Tout savoir sur : Après Bose, c’est au tour de Monster d’attaquer Beats Audio
Nous les avons longtemps crus séparés en bons termes. Mais il semble que les deux entreprises ont simplement joué la comédie. Selon le Wall Street Journal, les deux anciens partenaires Monster et Beats Audio s’affrontent désormais devant la justice californienne. Mais Dr. Dre et Jimmy Iovine ne sont pas seuls : ils sont accompagnés par HTC, co-accusé, et soutenu par Apple qui se serait bien passé d’un nouveau combat judiciaire, son attention étant demandé sur le procès en appel face à Samsung (qui, nous vous le rappelons) à demander le témoignage de HTC... Amusant concours de circonstance.
Jimmy Iovine, Peter Chou (HTC) et Dr. Dre
Un divorce qui a encore des repercussions
Quels sont les tenants et les aboutissants de l’histoire ? Tout commence en 2007. Dr. Dre et Jimmy Iovine s’associent avec Monster pour développer une nouvelle famille de casques haut de gamme : Beats by Dr. Dre. Durant quatre ans, les deux entreprises vont développer leurs produits jusqu’à atteindre 53 % du marché des casques premium. Le rapport entre les deux entreprises est alors capitalistique : Monster détient 51% de Beats et Noel Lee, le patron de Monster, en détient à titre personnel 5%.
En 2011, les deux entreprises se séparent « à l’amiable » : Monster et Noel Lee revendent leurs parts à HTC, pour un montant qui n’a pas été communiqué. HTC détient encore une part de marché significative. Quelques mois plus tard, il commencera à inclure des technologies Beats Electronics dans ses smartphones. Cependant, Monster et son patron n’avaient pas prévu que HTC aurait alors quelques difficultés et serait obligé de revendre la moitié de ses parts dans Beats Audio. Puis le solde un peu plus tard. Ce qui a amené Jimmy Iovine et Dr. Dre à se rapprocher d’Apple. Ce dernier les a acquis en 2014 pour la modique somme de 3,2 milliards de dollars. Une somme qui doit être considérablement plus élevée que celle consentie par HTC.
Un ex plutôt compliqué à gérer
D’où l’attaque en justice. Se sentant lésé, Noel Lee explique que s’il avait conservé ses 5 % dans Beats Audio, ils auraient été valorisés 100 millions de dollars lors de la vente à Apple. Il estime donc avoir été victime d’une fraude orchestrée par HTC et la nouvelle filiale d’Apple, visant à vendre les parts à bas prix, puis à les revendre quelques mois plus tard avec une revalorisation confortable. Est-ce crédible ? Aux Etas-Unis, tout est possible en matière de justice et tout dépend du plaidoyer des avocats. Et il est compréhensible que Noel Lee se sente lésé. Mais battre Apple en Californie ne sera pas une mince affaire.