Si vous pensiez que, dans l’absolu, un clavier est un clavier, vous avez tort. Le combat mené contre Typo par BlackBerry pour faire reconnaître le design du clavier de ses smartphones s’est soldé par une victoire du constructeur canadien. Un juge de San Francisco, Willima Orrick, a en effet rendu un verdict favorable à ce dernier, reconnaissant donc qu’un clavier n’est pas forcément égal à un autre.
Cela commence par une bonne idée
L’histoire commence en décembre dernier. Le présentateur américain Ryan Seacrest, également chef d’entreprise et technophile, annonce qu’il présentera au CES un nouveau gadget appelé Typo. Il s’agit d’un accessoire pour iPhone 5 / 5S / 5C qui ajoute au smartphone d’Apple un clavier tactile. Il s’utilise comme la manette de jeu de Logitech, en insérant le mobile dans une coque qui maintient fermement le tout. Financé à hauteur de 5 millions de dollars, Typo fait sensation : un vrai clavier pour iPhone vendu à 99 dollars, cela fait le bonheur de tous les fans d’iOS en mal de touche physique.
Tout pour mettre des bâtons dans les roues d'Apple
Or, le design du clavier n’est pas sans rappeler celui des BlackBerry. Et le constructeur canadien s’en insurge, demandant à Typo le retrait de son accessoire. Les arguments officiels sont simples : l’ergonomie (excellente au demeurant) des BlackBerry est une propriété industrielle et la copier est une violation. Officieusement, BlackBerry, qui souhaite redonner du poids au clavier physique dans son catalogue, voit d’un mauvais oeil un accessoire qui offre à l’iPhone les moyens de marcher sur ses plates-bandes (selon Typo, l’accessoire améliore de 50 % la vitesse d’écriture d’un message).
Mais Ryan Seacrest est aussi un homme des médias. Il s’amuse de cette menace, se moque du constructeur et envenime le tout : les deux se retrouvent au tribunal de San Francisco. Et ce dernier donne raison à BlackBerry, interdisant la vente de Typo (il s’en est vendu 4000 depuis son lancement). Selon Reuters qui relaie cette histoire, Ryan Seacrest fera évidemment appel de cette décision. Il ne faudrait pas que son investissement parte ainsi en fumée...