Tout savoir sur : Apple lutte contre les accessoiristes qui veulent gâcher ses surprises
Les relations entre Apple et les accessoiristes sont tendues. La firme de Cupertino souhaite se protéger des fuites de ses partenaires. Mais ces derniers veulent rester dans la confidence pour créer leurs produits avant la sortie des prochains iPhone. C’est une lutte qui pourrait tout autant servir les intérêts de ses principaux concurrents, notamment Samsung et HTC. Apple souhaite limiter les informations auxquels les fabricants d’accessoires ont accès avant le lancement de ses produits.
Eviter les fuites et ne pas créer d'attentisme
Selon nos confrères de 9to5mac, Apple aurait réuni ses principaux partenaires au lendemain du lancement de l’iPhone 6 pour leur faire signer un document les empêchant contractuellement de chercher à connaître les spécifications techniques de ses futurs produits, les iPhone en premier lieu. Si l’accessoiriste refuse de signer, ou s’il contrevient à son engagement, il pourrait être radié de la liste des partenaires agréés et bannis des Apple Store. Les autres continueront d’être acceptés.
Cela dans un triple but. D’abord, éviter de gâcher la surprise, les accessoiristes étant l’une des principales sources d’indiscrétions (et de fausses informations). Ensuite, les empêcher de créer leurs produits à partir d’informations non avérées et potentiellement fausses. Car ils seront invendables (ou sujets à des retours massifs) si le design ne correspond pas (ou peu) aux rumeurs.
Enfin, et c’est peut-être le plus important, les rumeurs et les fuites ont tendance à avoir un impact négatif sur les ventes du modèle en cours de commercialisation. Car cela crée de l’attentisme et donc un report des achats. Sur un produit comme l’iPhone, renouvelé une fois par an, cela prend de grandes proportions. Apple espère ainsi augmenter ses volumes de vente sur l’été, traditionnellement assez bas.
Résiliation obligatoire de l'abonnement au Wall Street Journal
Évidemment, en respectant un tel accord, les accessoiristes seront obligés d’attendre l’officialisation du mobile ou de la tablette (ou au moins la présentation préalable pour les distributeurs et partenaires) avant de commencer à travailler sur leurs propres produits. Soit plusieurs mois de délai. Ce qui est énorme compte tenu du cycle de commercialisation devenu très court en téléphonie mobile.
Les termes de l’accord ne les obligeraient pas seulement à attendre sagement, mais également à ne pas chercher à entrer en contact avec ces rumeurs (lesquelles sont relayées par la totalité des médias internationaux). Et donc à se tenir non informés volontairement. En cas de doute, Apple se donne le droit de prendre des sanctions unilatérales, et cela serait au partenaire d’apporter une preuve de sa bonne foi en cas de doute. S’il est banni des Apple Store, l’accessoiriste pourra toujours chercher refuge en open market, même si c'est moins prestigieux...
Pendant ce temps, Apple étoffe son offre d'accessoires...
Coïncidence ou non, Apple a réduit en 2014 de plus de 60 % son catalogue de coques tierces vendues dans les Apple Stores. Et la firme a parallèlement augmenté sa propre offre sur ce segment. Elle a été l’une des seules à proposer au lancement une protection pour l’iPad Air 2. Et son positionnement tarifaire était assez haut.
Ces dernières semaines, de nombreuses rumeurs sur le Galaxy S6 émanaient de concepteurs de coques et de protections. Un tel contrat pourrait donc émerger chez d’autres constructeurs, même si Apple est un cas assez unique : il est le seul à disposer d’un réseau international de magasins en propre.
