Tout savoir sur : Microsoft n’investirait finalement pas dans Cyanogen
Nous savons depuis plusieurs semaines qu’un tour de table serait sur le point d’être bouclé par Cyanogen, la start-up californienne qui développe l’une des ROM Android alternatives les plus connues. Selon plusieurs sources différentes, relayées par les principaux médias économiques américains, Wall Street Journal et Bloomberg notamment, la somme que Cyanogen recevrait tournerait autour des 100 millions de dollars, pour une valorisation minimale de 500 millions de dollars.
En janvier dernier, le Wall Street Journal annonçait que le tour de table devait inclure Microsoft qui poserait sur la table 70 millions de dollars. Un intérêt qui n'était pas si surprenant que cela de la part de Satya Nadella qui s’est fixé comme cap, depuis qu’il a remplacé Steeve Ballmer, de déployer ses produits partout où les usagers en auraient besoin, Android y compris. Une stratégie dont nous avons pu constater les premiers effets avec l’apparition ou les mises à jour de plusieurs grandes applications de Microsoft sur iOS et Android, Office, Outlook et OneNote compris.
110 millions de dollars, mais pas un seul de Microsoft
Six semaines plus tard, une nouvelle indiscrétion a été relayée par Bloomberg. L’agence de presse financière indique que Cyanogen serait sur le point de boucler son tour de table, d’une valeur de 110 millions de dollars. Mais Microsoft se serait finalement rétracté. Ce ne sont que des investisseurs institutionnels qui apporteront les fonds nécessaires à Cyanogen pour développer CyanogenMod, étendre sa visibilité et signer de nouveaux partenariats (comme ceux conclus avec OnePlus, Alcatel OneTouch et Micromax).
Selon Bloomberg, Microsoft ne se serait cependant pas totalement désinteressé de Cyanogen. Un partenariat commercial et industriel pourrait toujours être conclu entre les deux sociétés, à défaut d’être financier et capitalistique. Selon Bloomberg, Satya Nadella, se plaignant aussi de la mainmise de Google sur Android (à l’image de Kirt McMaster), pourrait voir en Cyanogen un allié de choix pour mieux implanter ses propres technologies dans l’écosystème Android. Il ne serait donc pas étonnant que de futures versions de CyanogenMod préembarque les logiciels de Redmond, même si la start-up prône l’absence de bloatware.
Une participation qui n'a pas autant de sens que cela
Si les affirmations du Wall Street Journal sont vraies, le désistement de Microsoft n’est pas si étonnant que cela. D’abord parce que le fondateur de Cyanogen se crée actuellement une réputation sulfureuse (désaccord avec OnePlus sur le cas Micromax, attaque répétée contre Google, prédiction sur la fin de Samsung), et Microsoft ne souhaite pas forcément se voir associé de trop près à la quête de Kirt McMaster. Ensuite, il serait difficile de justifier auprès des constructeurs tiers sous Windows Phone que le créateur de ce dernier investisse autant dans une ROM sous Android, alors qu'il ne les aide pas à promouvoir son propre OS...
Troisième raison, Satya Nadella doit craindre de l’image négative qu’une prise de participation pour préembarquer ses logiciels dans la ROM pourrait avoir : certains pourraient en effet penser que CyanogenMod serait obligé d’ajouter des logiciels Office ou Outlook dans CyanogenMod, puisque Microsoft serait alors au conseil d’administration. En concluant un accord commercial, plus classique, la faute en reviendrait à la start-up. Enfin, la mission philanthropique de Cyanogen ne rapporte pas d’argent. Microsoft ne risque pas de rentrer dans ses frais. Autant dépenser ses deniers pour de bonnes raisons...