Google pose tranquillement ses pions sur le grand échiquier mondial de la téléphonie mobile. Et le groupe de Mountain View semble vouloir se présenter comme une alternative « tout intégrée » aux offres de téléphonie actuelle. La semaine dernière, nous rapportions dans nos colonnes une indiscrétion publiée par le périodique en ligne The Information. Ce dernier affirmait que Google était en discussion avec Sprint et T-Mobile pour devenir opérateur virtuel sur le territoire américain. Aujourd’hui, nous apprenons qu’une partie de ses discussions pourraient avoir été menées à terme : Google aurait signé un accord avec Sprint.
Un premier pas vers un MVNO Google
Cette nouvelle fuite émane de l’agence de presse économique Bloomberg, citant des sources anonymes et « bien informées ». Elle explique que Masayoshi Son, le patron de Softbank (rappelons que l’opérateur japonais est propriétaire de Sprint) aurait largement facilité les négociations avec Google. Les termes du contrat liant la firme de Mountain View et Sprint n’ont pas été dévoilés, mais la base ne changerait guère d’un accord type de MVNO. L’article de Bloomberg confirme également que Google pourrait présenter son offre de téléphonie mobile dans le courant de l’année.
Que peut-on attendre de cette offre ? Une place très importante offerte à l’accès à Internet et au forfait data. Certainement des appels téléphoniques en illimités, puisque cela deviendrait de la VoIP. Des services multimédias en lien avec le Play Store (Play Movies, Play Music, Play Books, etc.). Et un catalogue de produits subventionnés limité au Play Store, à savoir le Nexus 6, la Nexus 9 LTE et les mobiles Android One (si Google étend son programme à de nouveaux continents). Sans oublier les différents projets en cours, comme Ara ou Tango. Faut-il attendre des mobiles de constructeurs tiers ? Il y a peu de chance, compte tenu de l’évolution récente de la gamme GPe.
Une offre mobile pour augmenter la visibilité publicitaire
Selon l’article de Bloomberg, Google souhaite développer une offre de téléphonie pour revaloriser sa première source de revenus : la publicité sur Internet. Aujourd’hui, le prix de la bannière publicitaire est plus élevé sur PC que sur smartphone. C’est une raison historique et date d’avant l’avènement des smartphones. Cependant, Google ne parvient pas à créer la bascule. En ayant sa propre clientèle, abreuvée par ses services, la firme espère augmenter le nombre d’emplacements disponibles pour augmenter les volumes de bannières et mécaniquement les revenus publicitaires sur mobile. Nous pensons également que Google complète ainsi son offre opérateur avec une offre plus facile à déployer que la fibre optique (que l’entreprise commercialise sous sa marque Google Fiber).
Faut-il attendre cette offre en Europe ? En 2015, certainement pas. Malgré la position du groupe dans le monde, les nombreuses initiatives de Google restent encore aujourd’hui des exclusivités américaines. Nous pensons à Fiber, mais également à la gamme de smartphones GPe. Dans le domaine des accessoires connectés, Google a longtemps cloisonné le programme Explorer de Glass aux États-Unis avant de l’étendre à l’Europe dans le courant de l’année dernière, certainement suite à un manque d’enthousiasme grandissant chez les technophiles Américains. Google hésite donc souvent à sortir des frontières américaines. D’autant que l’Europe est un marché très fragmenté. Ce n’est pas comme aux US où un accord avec Sprint lui assure une couverture sur plusieurs centaines de millions de consommateurs. Peut-être prendra-t-il le risque de développer Nova à l’international. Mais l’Europe n’est certainement pas une priorité...