La consolidation des télécoms est en marche au Royaume-Uni. Une situation rendue nécessaire par le fait que le marché outre-Manche se caractérise par le manque de convergence entre les réseaux fixes et mobiles. Pour grossir, les opérateurs mobiles doivent donc acquérir un réseau fixe et inversement. Des investissements très lourds que certains opérateurs ne sont pas prêts à réaliser.
C'est le cas d'Orange et de Deutsche Telekom via leur co-entreprise EE (Everything Everywhere) créée en 2010, suite à la fusion de T-Mobile UK et Orange UK, et qui compte près de 27 millions de clients, soit 33 % de parts de marché. Une belle performance pour cet opérateur qui s'affiche comme leader sur la 4G avec près de 6 millions d'abonnés.
Les deux géants européens ont annoncés hier soir être entrés en négociation exclusive avec l'opérateur historique, British Telecom, concernant une cession potentielle de 100% des parts de EE. Rappelons que British Telecom s'était retiré du marché mobile au début des années 2000.
Un échec pour Orange ?
Derrière cette cession se cache naturellement un aveu d'échec de la part d'Orange et de Deutsche Telekom. Leur filiale EE serait vendue contre un mix en numéraire et en nouvelles actions British Telecom. Un deal plutôt honnête qui devrait rapporter près de 6 milliards d'euros à Orange, qui est actuellement à la recherche de cash pour financer le rachat de l'opérateur espagnol Jazztel pour 3,2 milliards d'euros.
Le communiqué de presse diffusé par Orange précise : « Le prix de cession de EE de 12,5 milliards de livres sterling, sur la base d’un endettement financier net considéré comme nul, serait réparti à parts égales entre Orange et Deutsche Telekom. Le paiement se ferait par un mix en numéraire et en nouvelles actions BT. Tandis que DT prendrait une participation de 12% dans BT, Orange prendrait une participation de 4% dans BT et recevrait une proportion plus importante en numéraire, afin d’assurer une répartition égale du produit net de la vente de EE entre les deux actionnaires. »
Si les négociations exclusives entre les trois opérateurs aboutissent, le rachat d'EE par British Telecom devra encore obtenir l’aval des actionnaires de BT, mais également celui de l'Autorité de la concurrence.