Tout savoir sur : Trois raisons pour lesquelles Xiaomi finira par être numéro 1 mondial
Il n’y a plus un jour sans que nous parlions d’une initiative de Xiaomi ou une interview accordée par l’un de ses représentants, notamment Hugo Barra, son vice-président international. Hier, Forbes Asia a publié un portrait particulièrement riche de détails et d’enseignement sur cette société qui, en quatre ans, est devenue l’une des plus influentes au niveau mondial dans l’industrie de la téléphonie mobile, mais également au-delà. Un succès incroyable que Forbes Asia salue en nommant son fondateur et PDG, Lei Jun, homme d’affaires de l’année. Un titre qui, visiblement, n’est pas usurpé.
Xiaomi Redmi Note 4G
Car Lei Jun n’est pas un simple patron de constructeur de smartphone. Manager censé. Révolutionnaire économique. Investisseur éclairé. Et même visionnaire à ses heures perdues. Lei Jun est même souvent comparé à John Chambers (Cisco Systems), Masayoshi Son (Softbank) ou Larry Ellison (Oracle), trois patrons iconiques cités par Forbes. Ils auraient certainement pu rajouter Eric Schmidt de Google et Steve Jobs d’Apple. Ce dernier a clairement inspiré Lei Jun dans sa façon de communiquer et de diriger son entreprise.
Un nouvel entrant qui bouleverse les modèles établis
La première raison pour laquelle Forbes Asia a choisi de consacrer Lei Jun est le modèle économique qu’il a choisi pour vendre des smartphones, modèle copié depuis par OnePlus, Oppo et même quelques concurrents historiques comme Huawei. L’idée est simple : réduire au maximum les marges pour vendre des smartphones moitié prix de la concurrence sur la même gamme. Une politique qui a assuré le succès de la gamme Redmi et les flagships Mi.
Pour baisser le prix, Xiaomi réalise des économies d’échelle sur les composants et casse les modèles de distribution en éliminant les grossistes et les distributeurs inutiles. En Chine, Xiaomi vend dans sa propre boutique en ligne. En Inde, il a signé des partenariats exclusifs. Ce sont ensuite sur les volumes et les accessoires que l’entreprise gagne de l’argent.
Ne pas s'éparpiller
La seconde raison de ce choix concerne le management. Le journaliste de Forbes a été étonné de voir le bureau de Lei Jun en face de celui d’une équipe de développeurs, tous jeunes et habillés en jean. Regroupement incroyable de geeks et de technophiles, Xiaomi rassemble des employés qui ressemblent à sa clientèle. Une ambiance légère pour un business qui pèse lourd au niveau mondial.
Sur le premier semestre 2014, Xiaomi a réalisé un chiffre d’affaires de 5,5 milliards de dollars avec un bénéfice net de 10 % environ. Il devrait vendre 60 millions de mobiles en 2014 et se trouve aujourd’hui parmi les 5 premiers constructeurs au niveau mondial. Fin 2013, l’entreprise était valorisée 10 milliards de dollars, un montant qui devrait au moins avoir doublé cette année. Elle pourrait être décuplée si Lei Jun décidait d’entrer Xiaomi en bourse. Mais il refuse catégoriquement pour éviter de voir son équipe se désolidariser. Ou pire : prendre la grosse tête et s’éparpiller.
Ne pas s’éparpiller, un crédo qui s’applique à l’ensemble de Xiaomi, que ce soit sur les produits, le développement économique et la croissance internationale. Lei Jun ne pense pas passer de l’autre côté du Pacifique avant trois ans. L’Europe de l’Ouest ne devrait certainement pas non plus être visée avant 2016.
Compléter l'écosystème, brique par brique
Troisième raison : l’écosystème de Xiaomi. Loin de se focaliser sur les smartphones, l’entreprise investit dans d’autres secteurs d’activité, notamment les objets connectés dans lesquels Lei Jun croit beaucoup. Il espère même être rapidement un acteur prépondérant, mais pas avec ses propres produits. Pour ne pas s’éparpiller, il s’associe avec les spécialistes de chaque domaine et les aide à vendre des produits via son site Internet, dupliquant ainsi son modèle économique disruptif dans d’autres secteurs d’activité. Xiaomi compte déjà sur un portefeuille de 23 participations.
Les objets connectés ne sont pas sa seule priorité. Lei Jun investit également dans les contenus, pour près de 1,5 milliard de dollars. Tout comme Google, Samsung, Apple ou Sony, le patron de Xiaomi sait que l’avenir ne se jouera bientôt plus sur les produits, mais sur « ce qu’il y a à l’intérieur ». Il prend également des participations dans le stockage, pour assurer la disponibilité de ces services à valeur ajoutée. Une vision complète donc couvrant les smartphones, le multimédia domestique, les objets connectés et les contenus, dans un écosystème cohérent.