Il est assez triste de n'écrire que des actualités négatives quand on parle d'un constructeur, surtout aussi vieux et à l'histoire aussi importante sur le marché de la mobilité. Dans le cas de BlackBerry, nous avons l'impression de répéter inlassablement le même refrain, jour après jour, semaine après semaine, à mesure que la compagnie canadienne se délite. Alors certes, quelques fois encore, il nous arrive de voir un rayon de soleil dans la brume : une compatibilité avec Android accrue, annoncée par une fuite interne et réfutée officiellement par la suite, des partenariats divers et variés qui ne débouchent, une offre de rachat annulée... il n'y a guère que la lettre du président, affirmant que la compagnie se recentrerait sur le business, qui a pu remettre un peu d'espoir à l'esprit des employés.
Et pourtant, même dans le business, la société canadienne est assaillie de tous côtés : Apple lui prend des parts de marché dans les entreprises et les administrations américaines, Samsung s'intéresse aux compagnies en proposant des suites dédiées sur mobile... bref, même dans ce secteur où BlackBerry est confortablement installé, cela risque d'être aussi une pente raide à gravir pour le constructeur. Comment alors interpréter la vente d'actions de l'un des co-fondateurs de la société, Mike Lazaridis ? Le mouvement n'est pas anodin : il a vendu l'équivalent de 26 millions de dollars d'actions, ce qui fait passer sa participation dans BlackBerry de 5,68 % à 4,99 %. Ce n'est pas exactement ce que l'on appelle faire confiance à une compagnie.
Et pourtant, la bourse semble voir une éclaircie : les actions BlackBerry ont pris 27 centimes après l'annonce des résultats catastrophiques du troisième trimeste fiscal. Est-ce cela qui a poussé le cofondateur historique de la firme à revendre ce paquet d'actions ? Pas forcément, puisque l'on apprend qu'il a vendu ces parts sur un marché ouvert près de 70 centimes de moins par action que le prix affiché par la Bourse de Toronto, en moyenne. Difficile, dès lors, de savoir s'il s'agit d'un strict désengagement ou d'une manière de faire entrer du cash dans un moment difficile.