À l’occasion du lancement de l’Ascend P7 à Paris, nos confrères de Techradar ont eu l’occasion d’interviewer Richard Yu, le patron de Huawei. Une discussion qui a rapidement pris une tournure justificative concernant les choix technologiques faits sur le P7, modèle censé représenter la marque Huawei dans le haut de gamme.
Car, actuellement, les rumeurs évoquent des smartphones dotés de dalles tactiles capables d’afficher des définitions d’écran égales au 2K (ou Quad HD, soit 2560 x 1440). Le G3 de LG devrait être l’un d’eux. Le Find 7 d’Oppo également. Ainsi que les déclinaisons « Prime » des HTC One (M8) et Samsung Galaxy S5. Certains d’entre eux disposeront d'une part d’écran de taille supérieure (5,5 pouces environ), mais surtout de résolutions bien meilleures.
La QHD dans un mobile : absurde et stupide ?
Pour Richard Yu, le Quad HD est une absurdité. Selon lui, il n’y a aucun besoin d’augmenter la définition des smartphones au-delà du Full HD. L’oeil humain ne serait pas capable de faire la différence avec le QHD sur un écran de 5 pouces, soit la taille d’écran du P7. À 445 points par pouce, ce dernier dépasse effectivement la résolution maximale que l’oeil humain perçoit. Cependant, les rumeurs concernant des smartphones QHD évoquent des tailles d’écran supérieures. Il serait intéressant de savoir quelle est la taille minimale à partir de laquelle la différence entre Full HD et QHD est visible.
L'autonomie, véritable argument dissuasif
Le deuxième argument de Richard Yu est également très intéressant. Il évoque l’autonomie des batteries. Un écran QHD, à diagonale égale, consomme beaucoup plus d’énergie qu’un écran Full HD. Ce qui est logique. Puisqu’il n’est pas possible de percevoir la différence entre les deux définitions, il serait donc « stupide » d’augmenter la résolution.
Ce second argument résonne d’ailleurs plus fort que la simple perception de l’oeil. Car l’autonomie est l’un des points technologiques sur lesquels les fabricants travaillent, notamment Huawei qui n'est pas connu pour proposer des smartphones à l'autonomie saisissante. Richard Yu estime avoir réalisé des optimisations pour augmenter la durée de la batterie sur le P7, mais qu’il faudra encore du temps avant d’atteindre les 3 jours d’utilisation avec une seule charge. D’autant que le patron de Huawei est contre l’idée d’implanter une technologie pour réduire le temps de charge des batteries estimant que cela « influence négativement le cycle de vie » du composant.
Problème d'autonomie, mais aussi de puissance
Ce que Richard Yu oublie cependant de dire, c'est que ses chipsets sont aujourd'hui incapables de gérer le QHD, ou à grand renfort d'overclocking (ce qui est effectivement très énergivore). Depuis plusieurs années, Huawei souhaite implanter dans ses flagships uniquement ses composants maison, les fameux HiSilicon. Dans les benchmarks présents sur Internet, notamment celui effectués par nos soins, il s'avère que le P7 parvient à atteindre les 25 000 points, soit un score quasiment égal aux modèles haut de gamme du début 2013.
Dernier détail intéressant de cette interview, Richard Yu confirme que des accessoires connectés sont en cours de développement, afin de renforcer le premier bracelet intelligent de la marque présentée à Barcelone, le Talkband B1. Pas de détails concrets, mais une envie : celle d’apporter des produits qui ont du sens pour l’usager. Reste à savoir comment.