Tout savoir sur : Com 1 : une montre sous Android Wear sabordée par Google
Android et ses variantes sont censés être des systèmes d’exploitation libre et open source. Cependant, ce sont aussi des marques déposées et protégées par Google. Impossible donc pour tout un chacun d’en exploiter l’image et la renommée sans en référer d’abord à la firme de Mountain View. C’est le triste constat fait par Com 1, un fabricant en devenir qui souhaitait profiter d’un financement participatif sur Indiegogo pour lancer son projet de smartwatch sous Android Wear. Mais c’était sans compter Google.
Une montre très innovante, mais arrivée sans un bruit
Tout commence en septembre dernier. Au moment du salon high-tech berlinois où Sony, Asus, Motorola et LG présentent leurs propres montres connectées, une petite start-up démarre une campagne Indiegogo à propos d’une montre sous Android Wear.
Et la montre est plutôt une bonne surprise : alors que la concurrence s’acharne à intégrer un Snapdragon 400 avec un seul coeur actif et 512 Mo de RAM, Com 1 propose un processeur Ingenic JZ4775, 3 Go de mémoire vive, 32 Go de stockage interne, du WiFi, du Bluetooth, de la radio FM, une batterie 400 mAh, un capteur NFC, un gyroscope, un accéléromètre, une boussole, un capteur de pression, un hydromètre et un thermomètre.
Un prix qui pourrait affoler Samsung, LG et Motorola
Le tout est, donc, sous Android Wear et intégré à un beau châssis étanche (certifié IP67) en métal (aluminium ou acier inoxydable, au choix) avec bracelet interchangeable. Et surtout, son prix est insolent : 150 dollars (125 dollars pour les premiers à y croire).
Évidemment, une montre aussi pléthorique au niveau des composants avec un un prix 25 % en dessous des montres entrée de gamme chez LG et Samsung, cela fait du bruit. Assez de bruit pour atteindre les oreilles de Google qui décide d’y mettre son grain de sel.
Une campagne stoppée net par le géant Google
La semaine dernière, Com 1 reçoit une notification de la part d’Indiegogo qui explique que Google a porté plainte pour usage frauduleux de l’image, de l’interface et de la marque Android Wear. La campagne est stoppée nette. Com 1 a évidemment contacté Google et Indiegogo pour tenter de reprendre la campagne qui avait bien démarré. En attendant une peu probable reprise, la start-up rembourse ses acheteurs et confie qu’elle a un plan « B ». Mais lequel ? Pas d’informations encore à ce sujet.
Cette histoire nous amène à nous interroger sur le but de Google à faire valoir ses droits sur l’image d’Android Wear. Souvenez-vous, sur Indiegogo, comme sur Kickstarter, des dizaines de projets matériels impliquaient des plates-formes sur Android, notamment des consoles de jeu (comme Ouya), des clés USB connectées concurrentes de Chromecast ou de petits ordinateurs. Et aucune de ces initiatives n’a vraiment été inquiétée de la sorte.
Un gant de velour, mais une main d'acier (inoxydable)
L’une des théories, et certainement la meilleure, est évoquée par nos confrères d’Android Police. Il pourrait simplement s’agir de la volonté de Google de garder le contrôle sur les produits sous Android Wear (ce que la firme de Mountain View n’a pas réussi à faire avec les smartphones et les tablettes). À cela, nous aimerions ajouter une composante économique. En proposant une montre mieux dotée et moins chère, Com 1 cassait le marché. Et les partenaires de Google n’ont certainement pas apprécié. Et au moment où Apple arrive sur le marché des montres connectées, perdre la confiance des partenaires constructeurs n’est évidemment pas un atout stratégique.