L?histoire de Tizen et de son lancement commercial aurait dû être tout autre. Cela aurait pu commencer avec le Samsung ZeQ 9000, un modèle haut de gamme décliné de la gamme Galaxy S avec Snapdragon 800 et écran 720p de 4,8 pouces à bord. Le début d'une fiche technique prometteuse et l'avantage pour Samsung de contrôler de bout en bout l'expérience utilisateur : conception du hardware et du software, commercialisation des applications, etc. Un modèle qui finalement n'a jamais vu le jour, mais qui a pourtant franchi les portes de la commission fédérale américaine des télécommunications. Cette dernière a réalisé une séance photo du smartphone, laquelle a été publiée que vendredi dernier, six mois après la certification qu'elle a accordée au smartphone.
Un vrai clone des derniers Galaxy Sx
Sur ces photos, vous découvrez donc un mobile typique de Samsung, aux lignes très proches des Galaxy Sx. Tout en rondeur dans les coins, avec un bouton « home » mécanique et une coque en plastique amovible pour accéder à la batterie. Sur les tranches, deux autres boutons : volume à gauche et allumage à droite. A l'avant, le logo de l'opérateur historique japonais. A l'arrière celui du ZeQ et de Samsung. Un mobile extrêmement classique donc, notamment comparé au Galaxy Z, officialisé au début du mois de juin.
Samsung Z
La publication de ces photos nous donne l'occasion de regarder en arrière tout le cheminement qui a conduit à son annulation. Durant l'automne 2013, Samsung est en relation avec NTT Docomo pour déployer le premier mobile sous Tizen, le fameux Redwood, dont la fiche technique se rapproche du Galaxy S3 (mais qui évoluera ensuite). Ce modèle, exclusif à l'opérateur japonais devait alors servir à Samsung d'argument pour convaincre d'autres opérateurs, même si Orange était également intéressé. Fin novembre, Samsung et NTT Docomo sont toujours d'accord et envoient la demande de certification à la FCC qui renvoie un avis favorable le 23 décembre. Tout est prêt, même les visuels presse (ci-dessous).
Une annulation au dernier moment
Début janvier, après la trêve des confiseurs, NTT Docomo prévoit toujours le lancement du ZeQ, mais commence à douter. Selon nous, il constate alors les chiffres de vente de Noël qui sont largement favorables à l'iPhone et Android. Les études de marché montrent que le Japon n'est pas prêt pour intégrer un troisième OS. Une semaine plus tard, NTT Docomo décide de suspendre le lancement du ZeQ, sans préciser de date de lancement, information révélée par le Wall Street Journal. Le projet est clairement abandonné, entrainant avec lui tout le calendrier de sorties du premier semestre sous Tizen, d'où l'absence de mobile sous cet OS à Barcelone (alors qu'une présentation était prévue). Triste histoire donc, mais pas pour autant finie. Si le Samsung Z et ses successeurs parviennent à percer sur le marché (notamment en Corée), Tizen pourrait refaire son apparition dans le catalogue de NTT Docomo, cassant ainsi le duopole décrié par le patron de l'opérateur.