proximité d’Android et Ubuntu (qui partage le même coeur Linux), ne souhaite pas rendre son système compatible avec celui du géant de Mountain View (contrairement à Sailfish OS par exemple). Il préfère donner aux développeurs les moyens de porter rapidement leurs applications Android sur Ubuntu. Mais le feront-ils vraiment ? Rien n’est moins sûr.
L'esprit et la philosophie du libre
Ubuntu est une initiative tout ce qu’il y a de plus admirable dans l’informatique. Son but est de tenter de rendre Linux accessible à tous grâce à une interface chatoyante. Quand les netbooks sont arrivés, Canonical, comme d’autres éditeurs de distributions Linux, a pensé que leur « eldorado » était arrivé. Mais la sauce n’a pas pris. Et Ubuntu est redevenu ce qu’il était : un système d’exploitation Linux confidentiel. Mais puisque Linux est à la base de certains des systèmes d’exploitation les plus utilisés, dont Android, Canonical a vu en la mobilité un nouvel élan pour son système d’exploitation. Reste à savoir ce qu’il vaut à l’usage et comment il se différencie. Le rendez-vous est pris pour 2014.
