Le débit d’un smartphone dépend de nombreux facteurs. La localisation géographique, l’environnement (urbain ou non) et bien sûr des critères mécaniques, comme les composants du châssis du smartphone et la position des antennes. S’il est de notoriété publique que les châssis métalliques ne favorisent pas toujours une transmission efficace des données (autant en upload qu’en download), d’autres caractéristiques semblent moduler la fluidité de l’accès à Internet. Dont l’un qui peut paraître surprenant : la couleur du mobile.
Un mobile doré télécharge 20 % moins vite qu'un mobile noir
Une étude a en effet été menée par l’école d’ingénierie électrique de l’université d’Aalto, située en Finlande. Cette étude, dirigée par le professeur Jukka Hämmäinen, explique que le coloris du châssis influence considérablement le débit maximal pratique atteint par un smartphone. Ainsi, le document affirme que le blanc est la couleur la plus efficace. Au contraire, le doré l’est nettement moins. Et la différence peut être considérable, de l’ordre de 20 % entre les deux.
Les couleurs les plus visibles sont nettement les moins efficaces. Ainsi, le gris et l’argent complètent le trio de tête des meilleures couleurs. Suivent le traditionnel noir, le bleu, le jaune, l’orange et le vert. Puis arrivent le rouge, le rose et enfin le doré, très bling-bling, mais assez intolérant aux ondes radio. Vous remarquerez la proximité spectrométrique des couleurs : le jaune, le vert et le bleu sont côtes à côtes. Le rose et le rouge également. Les monochromes aussi. L'étude ne précise pas s'il s'agit uniquement de la couleur du châssis ou si cela inclut aussi les coques de protection...
Les Lumia sont-ils de la partie ?
Les chiffres détaillés dans l’histogramme sont une compilation de tests réalisés avec l’application Netradar (disponible sur le Play Store, l’App Store, Marketplace, ainsi qu’une demi-douzaine d’OS alternatifs) sur des smartphones proposant plusieurs coloris. Les marques ne sont pas citées, et encore moins les modèles. Mais il est certain que les Lumia en font partie. Non pas parce que l’étude est finlandaise, mais le panel de couleur correspond plus ou moins à celui des Windows Phone.
Selon les professeurs de l’université finlandaise, l’explication vient de la capacité des couleurs à absorber certaines ondes, notamment électromagnétiques. Nous savons, par l’étude de la lumière, que les couleurs ne sont que la réflexion d’une certaine longueur d’onde sur les surfaces, chaque longueur correspondant à une couleur. Ainsi, une partie de la lumière est absorbée par les couleurs. Il semblerait que la lumière ne soit pas la seule source à subir cela. Nous pensons également que certains pigments utilisés pour créer certaines couleurs peuvent apporter une explication complémentaire. En imprimerie, le doré étant l’une des couleurs les moins naturelles à produire, ses composants pourraient être à l’origine de ces perturbations.
Des couleurs bientôt proscrites ?
Doit-on apporter du crédit à cette étude pour choisir un mobile ? Les plus technophiles pourraient en effet revoir leur choix lors d’un futur achat et opter pour un mobile moins voyant (il semble curieusement y avoir une relation de cause à effet) afin d’optimiser leurs débits. Cela veut-il dire aussi que les constructeurs doivent revoir les coloris qu’ils proposent, sachant que certains seront moins bien vendus ? Sur un marché où chaque erreur se paie au prix fort, un détail aussi exubérant pourrait en effet avoir plus d’incidence économique que prévu.