Tout savoir sur : Snapdragon 810 : une protection contre la chaleur prompte à s’activer
Depuis quelques semaines, plusieurs rumeurs affirment que le Snapdragon 810, le chipset vedette de Qualcomm pour ce début d’année, aurait tendance à chauffer. Ce qui aurait des conséquences sur les commandes de processeurs chez les constructeurs. Ces derniers, notamment Samsung, comptaient s’appuyer sur des matériaux plus haut de gamme pour les châssis des mobiles. Or la conductivité du verre et du métal ne sont pas tout à fait compatibles avec des composants qui émettraient trop de chaleur. D’où une certaine inquiétude chez certains.
Xiaomi regrette-t-il aujourd'hui son choix pour le Mi Note Pro ?
Inquiétude qui ne parvient pas à baisser, malgré la campagne de communication farouche de Qualcomm depuis le début du mois de février. Plusieurs journalistes ont eu l’occasion de tester les plates-formes de développement de Qualcomm sous Snapdragon 810. Et nous avons relayé le résultat des tests de l’un d’entre eux. Or, dans ces tests, l’élément calorifique n’a été abordé que théoriquement.
Ca chauffe vite
Qualcomm a expliqué aux journalistes présents que le Snapdragon 810 fonctionne sur une température comprise entre 30 °C et 45 °C et que, si la limite haute est franchie, un mécanisme de sécurité s’enclenche, diminuant la fréquence des coeurs Cortex-A57 du chipset pour ramener l’ensemble vers des températures plus acceptables (autant pour le matériel que pour la main de l’usager...). Et nous nous posions alors la question : quelle est alors la conséquence sur les performances de l’appareil ? Une baisse de fréquence n’est pas importante en pleine navigation sur Internet. En revanche, ça l’est considérablement lors d’une capture de vidéo en 4K.
Un journaliste d’Android Police, David Ruddock, a posté cette semaine sur son compte Google Plus personnel un élément de réponse à cette question. Il a réalisé 9 fois de suite un test de performance Geekbench sur une plate-forme sous Snapdragon 810 (logiquement, il s’agit du LG G Flex2, mais il ne le confirme pas pour cause d’embargo). Le premier test affiche 1215 points et 3683 points, respectivement en mono-core et en multi-core. Le second test affiche 1112 points et 3249 points. Et au troisième test ? 895 points et 2931 points !
Baisse de fréquence, baisse de performance
Cela indique simplement que, dès le second test de performance, le chipset a chauffé. Et pour le troisième test, la sécurité s’est enclenchée. Pour protéger l’intégrité du composant, elle a baissé les performances de l’octo-core. Et visiblement, cette baisse est de 25 % en mono-core et 20 % en multi-core. Ce qui indique que ce ne sont que les coeurs les plus performants qui sont les plus sujets à cette surchauffe, les coeurs Cortex-A53 restant certainement à la même fréquence.
David Ruddock a réalisé 9 tests, comme nous l’avons indiqué, et les performances des coeurs ont graduellement baissé. Au neuvième test, les chiffres affichés par Geekbench étaient 558 points et 2065 points. Cela sous-entend que la sécurité est capable de baisser de plus de 50 % les performances des Cortex-A57 si nécessaire (et cela a été visiblement nécessaire). La baisse en multi-core est moins importante (-35 % environ), car les Cortex-A53 n’ont pas vu leur fréquence modifiée.
Quel avenir pour le Snapdragon 810 ?
Ce nouveau test sur la durée est assez explicite et ne joue évidemment pas en faveur de Qualcomm. Si une dizaine de constructeurs ont annoncé officiellement supporter le Snapdragon 810, notamment LG, Xiaomi, BenQ, Sony, Oppo, Microsoft, Motorola, le fondeur californien a également annoncé officiellement lors de la présentation de ses résultats trimestriels fin janvier que le chipset ne devrait équiper qu’une minorité de flagships cette année. Il pourrait même y avoir des retards dans les lancements, en attendant une mise à jour qui améliorerait ce défaut. Reste à savoir à quel point.