Vous l’aurez peut-être remarqué : le Passport, le dernier smartphone de BackBerry, testé dans nos colonnes il y a quelques semaines, est déjà en rupture de stock sur BlackBerry.com. Même sur le site français. Vous le trouverez encore dans quelques boutiques en ligne autour des 650 euros (hors subvention), mais le nombre d’unités s’amenuise. Dans certains pays, il est totalement en rupture. Et John Chen en est plutôt satisfait.
BlackBerry.com en rupture de Passport en 6 heures
Lors d’une allocution publique donnée à l’occasion d’un forum professionnel organisé à Hong Kong et suivi par Bloomberg, le patron du fabricant s’est dit content d’avoir des problèmes d’approvisionnement, car cela signifie que le téléphone rencontre son public et que celui-ci souhaite l’acheter. Il confirme avoir adopté une stratégie prudente quant aux volumes commandés à son prestataire. Des volumes qui n’ont visiblement pas été suffisants pour combler la demande. Il se serait vendu 200 000 unités en moins de deux jours sur les sites Amazon.com et BlackBerry.com. Moins de douze heures ont été nécessaires pour que ces deux portails soient en rupture de stock.
Il faut dire, le patron n’avait pas trop le choix. Les chiffres de ventes des smartphones ont été divisés par 4 en trois ans, selon Bloomberg. Il n’est donc plus question de prendre des risques sur les approvisionnements, quitte à créer un phénomène de manque, ce qui est plutôt gratifiant d’une certaine manière. Cependant, la stratégie de John Chen n’est pas conservatrice uniquement au niveau logistique. Elle l’est également dans la conception du produit et son positionnement dans le marché.
Le Passport n'a pas été développé pour être sexy
En martelant que son smartphone n’est pas un produit grand public, qu’il est fait pour travailler et non pour se divertir, John Chen a réussi à piquer la curiosité des consommateurs pendant une période qui n’est pas très propice à cela : le lancement commercial de l’iPhone. Une double performance donc. Durant le forum de Hong Kong, il a expliqué qu’il est aujourd’hui dans l’incapacité de faire des plates-formes de divertissement (ce que son précédesseur souhaitait accomplir avec le Z10) et qu’il a choisi de travailler sur un mobile offrant de la productivité plutôt qu’un design attirant.
Prochaines étapes : le BlackBerry Classic, bien sûr. Le renouvellement déjà prévu de son Passport, peut-être pour la fin de l’année prochaine. Et l’entrée sur le marché chinois, naturellement. « La Chine est un marché trop important pour être ignoré. Il est évident que BlackBerry a besoin d’y être et devrait y être ». Il n’a cependant pas indiqué comment il comptait y entrer. La rude concurrence locale et internationale ne doit certainement pas l’aider à décider d’une stratégie.