Nous avons certainement eu la dent dure sur Tizen. Le système d’exploitation, développé sur les cendres de Bada en collaboration avec Intel, devait à l’origine servir à Samsung pour remplacer, dans une certaine mesure Android et offrir au Coréen les moyens d’amoindrir ses relations avec Google. Mais, en trois ans de développement, l’entreprise n’avait jusqu’à très récemment pas réussi son pari : commercialiser un mobile avec Tizen. Les raisons ? Des perspectives économiques pas assez bonnes, des opérateurs trop frileux, une situation financière compliquée et des ventes en berne. Après avoir tenté sa chance au Japon et en Russie, Samsung est parvenu à commercialiser cette semaine un smartphone en Inde : le Z1.
Le coeur de l'Internet des objets connectés
Et enfin, Tizen est devenu l’atout qu’il devait être au départ : un système d’exploitation léger, adaptable et multiplateforme. Car, malgré les quelques moqueries de la presse internationale, Tizen anime aujourd’hui un smartphone, quelques montres connectées, une nouvelle gamme de télévisions et même un appareil photo. Demain, tout l’écosystème de Samsung (hi-fi, électroménager, téléphonie, photographie) pourrait être animé par ce seul système. Dans une interview au Wall Street Journal datant de l’année dernière, le patron de la division Media Solution expliquait déjà cela. Aujourd’hui, Samsung diffuse un communiqué officiel confirmant cette vision.
Le groupe coréen affirme même qu’il inondera le marché de produits sous Tizen. Rappelant la conférence du CES organisée à Las Vegas en début de mois, le constructeur explique que Tizen est la pierre angulaire de sa stratégie autour de « l’Internet des objets ». Et, même si le lancement du Z1 est l’évènement déclencheur, ce n’est pas JK Shin, le patron de la téléphonie, qui l’explique dans ce nouveau communiqué. Mais son homologue de la division électronique grand public, BK Yoon.
Plus rapide, plus léger, plus économe
Quels sont les avantages de Tizen vis-à-vis d’Android ? Il serait plus léger. Il consommerait moins d’énergie et moins de mémoire. Bref, il serait plus pratique pour des applications simples. Pour cet Internet des objets dont tout le monde parle. Mais seul, le combat est perdu d’avance si les développeurs ne participent pas à l’enrichissement de l’écosystème. Il en appelle donc, naturellement à eux, comme il l’a toujours fait. Et, même si ces derniers n’y ont pas toujours montré un grand intérêt, Samsung espère que la commercialisation du Z1 sera aussi un élément déclencheur pour eux.
Samsung reste cependant pragmatique. Il n’abandonne pas les autres OS pour autant. Il ne faudrait pas non plus détériorer des relations déjà mauvaises avec Google et Microsoft. Mais l’intention était clairement ici de montrer que Tizen est un OS sur lequel il faudra compter... si les développeurs suivent. Ce qui n’est pas tout à fait gagné.