Huawei pourrait bien devenir le syndicaliste des constructeurs de smartphones et autres objets connectés. Après la diatribe de la marque chinoise contre Microsoft et sa main-mise sur Windows Phone, c’est au tour de Google de subir une attaque en bonne et due forme pour la rigidité dont la firme de Mountain View fait preuve concernant Android Wear.
Android Wear n'est pas un système ouvert
À l’occasion d’une interview accordée à TrustedReviews, Yang Yong, le vice-président chargé du développement produit de Huawei, a déclaré qu’Android Wear « n’est pas aussi ouvert qu’Android ». Il souhaite naturellement avoir plus d’options de personnalisation dans l’interface afin de créer des produits qui seront vraiment différents face à une concurrence de plus en plus importante, même sur le sol chinois.
Ce que le manager de Huawei reproche à Google est son intransigeance à laisser les constructeurs créer une expérience différente de celle qu’il a développée. Certainement un peu échaudé par les critiques sur le manque de réactivité sur le déploiement des mises à jour, par la réactivité parfois décevante de certaines interfaces customisées et par la volonté des acteurs asiatiques à modifier tout ou presque de l’agencement des menus, Google a adopté une attitude plus proche de celle de Microsoft vis-à-vis de Windows Phone. Une position drastique qui fonctionne bien avec Android One et les Nexus. Alors pourquoi pas avec les montres ?
Une montre, c'est personnel
Seulement, une montre est un objet personnel, comme aime à le rappeler Tim Cook. C’est un accessoire que tout un chacun souhaite à l’image de sa personnalité. Et les options de personnalisation (en gros les Watch Faces) sont justement trop faibles du point de vue de Huawei. « Nous voulons que chaque utilisateur s’approprie leur montre, et non pas qu’ils estiment avoir la même que tout le monde », explique le vice-président.
Comme en téléphonie mobile où il a la possibilité de choisir ses composants, son design, ses matériaux, sa surcouche et ses applications, Yang Yong souhaite disposer de la même liberté pour les accessoires sous Android Wear. D’autant que cela offrirait également la possibilité au constructeur d’apporter des modifications selon les marchés. Et ainsi mieux se positionner et se différencier.
Une fracture entre Huawei et Google ?
Reste à savoir si Huawei continuera de créer des montres sous Android Wear après une telle déclaration. Evidemment, Yang Yong affirme qu'il n'est pas fermé au dialogue, bien au contraire, et souhaite collaborer pour arriver à trouver un compromis qui soit avantageux pour tous. « Nous devons parler avec Google sur la façon d’atteindre cet objectif », assure-t-il. D'autant que, si les rumeurs sont vraies, il serait malvenu de la part d'un candidat à la fabrication d'un Nexus de prendre une position drastique à l'aube d'un contrat juteux. Google ira-t-il à la table des négociations dans ces conditions ? Rien n’est moins sûr.