Si son homologue britannique Vertu a compris le danger des personnalisateurs d’iPhone et de Galaxy Sx. Les consommateurs, qu’ils soient capables ou non de se payer un mobile à plusieurs milliers de dollars, sont attirés par les spécifications techniques des flagships des grandes marques internationales, comme Apple ou Samsung. Vertu s’est donc adapté et propose aujourd’hui la gamme Signature qui incorpore dans un châssis luxueux une plate-forme à base de Snapdragon 801. Un pas-de-géant pour le Britannique que son concurrent italien Lamborghini vient de franchir avec le 88 Tauri. Mais que le Suisse Gresso ne semble pas prêt à faire.
Un mobile fabriqué comme une montre suisse ?
En novembre dernier, nous vous présentions le dernier né du plus horloger des fabricants de mobiles : le Regal R1. Quelques semaines plus tard, Gresso annonce deux nouvelles finitions pour son smartphone, appelées R2 et R3. Ces deux dernières reprennent l’ensemble des spécifications techniques et ergonomiques du R1, mais changent certains matériaux. Le châssis est toujours en titane, mais les nouveaux modèles bénéficient d’un revêtement protecteur appliqué grâce à la technique PVD pour conserver la finesse du mobile. De plus, les deux parties du châssis (le logo au-dessus de l’écran à l’avant et la barre sous le capteur photo à l’arrière) sont désormais en or 18 carats. La nature de l’or diffère selon le modèle : or blanc pour le R2 et or jaune pour le R3.
Beau à l'extérieur, classique à l'intérieur
Côté technique, la plate-forme est donc conservée : chipset quad-core cadencé à 1,5 GHz, écran Full HD de 5 pouces protégé par un verre Gorilla de Corning, 2 Go de RAM, 32 Go de stockage interne, Android 4.2 Jelly Bean sans surcouche, capteur 13 mégapixels à l’arrière et webcam 5 mégapixels à l’avant, sans connexion LTE. Le mobile mesure 8,8 mm d’épaisseur et pèse 205 grammes. Le smartphone est en édition limitée et numérotée (999 exemplaires). Si le R1 est proposé à 3000 dollars, les R2 et R3 sont commercialisés 5000 dollars (boîte surpiquée en cuir et frais de port vers la France offerts).
Monté à la main (notamment les parties en or) en prenant trois heures uniquement pour les parties précieuses, le Regal est peut-être une oeuvre d’art esthétique (quoique nous ne sommes pas très sensibles). Mais techniquement, impossible de le démarquer d’un quelconque smartphone chinois. L’absence de détail sur la nature exacte du chipset du Regal (que nous soupçonnons être un MT6589T de MediaTek ou un équivalent) ou d’une connexion LTE est le signe par excellence de l’ignorance de Gresso des envies de sa riche clientèle pour des objets technologiquement pointues. Il serait temps de se réveiller.
