C’est évidemment l’une des conséquences des récents événements à Paris et en Belgique : certains gouvernements pourraient promulguer des lois qui interdiraient l’usage entre particuliers de services cryptés, notamment en messagerie mobile. David Cameron, l’actuel premier ministre britannique, est actuellement en campagne pour les élections législatives (prévues avant mai prochain) et espère bien se succéder à lui-même pour les cinq prochaines années. Et l’une de ses promesses de campagne est l’interdiction des messageries cryptées au Royaume-Uni, comme le rapporte le journal The Independant. Cela sous-entend évidemment un blocage des services au niveau global.
Pas de messagerie impossible à surveiller
La raison évoquée est évidemment liée aux attentats de Paris et aux actions policières en Belgique ces dernières semaines. Selon David Cameron, il n’est pas possible d’autoriser un service de messagerie qu’un organisme d’État n’est pas capable de vérifier pour des questions de sécurité civile, même si cela amène la Grande-Bretagne à adopter des méthodes similaires à celles de la NSA qui ont été largement pointées du doigt. Le premier ministre souhaiterait, s’il est élu, déposer une loi pour bannir ces messageries, même si celles-ci sont particulièrement populaires.
Nous en connaissons trois, mais elles sont évidemment bien plus nombreuses. Il s’agit de WhatsApp, propriété de Facebook, Snapchat, la start-up rendue célèbre par un refus de rachat du réseau social, et les iMessage d’Apple. Facetime serait également concerné. Ce qui est évidemment une assez mauvaise nouvelle pour tous les usagers d’Apple qui n’auront plus leurs messages bleus, ni les appels vidéo, deux arguments importants face à Hangouts et Android.
Quel impact pour les messageries qui vivent de la publicité ?
Sans aller vers le débat idéologique et la pertinence d’une telle décision, ce genre de loi aura naturellement un impact économique considérable pour toutes les entreprises impliquées. Car, elles perdront automatiquement tous leurs usagers sur un territoire (et les revenus publicitaires ou marketing qui vont avec). La Grande-Bretagne ne suffirait pas à fragiliser une entreprise comme Facebook. Le risque ? Que cette initiative se propage à d’autres pays également choqués par les événements récents. Comme la France.
Apple et Facebook changeront-ils leurs services, même localement, pour prévenir cela ? Certainement pas dans un premier temps. D’abord parce que David Cameron n’est pas encore élu. Ensuite, aucune proposition de loi n’a été soumise à la Chambre des Communes. Reste à savoir si David Cameron tiendra cette promesse de campagne s’il est réélu.