Après Monaco Telecom, Xavier Niel continue ses emplettes hors de France. S'il n'a pas réussi à mettre la main sur le marché américain via T-Mobile, le fondateur de Free met cette fois un pied en Suisse en rachetant Orange Suisse, à titre personnel, via son holding NJJ Capital.
Xavier Niel s'était déjà porté candidat au rachat de cet opérateur en 2010 lorsque Orange envisageait la mise en vente de sa filiale suisse. Mais c'est le fonds Apax partners qui avait remporté la mise pour 1,83 milliard de francs suisses (soit un peu plus de 1,5 milliard d'euros). L'actuel propriétaire de l'opérateur helvétique a annoncé jeudi céder son actif à la holding de Xavier Niel pour 2,8 milliards de francs suisses (2,3 milliards d'euros). La transaction est soumise à l’approbation des autorités, sa conclusion est attendue pour la fin du 1er trimestre 2015.
Numéro 3 du marché des télécoms en Suisse
Depuis son acquisition par Apax en 2012, Orange Suisse a déployé son réseau 4G qui couvre aujourd’hui 90% de la population suisse. La société a aussi étendu son réseau de points de vente avec l’ouverture de 8 magasins en 2014, y compris un magasin phare à Zurich.
Xavier Niel s'offre ainsi le troisième opérateur télécoms suisse, qui détient une part de marché de 20% dans le mobile avec 2,1 millions d'abonnés, loin derrière l'opérateur historique Swisscom (59%), mais juste derrière Sunrise (21%).
Le trublion des télécoms s'est exprimé par communiqué : « Depuis 2012, lorsqu’Orange Suisse a été rachetée par les fonds conseillés par Apax, mon équipe et moi même avons suivi de près l’évolution de l’entreprise. Nous avons observé la transformation réussie d’Orange Suisse sous la direction d’Apax. En tant que nouveau propriétaire d’Orange Suisse, NJJ Capital apportera de la continuité aux clients d’Orange Suisse ainsi qu’à ses employés et sa direction. NJJ Capital est un investisseur stratégique à long terme, détenu et géré par des professionnels des télécommunications avec une expérience avérée dans le domaine. Leur objectif sera de partager et échanger les meilleures pratiques avec le management d’Orange Suisse. Finalement, ma plus haute priorité sera de gérer Orange Suisse en accord avec l’environnement et les spécificités du marché suisse. »
Reste à savoir quelle stratégie adoptera Xavier Niel en Suisse. Se risquera t-il à y lancer la guerre des prix en Suisse comme il l'a fait en France ? C'est ce que craignent les investisseurs qui ont désavoué l'action de Swisscom qui a dévissé de plus de 5%.