La téléphonie mobile est finalement très proche de l'alchimie. Dans les deux disciplines, tout est une question d'alliance entre chacun des composants, associée au savoir-faire du praticien. Ici le druide s'appelle ZTE et la formule magique est celle du smartphone très économique (169 euros hors subvention), mais compatible LTE : le SoshPhone 4G. Après un « Mobile by Sosh » lui aussi particulièrement bon marché, l'opérateur low-cost d?Orange a commandé au fabricant asiatique un smartphone équilibré, sans trop de fioritures pour le vendre à prix d'ami. Mission accomplie.
En lisant sa fiche technique, vous remarquerez que ce mobile se positionne comme un Grand S Flex, lui aussi fabriqué par ZTE qu'il vend sous sa propre marque. La comparaison est donc toute trouvée. Au programme de ce SoshPhone :
- Écran IPS 720p de 5 pouces
- Processeur Qualcomm Snapdragon 400 cadencé à 1,2 GHz
- Chipset graphique Adreno 305
- 1 Go de mémoire vive
- 16 Go de stockage interne (non extensible)
- Compatible LTE catégorie 4, 3G+, WiFi, Bluetooth 4.0
- Appareil photo 8 mégapixels à l'arrière
- Capteur visio 1 mégapixel à l'avant
- Chipset audio optimisé Dolby
- Système d'exploitation : Android 4.4.2 sans surcouche
- Dimensions : 142,2 x 70,4 x 7,8 mm
- Poids : 131,8 grammes
Nous vous laissons aller jeter un coup d'oeil au Grand S Flex puis revenir ici. Vous remarquerez que la fiche technique est quasiment la même (détails ergonomiques mis à part). Et premier détail amusant : le prix public conseillé du Grand S Flex est 30 euros plus chers que celui du SoshPhone 4G. Voilà déjà de quoi jouer les fines bouches. Deux grandes différences cependant : le chipset est ici un quad-core et non un dual-core et la version d'Android est KitKat 4.4.2 et non pas Jelly Bean 4.1.2. Et vous verrez que cela change beaucoup de choses.
Les touches de navigation sont intégrées à l'interface
Un design très loin des codes habituels de ZTE
Commençons par le design. Le mobile est un mélange entre l?Ascend P6 de Huawei et le Xperia M2 de Sony. Très plat (le capteur photo n'est pas protubérant), plutôt fin, il a clairement été développé pour être très simple. À l'avant, la dalle tactile prend beaucoup de place, d'autant que les touches de navigation sont intégrées à l?écran.
À l'arrière, même chose : le logo Sosh est assez discret. À l'extrémité en haut à gauche se trouvent le capteur photo, le flash et le micro secondaire. À son opposé a été placé le haut-parleur mono. Notez le motif sur la coque arrière brillante : c'est un damier avec effet relief en trompe-l'oeil. C'est assez joli, et minimise considérablement les traces de doigts.
Sur les tranches, peu de détails à noter. À droite, vous retrouvez le couple désormais usuel alimentation et volume, le premier étant positionné au milieu pour être facilement accessible d'une main. À gauche, pas de bouton, mais une trappe pour une carte SIM. Cela indique que le châssis est unibody et que la batterie est non amovible. L'absence de trappe pour une carte microSD confirme la mémoire interne non extensible. Les microUSB en bas et jack 3,5 mm en haut complètent le tout.
Un bel écran, sous toutes les coutures
À l'allumage, l'impression est tout de suite bonne. Lumineuse, contrastée, la dalle IPS de 5 pouces offre une belle image. Les angles de vision ne sont pas très larges : si vous vous penchez un peu trop, l?écran devient rapidement sombre et illisible. Voilà peut-être le seul défaut de l'affichage. Le réglage automatique de la luminosité est satisfaisant, mais profite du très bon rétroéclairage apporté par la dalle.
La prise en main est ferme, malgré une coque plutôt lisse. L?écran glisse suffisamment sous les doigts pour procurer une fluidité dans la navigation dans les menus et les applications. La construction est ferme, sans jeu apparent, certainement grâce à ce châssis inamovible qui bloque l'accès à la batterie. Nous ne pouvons pas avoir le beurre et l'argent du beurre.
Ecran d'accueil et écran de verouillage
Le système d'exploitation est ici Android KitKat en version 4.4.2 dans sa version quasi « stock ». Contrairement à ses habitudes précédentes, particulièrement mauvaises et vite oubliées, Orange n'a pas demandé à ZTE de créer une surcouche à ses couleurs. Cela aurait certainement été trop cher. À la place, le mobile propose simplement un fond d?écran Sosh et quelques applications maison pour agrémenter Android.
Quelques applications pour rappeler que c'est un SoshPhone
Le système est ici quasiment aussi agréable à utiliser qu'avec un Nexus dont il reprend quelques fondamentaux hérités de KitKat (touches de navigation simplifiées, transparence de la barre d'icônes, mode plein écran, etc.). Grande différence avec le Grand S Flex, le SoshPhone 4 est plus fluide, plus réactif. Cela se confirmera avec AnTuTu. Contrairement à un Nexus, qui propose l'accès permanent à Google Now sur l?écran le plus à gauche de l'accueil, ce smartphone vous invite à réaliser une longue pression sur la touche « home » avant de glisser vers l'icône de Google Now. L?écran de verrouillage s'enrichit d'une barre d'accès rapide aux applications qu'il faut glisser vers la gauche pour la découvrir.
MySosh, Orange TV et Kingsoft Office
Les applications maison du SoshPhone 4G ne sont pas légion. Nous en avons vu cinq. Libon (seul le raccourci est préinstallé, il faut le télécharger pour y accéder), pour appeler depuis l'international avec une connexion WiFi. MySosh, tableau de bord de votre abonnement et de votre consommation. Orange TV, pour accéder à un bouquet de chaînes TV. Movie Studio, pour créer un film avec les photos et les vidéos prises avec l'appareil 8 mégapixels. Et Musique, qui vient en complément de Play Musique. Nous ajoutons à cela Kingsoft Office, ainsi que les versions modifiées du Lecteur vidéo et Appareil photo que nous verrons plus loin.
Un système d'exploitation qui sait rester fluide
Pas de fausse note dans le système d'exploitation qui rend le SoshPhone 4G très agréable à utiliser, que ce soit dans les applications quotidiennes ou complexes. L'une des conséquences, certainement, de l'intégration d'Android KitKat, moins gourmand en ressource que son prédécesseur Jelly Bean. Juste un bémol : nous trouvons que le débit de la connexion 4G est plutôt faible, avec des délais d'attente un peu longs, ce qui est dommage.
Movie Studio, un impressionnant studio de montage vidéo sous Snapdragon 400
Impressionnant smartphone, AnTuTu le classe parmi les meilleurs sous Snapdragon 400, puisqu'il parvient à 16 336 points. Selon le rapport détaillé d'AnTuTu, le SoshPhone 4 est un mobile dans la moyenne au niveau du processeur, de la RAM et de la 2D. En revanche, il excelle en 3D. Il est classé entre le Samsung Galaxy S3 et le Xiami Redmi.
Une bonne plate-forme multimédia, mais qui a ses limites
La bonne impression se confirme dans les jeux. Nous avons installé Dead Trigger 2 sur le SoshPhone 4G. Et le mobile reste bien fluide durant toute la partie, avec quelques petits ralentissements en mode difficile quand le personnage est cerné. Puisque c?était trop facile, nous avons forcé le passage au graphisme HD. Et là, petite surprise : le jeu reste jouable. Pas autant qu'un modèle haut de gamme, mais suffisamment. Voilà un bon point.
Dead Trigger 2 en résolution standard
En vidéo, le constat est assez similaire. Les fichiers 1080p de nos fichiers de test passent assez bien, que ce soit en MP4 ou en MKV. Le lecteur vidéo est ici celui d'Android, donc pas de surprise, ni bonne, ni mauvaise. Quelques saccades en Full HD durant les travelings, mais le lecteur, assez différent visuellement que Galerie, est globalement bon.
Applications Lecteur vidéo et Musique
En photo, nous retrouvons l'application du ZTE Grand S Flex, ici mise à jour pour profiter des effets de transparence et le mode plein écran de KitKat. Les options et les réglages restent cependant les mêmes, c'est-à-dire assez proche de la version « stock », laquelle est moins riche que Google Camera, la mouture développée pour les Nexus et aujourd?hui accessible gratuitement sur le Play Store. Les outils d?édition ont cependant été renforcés. Grâce à eux et à l'application de montage vidéo, vous partagerez votre film de vacances avant même d?être revenu.
Application photo
Les photos réalisées avec le capteur 8 mégapixels sont globalement bonnes, avec toujours une difficulté non négligeable à gérer la lumière quand le soleil est un peu trop fort. Il s'en sort cependant mieux que les autres, puisqu'une partie du ciel est bleue, alors qu?habituellement il est entièrement blanc. Le réglage HDR ne permet malheureusement pas de rattraper cela.
Photo prise avec le SoshPhone 4G
L'un des meilleurs rapports qualité-prix
Au final, le SoshPhone 4G est certainement l'un des meilleurs rapports qualité-prix actuellement, avec le Moto G 4G et le Wiko Wax. Smartphone élégant, fluide, équilibré et adaptable, il parvient dès les premiers instants à nous faire oublier qu'il s'agit d'un ZTE. Nous en viendrions même à nous poser la question : pourquoi le Grand S Flex n'est-il pas techniquement équivalent (sans évoquer l'aspect design)?? Alors qu'il est plus cher, le Grand S Flex est moins bien loti. Nous comprenons que la stratégie d?Orange est ici clairement pugnace. Et ça marche. Tout porte à croire que le SoshPhone 4G subira les mêmes ruptures de stock que le Mobile by Sosh.