Tout savoir sur : Le patron d’Archos grille un prototype devant la caméra de M6
Mise à jour : des précisions sur la mésaventure de Loïc Poirier en fin de cet article
Griller un prototype de smartphone pendant des tests, c’est courant. Cela fait justement partie du processus de conception. Griller un prototype pendant une démonstration avec témoin, c’est déjà moins bien. Le faire durant une démonstration face à une caméra, cela commence à être plus compliqué à gérer pour l’image de la société. Mais quand le démonstrateur est Loïc Poirier, PDG d’Archos, et que la caméra appartient à l’équipe de tournage de Capital, là, c’est « la totale ». La vidéo, toquée et rediffusée sur Dailymotion par le site SpiOn.com, fait actuellement le tour du monde.
Un grand moment de solitude
La séquence a été réalisée à l’occasion d’un reportage du magazine Capital sur les smartphones low-cost (moins de 200 euros). Nous y voyons Loïc Poirier présenter un prototype du Quechua Phone 5 pouces (commercialisé depuis et pris en main dans cet article). Il jette le mobile par terre, lequel résiste admirablement bien (même si quasiment tous les mobiles sont capables de résister à un choc avec du parquet). Puis, il affirme que le mobile résiste à l’eau et souhaite le prouver : il place le mobile dans un récipient vide, ouvre le robinet d’eau et immerge le mobile. Et là : le mobile s’éteint et ne veut plus se rallumer. Aïe.
Un mobile qui ne résiste qu'aux projections d'eau
Car le Quechua Phone est un mobile étudié pour résister aux petites aventures de la vie courante, mais n’est pas certifié contre l’immersion. En effet, sur la fiche technique le mobile est certifié IP54 : il est protégé contre la poussière (mais pas totalement) et contre les projections d’eau dans toutes les directions (mais à une pression relativement limitée). Le prototype défunt a-t-il été victime d’une méconnaissance du produit ? Peut-être un peu...
Des indices de protection qui pourraient être plus simples
À la décharge de Loïc Poirier, les indices de protection pourraient être plus explicites. Rares sont en effet les industriels et les technophiles capables de reconnaître un indice IP. Pour rappel, le premier chiffre d’un indice IPxx correspond à la protection contre les corps solides, tandis que le second correspond à la protection contre les éléments liquides. Le premier chiffre varie de 0 à 6, tandis que le second de 0 à 9 (avec une déclinaison 9K pour le matériel alimentaire ou culinaire). Pour être étanche, le Quechua Phone aurait dû être au moins IP57. À IP54, Loïc Poirier aurait dû simplement passer le mobile sous le robinet durant une petite seconde.
Mise à jour :
Contacté par le service de presse d'Archos, nous avons souhaité vous offrir quelques informations complémentaires concernant la mésaventure de Loïc Poirier relatée ce matin. Tout d'abord, il semble que l'équipe de Capital a savamment coupé son reportage afin de porter la confusion. Le Quechua Phone qui tombe sur le parquet n'est pas celui qui a été immergé ensuite dans le vase transparent. Il s'agit d'un autre mobile, un prototype de téléphone censé être étanche, donc capable d'être immergé. Nous avons donc été trompé lors d'une visionnage de cette vidéo.
Second point, Loïc Poirier savait très bien ce qu'il faisait lors de cette démonstration. Le téléphone qu'il souhaitait immerger dans l'eau aurait dû être capable de supporter cette épreuve. Seulement, le PDG d'Archos a été maladroit et a oublié de refermer les trappes de sécurité. Résultats : certains connecteurs ont pris l'eau et le prototype de téléphone n'a pas supporté.
Ces deux éléments remis dans leurs contextes, l'histoire n'en est pas moins insolite. L'effet Bonaldi dans sa plus pure expression. La plus grosse erreur, c'est d'avoir fait confiance à une équipe de télévision.