Tout savoir sur : Prise en main du Vertu Constellation : une fenêtre sur le multimédia, une porte sur la société mondaine
Le Vertu Constellation n'est pas réellement un smartphone Android comme les autres. Il rejoint le Ti, sorti quelques mois plus tôt, sur un segment très particulier du marché : celui des smartphones de luxe. Avec son prix de 4900 ?, il s'adresse à une clientèle privilégiée dont les besoins ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux d'un consommateur lambda. Voici notamment ce qui suffirait à l'émoustiller, sur le plan technique :
- Android 4.2.2 Jelly Bean
- Ecran HD (1280 x 720 pixels) de 4,3 pouces
- Processeur dual-core Snapdragon S4 Pro 1,7 GHz
- 1 Go de RAM
- 32 Go de mémoire interne (non extensible)
- APN 13,1 mégapixels
- Webcam 1,3 mégapixel
- Connectivités 3G+ / NFC / WiFi / Bluetooth
- Dimensions : 142,2 x 70,4 x 11,2 cm
- Poids : 179 grammes
Android couture
Comme pour les autres modèles du catalogue Vertu, le Constellation profite d'un design particulièrement soigné. Le constructeur met en avant une fabrication artisanale et l'utilisation de matériaux de grande qualité, censés conférer robustesse et élégance à l'appareil.
Nous ne nous sommes évidemment pas risqués à tenter de prouver le premier point. Les différents éléments en titane, son cadre et la pièce abritant APN et haut-parleur à l'arrière, délivrent néanmoins une forte impression de solidité, renforcée par des vis apparentes et un poids somme toute élevé. Avec 179 grammes bien répartis sur la balance, le smartphone tient bien en main et ne laisse transparaître aucune faiblesse.
Aucun couinement, aucun jeu entre les pièces, ses finitions sont un ravissement pour les sens. La vue tout d'abord, grâce à des angles adoucis dans la partie inférieure et des coloris variés. Notre modèle de test est orange, mais le smartphone est également disponible en cappuccino, noir, moka et framboise. Le toucher ensuite, grâce à un revêtement en cuir de veau agréable et chaleureux sur la tranche inférieure et l'arrière.
Le Constellation n'est pas totalement exempt de défauts pour autant. Les bordures de son écran HD de 4,3 pouces, protégé derrière une large pièce de cristal de saphir avec la webcam et les touches de navigation Android, sont très larges. Sur le plan des connectiques, nous regretterons également la position du port microUSB, sur la tranche supérieure, à côté de la prise jack. Les boutons de déverrouillage et de contrôle du volume ont, eux, été bien répartis sur la tranche droite, laissant la gauche à la trappe microSIM et la fameuse « clef Vertu ».
Des services qui ne tiennent pas dans une poche !
A l'utilisation, le smartphone n'est pas bien différent d'un autre Android puisqu'il a été doté de la version 4.2 de l'OS, pratiquement dans sa version stock. L'écran de déverrouillage donne accès à l'application photo en balayant l'écran vers la gauche, ou simplement à l'écran d'accueil. Composé de plusieurs panneaux, il accueille les habituels raccourcis et widgets. Vertu y a installé quatre raccourcis vers des applications maison : Life, Certainty, Applis et Enregistrer.
Applis renferme une liste de suggestions d'applications à télécharger. Enregistrer permet, quant à elle, de se connecter à son compte Vertu afin de profiter des services exclusifs contenus dans Life et Certainty. Tous deux sont également accessibles d'une pression sur le bouton Vertu, situé sur la tranche gauche.
Le premier donnera accès à des lieux et événements exclusifs, tels que des séances de shopping privées, dans les plus grandes villes du monde. Le deuxième regroupe des services de protection très variés, couvrant du téléphone et son contenu (communications cryptées, anti-virus Kaspersky) jusqu'à son utilisateur. Chauffeur privé ou garde du corps, Vertu s'est notamment associé à Protector Services Group pour garantir la sécurité de ses clients. Le service de conciergerie, en revanche, n'a pas été inclus.
Une configuration milieu de gamme
Sur le plan technique, en revanche, le Vertu Constellation accuse d'un retard important sur les smartphones haut de gamme actuels. Nous lui pardonnerons la simple résolution HD (1280 x 720 pixels) de son écran, compte tenu de sa petite diagonale de 4,3 pouces. L'affichage est suffisamment fin pour surfer sur le web et visionner ses photos et vidéos. En revanche, la luminosité est un peu faiblarde et les angles de vision trop étroits.
Pour animer l'engin, le constructeur a misé sur une configuration solide et éprouvée depuis longtemps. Trop longtemps. En fait, il a conservé la configuration de son premier modèle Android sorti en début d'année dernière : un CPU dual-core Snapdragon S4 Pro (MSM8960T) 1,7 GHz, accompagné par un GPU Adreno 320 et 1 Go de RAM. AnTuTu, par exemple, lui attribue un score à peine supérieur à 20 000 points, alors que les smartphones actuels franchissent sans peine la dizaine supérieure.
En pratique, le Constellation fait tout de même le boulot. La plupart des jeux tourneront sans accroc, comme Dead Trigger 2. Les vidéos seront, quant à elles, décodées sans souci jusqu'en Full HD 1080p. Il faudra néanmoins en passer par le Play-Store pour certains formats, et compléter la suite logicielle de Google. Le haut-parleur nous a agréablement surpris par la clarté du son qu'il produit, bien qu'il manque clairement de puissance. En prise de vue, le capteur de 13,1 mégapixels intégré livre en général de bons résultats alors que le mode HDR le sortira des situations d'éclairage difficiles.
Doit-on lui demander plus ?
Difficile de ne pas être déçu par le Vertu Constellation, au moins sur le plan technique. Au vu de son prix, les technophiles que nous sommes en attendions évidemment beaucoup. Bien que sa configuration viendra à bout de la plupart des tâches, elle reste en retrait par rapport aux smartphones haut de gamme actuels, bien moins onéreux.
Il faut cependant voir plus loin. Les téléphones Vertu sont avant tout des tickets d'entrée pour un monde parallèle, où les mondanités ne laissent sans doute que peu de temps pour les loisirs multimédia. En revanche, une connexion 4G permettrait d'y voyager plus rapidement...