Tout savoir sur : Tous les flagships 2013 et 2014 de Samsung bientôt bannis des États-Unis ?
Souvenez-vous : il y a un mois, nous vous apprenions que nVidia annonçait malencontreusement dans un document destiné à la justice l’arrivée prochaine d’une tablette Nexus équipée d’un chipset Tegra K1. À l’époque, nous nous étions concentrés sur une désormais très probable sortie de cette tablette conçue par HTC dans le courant du mois d’octobre. Mais nous n’avions pas poussé plus loin l’autre pan de l’histoire. C’est-à-dire le volet judiciaire. Et voilà que cette dernière prend un tournant hallucinant. Et ce n’est pas galvaudé.
La gamme 2013 et 2014 de Samsung concernée
nVidia que nous connaissons pour ses chipsets (Tegra) et processeurs graphiques (GeForce) porte plainte contre Samsung et Qualcomm pour une violation de certains brevets sur les technologies GPU. C’est-à-dire le fonds de commerce de la marque au caméléon. Éclaboussant également par ricochet ARM et Imagination Technologies, créateurs respectifs des GPU Mali et PowerVR, cette plainte a été déposée en septembre auprès du tribunal du Delaware, pour le volet judiciaire, et auprès de la commission américaine sur le commerce international (ITC), pour le volet purement économique.
Un mois plus tard, nVidia annonce que l’ITC a décidé d’ouvrir une enquête pour estimer si oui ou non il y a violation de brevet. Les enquêteurs vont se focaliser sur une liste de plates-formes Samsung, dont font partie le Galaxy S4, le Galaxy Note 3, le Galaxy S5, le Galaxy Note 4, le Galaxy Note Edge, la Galaxy Tab 2, la Galaxy Tab S et la Galaxy Note Pro. Bref, tout le catalogue haut de gamme de Samsung.
nVidia attaque les GPU des Exynos et des Snapdragon
Le point commun de tous ses produits serait de tourner avec des chipsets utilisant illicitement les brevets de nVidia. Les chipsets visés sont les Exynos (dont les récents 5 Octa, mais aussi le vieil Exynos 3110 de 2010) et tous les Snapdragon 32-bit depuis le S4 (donc S4, 400, 600, 800, 801 et 805). Mais puisque la liste des terminaux n’est pas dévoilée, elle pourrait concerner de très nombreux produits.
Et chaque modèle qui enfreindrait un brevet pourrait être retiré du marché américain, tout simplement. Potentiellement, il pourrait s’agir de toute la ligne Samsung milieu et haut de gamme de 2014, même les modèles encore à venir comme le Galaxy Note 4. Rappelons que le marché américain est aujourd’hui le deuxième mondial en terme de volume. Et que Samsung est déjà très fragilisé financièrement.
Une conséquence en cascade ?
Deux détails nous paraissent fous dans cette histoire. D’abord, la plainte de nVidia contre Samsung et Qualcomm se voulait d’abord être une querelle de fondeur. Elle s’est transformée en violation de brevet qui pourrait entraîner une véritable explosion du marché, puisque les principaux acteurs du GPU et du CPU pour mobile sont concernés : ARM, Imagination, Qualcomm, Samsung.
Et pourquoi pas ensuite MediaTek, Allwinner, Rockchip, Texas Instruments ou HiSilicon (Huawei) ? Tous sont liés soit à ARM, soit à Imagination, soit aux deux. Que se passerait-il si l’ITC décide de bannir du marché américain le moindre chipset sous ARM Mali ? Il ne resterait que les iPhone, les mobiles sous Tegra, les mobiles sous Marvell et... c’est tout.
Et les autres constructeurs ?
Le second détail qui nous choque est la concentration de la plainte de nVidia contre Samsung. Dans les documents officiels, ne seront examinés que des terminaux Samsung, alors que le géant coréen n’est pas le seul à profiter des GPU Adreno dans certaines versions de ses smartphones et tablettes. Il est évident que le Snapdragon 801 n’est pas une exclusivité de Samsung, loin de là. Si la plainte ne concernait que les chipsets Exynos, cela aurait été logique d’y retrouver que des produits de Samsung, mais ce n’est pas le cas. Où sont donc LG, HTC, Motorola, Microsoft (qui a signé un accord exclusif avec Qualcomm) et consorts ?
Pour une petite histoire qui a confirmé l’existence de la Nexus 9 de HTC (ça paraît anecdotique maintenant), elle prend une tournure radicalement différente. Et nous nous demandons vraiment ce que cette nouvelle bataille des brevets va amener.