Une nouvelle marque de smartphone vient d'arriver en Europe. Vous l'avez peut-être croisée en épluchant le catalogue d'Amazon en quête de la bonne affaire de cette fin d'année. Il s'agit d'Honor, dont le premier smartphone est commercialisé depuis octobre sous le nom d'Honor 6. Peut-être, aussi, l'avez vous rapidement écartée par crainte de l'inconnue. Pourtant, Honor n'a de nouveau que le nom (et encore) puisque ce sont les équipes de Huawei qui se cachent derrière.
Le constructeur chinois, présent en Europe depuis plusieurs années déjà, a finalement décidé d'importer sa gamme Honor tout en l'écartant de son catalogue. Un moyen, sans doute, d'éviter de ternir l'image de constructeur premium à laquelle il prétend avec ses Ascend aux finitions métalliques. Oubliez tout matériau du genre ici. C'est le rapport performances/prix qui prime. Une conception du low-cost intéressante puisqu'elle s'adapte à tous les segments.
L'Honor 6 n'a évidemment pas été choisi par hasard pour introduire la marque en Europe puisqu'il occupe celui du haut, avec un prix de 299 ? et une fiche technique très bien fournie. En voici un rappel :
- Android 4.4.2 Kitkat + EmotionUI 2.3
- écran IPS Full HD (1920 x 1080 pixels) de 5"
- processeur octa-core Kirin 920
- GPU Mali-T628
- 3 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne + microSD
- APN 13 mégapixels avec optique ouvrant à f/2.0
- webcam 5 mégapixels
- compatible 4G Cat. 6
- batterie 3100 mAh
- dimensions : 139,8 x 68,8 x 7,5 mm
- poids : 130 grammes
Le plastique, c'est pas forcément laid !
Comme précisé plus haut, l'Honor 6 propose une construction plutôt classique mais néanmoins soignée et plaisante à l'oeil. Elle rappelle d'ailleurs très fortement celle de l'Ascend P7 que nous apprécions beaucoup. La principale différence, et elle est importante, c'est que toutes les pièces sont ici en plastique mais l'assemblage reste irréprochable. Le smartphone est également un peu plus épais et arrondi pour un confort optimal.
Nous retrouvons ainsi des vitres à l'avant et l'arrière. La première protège l'écran et les différents éléments qui l'entourent (webcam, capteurs de luminosité/proximité et LED de notifications). La deuxième apporte une adhérence appréciable à la prise en main. Son aménagement vous semblera peut-être familier : appareil photo et flash en haut à gauche, haut-parleur très allongé dans l'alignement en bas et la marque au centre.
Nous retrouvons également le cadre argenté (effet métal brossé) qui s'arrête en bas des tranches latérales. Un peu plus large et bombé, il accueille les boutons d'alimentation et du volume à droite. Une partie amovible permet d'accéder aux emplacements microSIM et microSD juste en-dessous. En poursuivant par en haut, nous croisons un port IR, un petit micro ainsi qu'une prise casque. La tranche gauche est complètement lisse. Vous l'aurez compris, le port microUSB est donc en bas, à côté d'un second micro.
L'écran en met plein la vue
A l'allumage, pas de mauvaise surprise. Au contraire. L'écran se dévoile au milieu de bordures fines et affiche des couleurs vives et contrastées, que vous le regardiez de face ou de biais puisque les angles de vision sont très ouverts. Vous n'y trouverez par ailleurs aucun pixel disgracieux, la définition Full HD suffisant à les confondre sur une diagonale de 5 pouces (440 ppp). Vidéos, jeux et pages pages web s'affichent en finesse. La dalle répond bien. Il sera difficile de la prendre à défaut.
Huawei a peut-être retiré son nom, mais pas sa surcouche
Nous y retrouvons Android en version 4.4.2 KitKat et habillé... d'EmotionUI bien sûr ! Huawei n'a en effet pas pris la peine de développer une interface spécifique pour la marque Honor, ce que nous pouvons comprendre. La surcouche est plutôt bien faite, même si elle demandera un léger temps d'adaptation. La version installée est 2.3. Ce n'est donc pas la plus récente puisque l'Ascend Mate 7 a inauguré la version 3.0. C'est en revanche la même que sur l'Ascend P7. Pas de grandes nouveautés au programme, donc.
L'interface est légèrement différente de celle de Google puisque le menu où sont habituellement regroupées toutes les applications installées a été supprimé. Ces dernières se retrouvent donc directement sur l'écran d'accueil, comme sur iOS. L'avantage, c'est qu'elles sont plus rapidement accessibles à condition de les avoir bien ordonnées et rangées dans des dossiers pour éviter d'avoir à parcourir les 9 bureaux disponibles à chaque fois. Il faut également garder de la place pour les Widgets. Huawei en propose des petits pour les principales fonctionnalités : musique, météo, contact et galerie.
Il ajoute également des raccourcis sur l'écran de verrouillage, des thèmes, un menu flottant, une interface simplifiée pour les débutants et, bien sûr, des applications. Elles sont cependant peu nombreuses. Elles incluent des outils pratiques comme Gestionnaire téléphone, véritable panneau de contrôle permettant de surveiller la mémoire (RAM et ROM), gérer sa liste noire et ses applications ainsi que leurs droits (notifications et réseaux), sauvegarder ses contenus ou encore définir un profil d'utilisation pour la batterie.
Un centre de mise à jour est également présent aux côtés d'un miroir, d'une loupe ou encore d'une lampe-torche. Un lecteur audio plutôt bien fichu est également proposé en plus de la suite multimédia de Google, présente avec toutes les applications habituelles : Play Store, Gmail, Maps, Drive, etc...
Enfin un processeur Kirin qui en a dans le ventre !
Nous n'avons rencontré aucun ralentissement gênant lors de la navigation dans les menus. Les applications se lancent et chargent rapidement. Nous n'étions pas habitués à cela sur un smartphone à moins de 300 ?, exception faite du One de OnePlus évidemment. Pour une fois, nous pouvons saluer le travail de HiSilicon, la branche semiconducteur de Huawei qui fournit le processeur Kirin 920 du Honor 6. Il s'agit pour rappel d'un modèle octo-core dont les coeurs les plus rapides sont cadencés à 1,7 GHz. Ce sont quatre Cortex-A15, les quatre autres étant des Cortex-A7. Un GPU Mali-T624 ainsi qu'un modem 4G cat. 6 sont également compris dans le lot, lequel est servi avec 3 Go de RAM. Une belle configuration, comme le montrent également les benchmarks.
Toutes les conditions semblaient donc être réunies pour nous offrir une expérience multimédia fluide et agréable. Nous avons pourtant un petit problème à signaler. La plupart des jeux tournent, mais souffrent de ralentissements assez gênants en début de partie, même si cela s'arrange par la suite. Ce n'est donc pas dramatique, mais cela reflète néanmoins une optimisation perfectible. La lecture vidéo est en revanche irréprochable. La plupart des formats sont décodés en HD 1080p, comme le MKV et le MP4. De rares codecs audio ne sont pas supportés.
C'est évidemment un plaisir de jouer et regarder des vidéos sur le bel écran du Honor 6. Le haut-parleur n'est pas en reste non plus puisqu'il produit un son clair et suffisamment puissant. Nous regrettons tout de même son emplacement, au dos. Impossible de poser le smartphone à plat sous peine de l'étouffer complètement. C'est également valable pour la sonnerie... qu'il vaut mieux laisser au volume maximal.
Grand Chelem avec la photo ?
L'Honor 6 s'en sort donc très bien jusqu'ici. Reste encore les tests photos à passer pour que la boucle soit bouclée. Et compte tenu du savoir-faire de Huawei en la matière, il n'y a, à priori, pas trop de soucis à se faire. Comme souvent, il est allé se fournir chez Sony pour le capteur principal d'une résolution de 13 mégapixels. Il l'a couplé ici à une optique lumineuse ouvrant à f/2.0 et un double flash LED. Pas de stabilisation optique, en revanche.
Cet équipement est mis en oeuvre par une application que nous connaissons déjà puisque c'est celle des smartphones Ascend, avec un mode supplémentaire pour modifier la mise au point après la prise de vue. Nous retrouvons par ailleurs Smart, HDR ou encore Meilleure Photo en plus de quelques réglages manuels. Le passage de l'un à l'autre est assez rapide, comme la mise au point et le déclenchement. Classique mais plutôt bien fichu, donc.
Qu'en est-il des résultats ? Disons le tout de suite, ce n'est clairement pas le meilleur appareil photo du marché. Nous avons constaté quelques problèmes de lissage dans les zones excentrées et d'autres liés à l'exposition, comme sur la façade du bâtiment central dans l'exemple ci-dessous. Néanmoins, le piqué est plutôt bon et les couleurs relativement vives sans être trop criardes. Le bruit est également bien contrôlé en basse luminosité, ce qui est un très bon point.
Une très bonne affaire
Quelle bonne surprise de retrouver le Honor 6 en France. Certes, il n'excelle pas dans tous les domaines mais il faudrait être sacrément tatillon pour lui en tenir rigueur compte tenu de son prix. Pour 299 ?, il offre un design soigné, un superbe écran, des performances très correctes, des photos acceptables et permet même de profiter de la 4G+. C'est simple, seul le One de OnePlus peut actuellement rivaliser, mais son format trop encombrant le disqualifiera d'office pour certains.
Cela ne fait aucun doute. Le Honor 6 est l'une des meilleures affaires de cette fin d'année. Et peut-être même la meilleure, en attendant le MX4 de Meizu, si vous cherchez un smartphone économique, de taille raisonnable et performant. Evidemment, vous trouverez mieux pour 200 ou 300 ? de plus, mais le gain ne les vaut pas forcément.