Kazam est arrivé sur le marché français en début d'année. Six mois plus tard, son catalogue est déjà bien rempli. Composé de deux gammes au départ, il en a accueilli une troisième à l'occasion du Mobile World Congress : Tornado. Sous cette étiquette, deux smartphones : le Tornado2 5.0 et le Tornado2 5.5. Le premier nous a gentiment été prêté pour ce test.
Partisan du « point trop n'en faut », Kazam progresse timidement vers le segment milieu de gamme avec sa nouvelle gamme adressée aux gros consommateurs de médias, mais pas de données. Grand écran. Processeur octo-coeur. Annoncé au prix de 239 ?, le Tornado2 5.0 fait l'impasse sur la 4G et se présente comme un lecteur multimédia abordable, mais aussi durable puisqu'il profite évidemment des mêmes avantages que les autres modèles du catalogue.
Ceux-ci comprennent le remplacement gratuit de la dalle tactile en cas de bris dans les 12 mois après l'achat, un diagnostic rapide avec Point Service Mobiles en cas de panne matérielle ainsi qu'un dépannage à distance en cas de question/problème d'ordre logiciel. Une offre de service unique qui devrait aider à fermer les yeux sur certains aspects de la fiche technique du Tornado2 5.0, dont voici un rappel :
- Android 4.2.2 Jelly Bean
- écran HD (1280 x 720 pixels) de 5 pouces
- processeur octo-core MT6592 cadencé à 1,7 GHz
- GPU Mali-400
- 1 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne (+ microSD)
- APN 8 mégapixels avec autofocus et Flash LED
- webcam 2 mégapixels
- connectivités 3G+ / Wi-Fi / Bluetooth
- batterie 1800 mAh
Un design épuré, peut-être un peu trop
C'est certain. Chez Kazam, le fond passe avant la forme. Le Tornado2 5.0 ne reflète aucune recherche esthétique et ressemble à beaucoup d'autres smartphones dans sa gamme de prix. Format rectangulaire. Surfaces lisses. Couleurs sombres. Noir à l'avant, pour dissimuler l'écran et les différents capteurs au-dessus (webcam, luminosité, proximité) et faire ressortir les touches de navigation en-dessous. Gris, imitation métal brossé, pour le cadre. Et noir, à nouveau, à l'arrière.
Cela ne gêne évidemment pas l'ergonomie, pourtant loin d'être parfaite. Si le smartphone tient bien en main, la position des connectiques et des boutons risque de compliquer son utilisation. Le port microUSB a été placé en haut, à côté de la prise jack. Pas nécessairement pratique pour passer un appel pendant la charge. Pour les droitiers, le bouton d'alimentation/sortie de veille est un peu trop haut sur la tranche gauche pour tomber naturellement sous l'index. Il aurait été plus judicieux de le placer sur la tranche droite, sous les boutons du volume qu'il sera nettement plus simple d'atteindre avec le pouce. Les gauchers apprécieront.
L'appareil photo rappelle un peu celui du Nexus 5 de Google et LG.
Tout n'est cependant pas bon à jeter. Kazam a eu la bonne idée de creuser une petite encoche dans un coin du cadre afin de faciliter le retrait du capot. Celui-ci abrite deux emplacements SIM, un port microSD ainsi qu'une batterie extractible. Facile à remettre en place, il ne laisse aucun jeu avec la structure fixe ou la large bague de l'appareil photo. Une construction solide, qui compense un manque certain d'originalité et quelques erreurs d'ordre d'ergonomique.
Le haut-parleur est bien plus petit que la grille qui le recouvre.
Un écran taillé pour le multimédia
Une fois sorti de veille, le Tornado2 5.0 dévoile un bel écran de 5 pouces. Sa définition HD (1280 x 720 pixels) ne permet pas de distinguer les pixels. Les couleurs sont chaleureuses et les noirs profonds. Les angles de visions sont relativement bien ouverts. Les plus exigeants trouveront sans doute qu'il manque un peu de luminosité et que la vitre accroche un peu (surtout les traces de doigts), mais c'est dans l'ensemble du bon travail.
On redescend d'un cran une fois dans l'interface utilisateur, basée sur la version 4.2.2 Jelly Bean d'Android, vieille d'un an et demi aujourd'hui. Ce n'est pourtant pas la surcouche qui freine l'intégration de versions plus récentes du système puisqu'il n'y en a pas. L'interface est celle de Google, avec son écran de verrouillage et son bureau à panneaux multiples, ses widgets à y installer, son centre de notifications agrémenté de réglages rapides ou encore son gestionnaire de multitâche.
L'offre logicielle est également fournie, en grande partie, par Google puisque Kazam s'est contenté d'y ajouter quelques outils pratiques pour la sauvegarde et l'assistance. Cela inclut donc Rescue, une application qui permettra aux techniciens de Kazam de prendre le contrôle du mobile à distance afin de vous aider à le dompter ou le dépanner. Nous n'avons rencontré aucun souci particulier lors de notre test. Le système s'est montré fluide et réactif en tout temps.
Plus à l'aise en lecture vidéo qu'en jeu
A l'origine de ce petit miracle, le processeur MT6592 de MediaTek. Accompagné de 1 Go de RAM, son CPU à huit coeurs Cortex-A7 cadencés à 1,7 GHz lui permet d'assurer la fluidité du système et ce n'est pas tout. Il lui permet également de décoder la plupart des formats vidéos avec une facilité déconcertante. Cela inclut notamment le MKV, véritable bête noire des puces de Qualcomm.
Il est en revanche nettement moins à l'aise en jeu, handicapé par son GPU Mali-450. Quelques ralentissements se sont invités sur Dead Trigger 2, plus encore sur Angry Birds Go!. Gênant face à des smartphones sous Snapdragon 400 vendus jusqu'à 100 euros moins chers, et qui s'en sortent beaucoup mieux sur la partie graphique.
Si AnTuTu classe le MT6592 au niveau du Snapdragon 600, c'est
principalement grâce aux performances de son CPU.
L'écran, suffisamment grand et de bonne facture, saura en revanche se faire apprécier en toute occasion. Quant à l'unique haut-parleur présent à l'arrière, il produit un son puissant, mais pas nécessairement clair. L'utilisation d'un casque ne sera donc pas un luxe.
Aussi mauvais en photo de jour que de nuit
Pour la prise de vue, le Tornado2 5.0 s'appuie sur un appareil photo principal de 8 mégapixels, avec autofocus et flash. L'interface de l'application photo est à l'image du smartphone, peu travaillée mais néanmoins complète avec de nombreux modes de prises de vues à faire défiler dans un bandeau collé au bord gauche de l'écran. Quelques commandes ont été disséminées sur le bord supérieur et les réglages de base sont accessibles depuis une roue placée dans le coin inférieur droit, sous le déclencheur et le raccourci vers la galerie. Le résultat est un peu fouillis, avec des icônes de tous les côtés et parfois difficiles à distinguer les unes des autres.
Le bandeau (à gauche) disparaît lorsque l'on ne touche pas aux icônes.
A la sortie, les clichés sont un peu décevants. La reconstitution des couleurs est plutôt bonne mais le grain de l'image est trop grossier et vient à bout de tous les détails. Dans les zones sombres, évidemment, mais pas seulement. Le capteur ne semble jamais capter suffisamment de lumière. Au moins, il est constant : aussi peu à l'aise en plein jour que dans la pénombre.
Photo prise avec le Kazam Tornado2 5.0
Un bon smartphone, mais pas pour tout le monde !
Le Tornado2 5.0 est une proposition intéressante et rare sur le marché français. Seuls deux autres modèles sous MT6592 sont disponibles chez nous (le Highway de Wiko et l'Idol X+ d'Alcatel OneTouch), mais pas au même prix. Ils sont cependant plus polyvalents, alors que le smartphone de Kazam ne s'adresse clairement pas à tout le monde.
Si les amateurs de vidéo l'apprécieront pour son écran confortable et sa capacité à décoder tous les formats, les gros consommateurs de données préféreront sans doute se tourner vers l'un des nombreux modèles sous Snapdragon 400 avec connectivité 4G, tout comme les gamers en quête d'un GPU plus performant. Quant à la photo, n'importe quel autre smartphone devrait faire mieux...