Il semble que la gamme de smartphones réunis sous l’ombrelle GPe (Google Play Edition) soit sur le point de disparaître. Le dernier modèle qui était encore commercialisé, le HTC One (M8) vient d’entrer en rupture de stock. Ce qui n’est jamais bon signe, car Google ne commande jamais de réassort sur cette ligne de produits. Tous les autres GPe ont en effet quitté les étals virtuels du Play Store après avoir atteint la rupture de stock. Ce fut le cas avec l’avant-dernier modèle, le Galaxy S4 de Samsung.
Et cela devrait être le cas avec le One (M8) dont la fiche produit annonce qu'il n'est plus en vente (et non en rupture). Et puisque Google ne compte pas compliquer ses relations avec les constructeurs plus qu’elles ne le sont déjà aujourd’hui, il ne devrait pas y avoir de remplaçant prochainement, malgré les rumeurs. Ce qui devrait donc sonner le glas de cette initiative pourtant intéressante pour les consommateurs. Mais pas tout à fait pour les constructeurs, et c’est bien cela le problème. À l’avenir, Google ne comptera que sur les plates-formes Nexus pour promouvoir l’expérience la plus pure possible d’Android.
Le début de la fin ne date pas d'hier...
En 2013 et 2014, Google avait deux lignes de produits animés par une version d’Android toujours à jour, sans surcouche et équipée de Google Now Launcher. D’un côté, la gamme Nexus, des mobiles et des tablettes exclusives. De l’autre, des flagships de constructeurs mondiaux (HTC, Sony, Samsung, LG). Si la première, plus ancienne, a créé le buzz durant quelques années avec des plates-formes performantes et bon marché, la seconde n’a jamais vraiment passionné les foules, certainement parce qu’elle était circonscrite aux États-Unis et que les équipementiers n’étaient pas très à l’aise avec l’idée que les consommateurs veuillent acheter des smartphones dénués de leurs surcouches, portes d’entrée marketing vers quelques services à valeur ajoutée.
Il y a un an, les nombreuses rumeurs estimaient que Google allait mettre un terme aux deux gammes de smartphones, aussi bien Nexus que GPe, afin de remplacer l’ensemble par des produits codéveloppés au sein d’un programme appelé Silver. Un peu à l’image d’Android One dans les pays du Moyen-Orient et en Inde. Si Motorola, HTC et LG semblaient vouloir participer, selon les rumeurs, Google n’a sans doute pas fait l’unanimité, même parmi ses partisans. Et compte tenu de l’émoi chez les technophiles provoqués par les rumeurs d’arrêt de la gamme Nexus, Google aurait donc modifié ses plans et renouvelé sa confiance en Nexus en y intégrant les premières plates-formes Silver (dont HTC Volantis).
GPe et Android Silver, même combat ?
La gamme GPe est finalement assez proche, dans le principe, d’Android One et Android Silver. Si les fabricants indiens ont rapidement trouvé leur intérêt dans le programme Android One (notamment sur les coûts de développement au niveau du système d’exploitation et de l’adaptation des mises à jour au matériel), les acteurs internationaux n’ont que faire d’une unification des interfaces. Samsung, Sony, LG l’ont plus ou moins exprimé. Les acteurs chinois ont eux fait d’une faiblesse (l’interdiction du Play Store en Chine) une force avec leurs propres surcouches (MIUI, Emotion UI, FlyMe, Color OS, etc.) et leurs propres accords commerciaux.
Reste les constructeurs low-cost qui utilisent effectivement Android « stock ». Mais leurs produits sont majoritairement (mais ce n’est pas toujours le cas) loin d’être aussi qualitatifs que ce que souhaiterait la firme de Mountain View. Difficile donc de prêcher la bonne parole d’Android stock dans ces conditions. Il semble bien que, malgré le fait que tous les constructeurs souhaitent de bonnes relations avec lui, Google soit clairement isolé.
