Tout savoir sur : 727 personnes de l'usine d'Apple à Mesa seront licenciés avant la fin de l'année
Les articles se multiplient sur la triste fin du partenariat entre Apple et GT Advanced Technologies, qui aurait dû déboucher sur l’intégration d’une dalle en saphir synthétique pour protéger l’écran tactile des iPhone 6 et 6 Plus. Ces derniers jours, deux d’entre eux ont attiré notre attention. Le premier en provenance du Wall Street Journal. Le second de The Arizona Republic, une publication basée dans l’état où se trouve Mesa et sa fameuse usine de production de saphir synthétique.
Tous les employés de l'usine licenciés
Ce dernier explique que GT Advanced Technologies, qui ne possède pas les murs, mais opère l’activité pour Apple, a envoyé hier (jeudi 16 octobre) un courrier de licenciement à 727 de ses employés. 524 travaillaient sur les chaînes de production. 108 étaient techniciens. 25 étaient rattachés aux services généraux. Et 70 étaient des cadres dirigeants. Les premiers départs sont prévus dès mardi. Les derniers auront quitté l’usine avant la fin du mois de décembre. Le reportage rappelle qu’Apple et GT Advanced Technologies ont reçu une aide considérable, notamment financière et fiscale, de l’état américain. Évidemment, tous les regards se tournent vers Apple, vu ici comme le responsable de ces licenciements, alors que le groupe a bénéficié d'aides spécifiquement pour embaucher.
La firme de Cupertino n’a donc clairement pas cote dans cette histoire. Elle passe pour celle qui a mis fin à ce partenariat de façon brutale, provoquant la mise sous tutelle de son prestataire. Cependant, GTAT ne semble pas être exempt de toute erreur. Le second article, publié par le Wall Street Journal, met en lumière un événement presque passé inaperçu. Le « héros » est ici Daniel Squiller. Il est le directeur général de GT Advanced Technologies. Il est aussi actionnaire de l’entreprise, et l’est encore aujourd’hui. Mais le nombre de ses parts n’est pas le même qu’en début d’année. Et pour cause : il en a vendu.
Des dirigeants qui ont pris leurs « dispositions »
Généralement, il y a deux raisons possibles qui amènent un dirigeant à vendre ses parts dans son entreprise. Il les vend pour accueillir un nouvel investisseur. Ou il les vend pour s’en débarrasser avant que le vent ne tourne. Et il semble évident que c’est la seconde raison qui a animé Daniel Squller. Ce qui n’est pas très joli en soi. Il en a vendu pour un montant de 1,2 million de dollars, avec une option pour 750 000 dollars supplémentaires.
Mais deux détails nous font sourire jaune. Le premier est la somme d’argent acquise : près de 2 millions de dollars. Un beau pactole pour un parachute doré. À l’époque chaque action valait entre 13 et 17 dollars. Avant d’être suspendu sur le Nasdaq, le titre GTAT valait 43 cents. Soit 97 % de moins. Selon le Wall Street Journal, Daniel Squiller disposerait encore de 232 735 actions de GTAT. Soit deux fois ce qu’il a déjà vendu. Auparavant, cette participation valait 4,7 millions de dollars. Elle n’en vaut plus que 10 000.
Ils en avaient conscience bien avant la décision d'Apple
Second détail, la date à laquelle cette vente a été effectuée : mai 2014. Soit quatre mois avant la mise sous tutelle. Soit durant la période de production des écrans en saphir. Soit quelques semaines avant la décision finale d’Apple de changer son fusil d’épaule. Ce qui semble indiquer que Daneil Squiller savait pertinemment vers quoi il se dirigeait. Pire, Apple venait d’effectuer en avril son troisième paiement provisionnel de 103 millions de dollars. Il n’était donc alors pas question pour la firme de Cupertino d’abandonner.
Nous apprenons également dans l’article que le directeur général n’est pas le seul à avoir eu l’idée du plan de sauvegarde. Le PDG Thomas Gutierrez est également concerné. Il a cependant été moins gourmand puisque le produit de la vente de ses actions est estimé à 160 000 dollars. Incroyable « coïncidence », le patron de GTAT a programmé dès le mois de mars la vente automatique de ses actions pour le 8 septembre. Soit la veille de l’annonce de la conférence Apple. Un délit d’initié en bonne et due forme.