Tout savoir sur : Google Baseline : la cartographie du genre humain selon Google
Il y a un mois, quand Google a présenté Android L et toutes ses nouveautés, il n’a offert que très peu de temps à Fit, sa plate-forme dédiée au traitement des données biométriques, alors que le sujet devrait déboucher sur un marché de centaines de milliards de dollars. Pourtant, ce n’est pas l’intérêt pour ce sujet qui manque à la firme de Mountain View. La preuve avec ces lentilles de contact intelligentes qui captent le taux de glucose dans les larmes pour alerter un diabétique de risques éventuels liés à sa maladie. Des lentilles qui seront produites par le groupe suisse Novartis. Il y avait donc quelque chose qui clochait. Et c’était vrai.
Google souhaitait alors prendre du recul vis-à-vis de la gestion des données des consommateurs. Bien sûr, il était important de fournir des moyens techniques aux développeurs d’applications et concepteurs d’accessoires pour travailler avec Android. Mais la vision de Google n’était alors pas consumériste. Pas entièrement, disons. Car la division Google X (en charge des développements initiaux de Glass et Smart Lens) s’apprêtait à s’investir dans son nouveau projet, présenté dans un excellent article du Wall Street Journal : Baseline.
Ne plus chercher les maladies, mais les conditions pour rester en forme
Le but de Baseline est de récolter, de façon anonyme, et d’analyser des données génétiques et moléculaires de donneurs humains afin d’en déduire des informations sur les bonnes pratiques à adopter pour optimiser les performances du corps. Le projet est pris en charge par Andrew Conrad, un docteur spécialiste en biologie moléculaire arrivé chez Google en mars 2013. Il a depuis formé une équipe hétéroclite d’une centaine de spécialistes : biologistes, biochimistes, médecins physiologistes, opticiens, etc. Évidemment, l’ambition de Baseline n’est pas de faire comme les autres études génétiques qui cherchent les problèmes. Mais plutôt d’analyser quand et pourquoi le corps humain fonctionne bien. Et donc en déduire vers quoi chacun d’entre nous doit tendre...
D'abord, 175 volontaires. Puis des milliers d'autres.
La première étape de cette expérimentation concerne 175 volontaires qui offriront les premières données (génomes, antécédents génétiques, etc.). Ils devront porter des accessoires portatifs qui réaliseront de nombreux prélèvements (rythme cardiaque, métabolisation de substances, taux d’oxygène dans le sang). Parmi ses accessoires se trouvent les Smart Lens évoquées plus haut. Google X travaillera de concert avec deux universités spécialisées, Duke et Stanford, qui recruteront les futurs volontaires.
Par la suite, Google X espère récolter des données de plusieurs milliers de personnes, multipliant ainsi les cas, les conditions, les évolutions, les antécédents, etc. En utilisant la puissance de calcul des serveurs de Google, l’équipe du docteur Conrad espère trouver des « biomarqueurs » qui isoleront certaines conditions d’apparition de maladies ou d’accidents graves, comme les AVC, les cancers, etc. Les traitements, bien plus préventifs, pourront ainsi commencer en amont. Bien sûr, les premiers résultats ne sont pas attendus avant plusieurs années.