Samsung prend de plus en plus au sérieux sa division composant. Auparavant prestataire de service interne de toutes autres divisions produits, notamment en audiovisuel et en téléphonie mobile, elle est devenue, fin 2014, la première source de revenus de l’entreprise, profitant de la perte de vitesse de la branche smartphone dans le monde.
Alors qu’il a renoué avec Apple pour la conception de chipsets et qu’il vient de gagner un contrat avec Qualcomm pour la fabrication de composants en 14 nm FinFET, le groupe songe désormais à faire monter en puissance aussi bien son activité dédiée aux chipsets que celle consacrée aux écrans OLED.
Une nouvelle usine pour créer des écrans comme celui du Galaxy Edge ?
11,4 milliards d'euros pour une usine d'écran
Selon un article de l’agence de presse Reuters, Samsung a investi l’année dernière 18,6 milliards d’euros dans sa branche composant, dont 11,4 milliards d’euros pour développer ses lignes de production de chipsets et 3,18 milliards d’euros pour ses lignes d’écrans. Et cela ne serait pas fini, loin de là. 3,18 autres milliards seraient prévus cette année encore pour Samsung Display.
Cette somme servira à développer une usine qui produira des écrans de petites et moyennes tailles. Comprenez donc qu’il s’agira de tablettes et de smartphones. Les 3 milliards d’euros seront dépensés sur les trois prochains exercices (2015 à 2017). Les premières dalles qui seront prises en charge par cette nouvelle seront des dalles incurvées. Ce qui indique que Samsung devrait renouveler l’expérience Edge et qu’il sera prêt si un autre constructeur ambitionne de le concurrencer sur ce terrain.
Des prévisions à la hausse ou de nouveaux clients ?
Pourquoi Samsung investit-il autant dans les écrans ? Deux hypothèses possibles. Première hypothèse : Samsung espère un retour en grâce de ses smartphones auprès des consommateurs qui ont boudé ses produits en 2014. Cela sous-entend donc une demande plus forte en interne qui justifierait une nouvelle usine. Ce serait étonnant, mais le Galaxy S6 semble très attendu. Seconde hypothèse : Samsung espère vendre plus largement ses dalles, comme il vend des composants en mémoire flash. Meizu est l’un de ses clients réguliers (et ses volumes pourraient augmenter drastiquement cette année). Et d’autres pourraient le suivre, notamment grâce à sa maîtrise des écrans incurvés.
Cet investissement vient compléter un budget de 12,4 milliards d’euros consenti en toute fin d’année dernière par Samsung. Le groupe coréen se servira de cette somme pour développer une usine de fabrication de chipsets qui ouvrira ses portes en fin d’année et sera entièrement opérationnelle en fin d’année 2017. Autant d’investissements auront un impact évident sur la profitabilité de Samsung en 2015. Mais cela montre que Samsung ne se laissera pas marcher sur les pieds sans rien faire.