Il y a comme un air de révolution chez Samsung. Une petite brise née d’une situation délicate : le leader mondial de la téléphonie mobile est chahuté partout dans le monde, que ce soit aux États-Unis par Apple et ses nouveaux iPhone, en Chine et en Inde par les acteurs émergents comme Xiaomi, et même en Corée où LG a reçu des avis plus positifs pour son G3 que pour le Galaxy S5.
Depuis cet été, le mot d’ordre chez Samsung est donc de redonner de la valeur à la division mobile dont la profitabilité a chuté de 73,9 % en un an. Cela passe par le développement de produits qui répondent (en partie seulement) à la définition actuelle du premium. Mais cela devrait aussi passer par une modification de la stratégie de lancement des nouveaux smartphones. Comme cela a été évoqué par le vice-président de la division mobile en octobre, la nouvelle stratégie devra être plus efficace.
Plus du quart du catalogue actuel supprimé
Lors d’une réunion d’information organisée à New York et suivie par le Wall Street Journal, un porte-parole officiel de Samsung a indiqué que le catalogue de Samsung sera réduit dès l’année prochaine entre 25 % et 30 %. Soit plus d’un mobile sur quatre en moins. Oubliez donc les Core, Plus, Mega, Advance, Ace, Pocket, Trend, Grand, Express, et toutes les déclinaisons possibles. La future gamme Galaxy sera plus resserrée. Elle devrait aussi s’appuyer sur des gammes à une lettre, à l’image des familles « S » ou « A », comme nous l’évoquions il y a deux semaines.
Le but est double. D’abord, Samsung espère produire plus de smartphones de chaque modèle et négocier à la baisse le prix des composants achetés chez ses fournisseurs ou produits par sa division dédiée. L’entreprise devrait également augmenter le nombre de pièces détachées communes entre les mobiles, augmentant encore les volumes. En baissant le prix des composants, Samsung baissera le coût de fabrication (des notes internes parleraient d’une baisse de 30 % visée par le Coréen) et retrouverait une meilleure marge ou une capacité de réduire encore les prix de vente. Être plus compétitif semble donc être le second objectif.
Samsung a-t-il définitivement retiré ses oeillères ?
Depuis février dernier, Samsung a clairement entamé une lente mutation qui s’est accélérée à mesure des trimestres et des publications financières de plus en plus mauvais. Cela a commencé avec le Galaxy Alpha, premier mobile Samsung à intégrer un châssis en partie métallique. Cela a continué avec la version coréenne du Galaxy S5 LTE-A, son premier smartphone avec un écran QHD, et avec le Galaxy Note 4, qui combine les deux avancées. Reste à savoir si cette double réorientation (baisse du nombre de modèles, montée en gamme des produits premium) aura un effet positif sur les résultats du groupe.