Tout savoir sur : Motorola et Google : presque une relation de prestataire que de filiale
Lors de la vente de Motorola par Google, nous pensions que Google n’avait jamais su quoi faire de cette filiale. Nous pensons aujourd’hui qu’elle ne voulait surtout rien en faire de particulier. Ce rachat n’a pas été une perte de temps pour Google qui a récupéré des centaines de brevets et une division spécialisée dans les projets spéciaux (ATAP). Mais cela ne l’a-t-il pas été pour Motorola, qui a juste sorti deux smartphones dans le monde et a animé la gamme Droid de Verizon ? Lors de la conférence organisée en marge du Mobile World Congress, deux vice-présidents et le directeur produit de Motorola ont profité de l’occasion pour rassurer le public quant au rachat par Lenovo. Mais ils ont aussi révélé quelques détails sur leur vie professionnelle depuis 2011. Des propos rapportés par le magazine en ligne britannique V3.
Motorola attendait à l'accueil, comme tout le monde
Steve Horowitz est le vice-président en charge de la logistique et des opérations. Il était notamment en charge des relations avec Google autour d’Android. Il raconte qu’il avait des meetings prévus avec l’équipe d’Android. Il espérait au départ que l’ambiance serait conviviale, puisque tout le monde faisait partie de la même entreprise. Mais il a vite déchanté. Il était traité comme tous les autres constructeurs. Il attendait à l’accueil, comme tout le monde. « Google faisait extrêmement attention à ne nous faire bénéficier d’aucun traitement de faveur ». Motorola n’était un prestataire, rien de plus.
Toutes les innovations du Moto X émanaient de Motorola
Pour preuve, les dirigeants de Motorola rapportent que toutes les innovations des Moto X et Moto G viennent de Motorola et n’ont jamais été imposées ou suggérées par Google. Qu’il s’agisse du contrôle vocal ou du choix d’absence de surcouche pour accélérer les mises à jour. Dans une autre déclaration, Steve Horowitz explique que « Google souhaitait que Motorola rencontre le succès, mais ne nous a jamais demandé de le faire ». Comme un Samsung, un LG ou un HTC, Motorola était un partenaire fabricant de plus qui paie sa licence Google Mobile Services et attire de nouveaux consommateurs. Il n’entretenait aucune ambition pour sa filiale. Et ne voulait pas en entretenir non plus.
Google était coincé entre deux rôles presque incompatibles
Notre analyse de cette déclaration est simple : comme toujours, il est difficile de multiplier les casquettes. Google était en même temps partenaire et concurrent des mêmes entreprises. Pour ne pas fâcher les Samsung, LG, Sony et consorts, l’éditeur d’Android devait les rassurer quant aux relations qu’il entretenait avec sa filiale. Voilà pourquoi Google n’a jamais obligé Motorola à rendre des comptes et n’a jamais été proche de sa filiale. Voilà pourquoi Motorola n’a jamais réalisé de Nexus et qu’il a été vendu à Lenovo.
La situation est bien différente pour Microsoft : Nokia réalisait déjà plus de 80 % des Windows Phone vendus dans le monde. Il n’y avait donc personne de significatif avec qui se fâcher. Cela n’a évidemment pas arrangé les rapports du créateur de Windows avec Samsung ou HTC. Mais le jeu en valait certainement la chandelle.