Tout savoir sur : Prise en main du Samsung Gear Fit, un bracelet plus branché que sportif
Les premiers pas de Samsung dans l'univers des accessoires connectés ont été un peu hésitants. La Galaxy Gear est sortie fin 2013, limitée par le nombre d'appareils compatibles. Le Coréen a depuis gagné en assurance. Il a non seulement corrigé ce problème de compatibilité mais aussi diversifié son offre, désormais composée de deux montres, les Gear 2 et Gear 2 Neo, mais aussi d'un bracelet fitness logiquement baptisé Gear Fit.
Commercialisé au prix conseillé de 199 ?, le Gear Fit est plus onéreux que les autres accessoires du genre (Jawbone UP, Fitbit, Nike Fuelband...). Un prix justifié par des fonctionnalités plus avancées et variées. Pour le sport d'abord, grâce à son cardiofréquencemètre. Mais aussi pour une utilisation quotidienne, grâce à son écran lui permettant de remplacer une montre. Reste à découvrir si Samsung, en voulant allier les deux, n'a pas perdu sa cible principale de vue, les sportifs ?
Petits poignets, s'abstenir
Contrairement aux Gear 2 dont le cadre est en acier, le Gear Fit est un assemblage de plastique dont le seul attrait réside dans la forme. Son boîtier est incurvé, comme l'écran Super AMOLED de 1,84 pouces qu'il renferme. Lumineux, il affiche une résolution de 432 x 128 pixels et offre un véritable confort de lecture. Il apporte une touche de sophistication. Les bracelets interchangeables, eux, apportent de la couleur. Bref, le Gear Fit est un accessoire branché et facile à porter. Seul pré-requis, avoir des poignets suffisamment larges.
Car, si le design est minimaliste, le boîtier en lui-même ne l'est pas tant que ça. Il est très allongé et relativement épais, ce qui a permis à Samsung de le flanquer d'un bouton physique sur la tranche. L'arrière présente, lui, le cardiofréquencemètre et la prise qui permettra de le recharger avec l'accessoire adéquat (évidemment fourni).
Quatre tours de cadran et c'est l'arrêt au stand obligatoire
Samsung annonce jusqu'à 5 jours d'autonomie en utilisation régulière. En moyenne, nous avons dû recharger le Gear Fit après 2 à 3 jours maximum. Soulignons que nous avons activé la gestuelle pour le sortir de veille. Une fonction sans doute gourmande dans la mesure où l'écran s'allume fréquemment sans sollicitation. C'est en tout cas l'explication la plus logique puisque nous sommes autrement loin d'avoir abuser du bracelet. Il faut dire qu'une fois les baskets au placard, ses fonctionnalités se limitent à afficher l'heure et les notifications et monitorer le sommeil.
En effet, Samsung a opté pour un OS maison parfaitement optimisé pour la configuration limitée du bracelet (CPU Cortex-M4 180 MHz) et son format peu commun (432 x 128 pixels). En contrepartie, les applications sont peu nombreuses. Celles fournies sont plutôt basiques : Notifications, Contrôle Multimédia, Localiser mon appareil, Minuteur, Chrono, Sommeil, Podomètre, Exercice et Fréquence cardiaque. Un SDK est disponible aux développeurs souhaitant apporter leur pierre à l'édifice, mais seule une dizaine d'applications est actuellement disponible sur le Play Store.
Toujours trop dépendant du smartphone/tablette
Car, oui, il faut passer par le Play Store et, donc, par le smartphone appairé pour installer des applications. Le smartphone est d'ailleurs très souvent sollicité, comme lors de la première utilisation. Impossible d'allumer le bracelet sans l'appairer. Et mieux vaut avoir un appareil Samsung à disposition puisque, s'il est possible de l'appairer avec d'autres appareils en y installant Gear Fit Manager manuellement, il faudra d'abord réaliser une mise à jour à partir d'un appareil Samsung compatible. Soulignons que changer le smartphone appairé réinitialise le bracelet et entraîne la perte des données (entraînement, etc).
L'appairage se fait via Bluetooth. Le smartphone devra évidemment rester à portée pour profiter de certaines fonctionnalités comme les notifications ou l'envoie de réponses prédéfinies. Il peut également être utilisé pour personnaliser l'écran du bracelet ou encore réorganiser les applications installées. Il n'est en revanche pas nécessaire pour le suivi d'activité.
Gear Fit en action
Nous y voilà. Il est temps d'aller se dégourdir les jambes, Gear Fit au poignet. Avant cela, plusieurs données personnelles sont demandées : genre, âge, taille et poids. Cela permettra d'obtenir des mesures plus précises, pour le calcul des calories éliminées notamment. Celui-ci implique également la distance parcourue, estimée à partir du nombre de pas effectués. Le podomètre peut être utilisé seul, tout comme le cardiofréquencemètre. La fonction Exercice est cependant bien plus intéressante puisqu'elle met tous les capteurs à contribution.
Seulement quatre activités sont proposées : course, marche, vélo et randonnée. Il est ensuite possible de démarrer directement ou de définir des objectifs. Ceux-ci peuvent être de plusieurs types : distance, durée, calorie. L'objectif restera affiché à l'écran tout le temps de l'activité, de même que la fréquence cardiaque, la durée, la distance parcourue et le rythme. Il est également possible d'activer la fonction « entraînement » pour recevoir des conseils, comme en donnerait un coach sportif. Ceux-ci sont affichés à l'écran. Le bracelet vibrera pour vous dire d'y jeter un oeil. Il vibrera également une fois l'objectif atteint.
Des mesures pas toujours précises
Plusieurs regrets à l'utilisation. Tout d'abord, l'écran ne reste pas allumé et la sortie de veille automatique, via un mouvement du bras, est plutôt capricieuse. Ensuite, le bracelet ne fait pas toujours ce qu'on lui demande. Il comprend souvent un glissement au lieu d'un simple clic. Enfin, certaines données manquent de précisions, comme la distance parcourue.
Après 6 km, le Gear Fit enregistre une différence d'environ 400 m avec la MotoActv de Motorola, équipée d'un GPS et plus précise dans les lieux ouverts comme c'était le cas pour notre test. Cette différence s'explique par l'utilisation du podomètre, impossible à étalonner, pour le calcul. Il est cependant possible d'utiliser le GPS du smartphone avec S Health, à condition de l'amener avec. Le cardiofréquencemètre, de son côté, a parfois du mal à suivre le rythme.
Une fois l'entraînement arrêté, il est évidemment possible de consulter ses performances directement sur l'écran de la montre, ou sur celui du smartphone avec S Health. L'application fournit de nombreuses informations et même une carte si le smartphone vous accompagnait. Il n'y a donc pas grand chose à redire de ce côté là.
Pour les sportifs du dimanche ?
Le Samsung Gear Fit est un joli produit. Il conviendra d'ailleurs mieux aux utilisateurs plus branchouilles que sportifs avec son design sympa et ses bracelets interchangeables. Ses mesures parfois imprécises le discréditent face à des montres plus spécialisées comme celles de Garmin, Polar, Adidas ou Nike. Elles sont cependant plus chères et/ou à compléter avec un cardiofréquencemètre. Samsung propose donc une solution relativement complète, mais perfectible, à un prix intéressant.
Autre problème, la compatibilité limitée aux appareils Samsung. S'il est possible d'appairer le bracelet à un smartphone ou une tablette d'une autre marque, les interactions sont alors limitées au strict minimum : notifications et télécommande multimédia. Ce qui risque également de refroidir de nombreux acheteurs.