La bataille pour débaucher ou retenir les meilleurs patrons des grands groupes américains fait rage actuellement outre-Atlantique. Microsoft cherche en effet le meilleur candidat pour remplacer Steve Ballmer qui quittera son poste courant d’été prochain. Et les remplaçants potentiels sont écartés les uns après les autres. Après Stephen Elop, actuel patron de Nokia qui se serait discrédité auprès du conseil d’administration du géant de Redmond, et Alan Mullaly, le PDG de Ford qui devrait rester chez le constructeur automobile au moins jusqu’en fin d’année prochaine (selon un porte-parole officiel), c’est maintenant Steve Mollenkopf qui sort de la short-list. Celui-ci vient en effet d’être nommé PDG de Qualcomm.
Une nomination express, mais prévue ?
Cette nomination surprise, et peut-être un peu précipitée, a été annoncée officiellement jeudi dernier, quelques heures à peine après que l’agence de presse économique Bloomberg affirme que Steve Mollenkopf faisait partie des candidats potentiels au remplacement de Steve Ballmer. Afin de le retenir, les membres du conseil d’administration n’ont pas hésité à prendre les devants et à organiser un vote pour lui proposer le poste de PDG. Ce vote sera entériner en mars prochain lors de l’assemblée générale des actionnaires.
Employé du fondeur texan depuis 20 ans, Steve Mollenkopf est également son directeur général. Il a été l’un des architectes de son expansion, notamment vers les semi-conducteurs qui font aujourd’hui sa renommée mondiale. Grâce à Steve Mollenkopf, Qualcomm a réalisé sa plus grande acquisition en 2011, Atheros, pour le montant de 3,7 milliards de dollars. Selon certains observateurs, cette nomination était d'ores et déjà prévue dans un proche avenir. La pression de Microsoft n'aurait fait que précipiter une décision déjà discutée par le conseil d'administration.
Sacrifié pour la bonne cause ?
En prenant le poste de PDG, Steve Mollenkopf remplace Paul Jacobs qui gouvernait le navire depuis 9 ans. Ce dernier restera l’un de ses administrateurs, en tant que président exécutif. Un poste moins prestigieux, mais le sacrifice était certainement nécessaire pour retenir le directeur général. Car Qualcomm doit se préparer aux prochains défis qui l’attendent : rester une référence mondiale malgré la concurrence plus qu’acharnée des fondeurs chinois, toujours plus ambitieux (MediaTek particulièrement).