Qui fabriquera le prochain chipset d’Apple pour la future génération d’iPhone ? Si vous pensez qu’il s’agit d’une question qui ne vous concerne pas vous, en tant que consommateur final, détrompez-vous ! Car de ce choix dépend les performances du smartphone et, potentiellement, son évolutivité vers les versions ultérieures d’iOS (nous nous souvenons de toutes les difficultés de l’iPhone 4S à fonctionner convenablement sur iOS 8). Un chipset gravé plus finement est plus efficace, aussi bien en termes de performance que de consommation énergétique. Et tout le monde veut un mobile plus rapide et plus autonome, non ?
L'Apple A8 a été fabriqué par TSMC... Et le suivant ?
Deux fabricants ont toujours été cités par les différentes fuites. Le premier est Samsung, le seul à maîtriser la technologie FinFET 14 nm (une licence d’exploitation a été vendue à GlobalFoundries). Le second est TSMC, leader mondial de la fabrication de chipset, capable de graver en FinFET 16 nm (technologie qu’il ne maîtrise pas encore parfaitement au grand désarroi d’Apple qui comptait bien se délier de Samsung). TSMC a réalisé les Apple A8 et A8X des iPhone et iPad de l’année dernière. Et il devrait encore continuer cette année. En revanche, une nouvelle fuite indique qu’il n’aurait pas réussi à remporter le contrat des A9.
Samsung aurait bien signé le contrat de l'A9
Selon un article de Bloomberg citant des sources proches du dossier, Samsung aurait signé le contrat avec Apple pour le chipset des prochains iPhone. Le géant de la téléphonie prévoirait de démarrer la production du chipset dans son usine de Giheung, en Corée, confirmant une fuite de décembre dernier. Son usine texane devrait également être concernée, ainsi que le nouveau centre de fabrication qu’il développe dans la banlieue de Séoul (une usine qui lui coute 15 milliards de dollars).
Une partie du volume pourrait être prise en charge par GlobalFoundries qui joue ici une partie de son avenir. S’il parvient à maîtriser rapidement la technologie de Samsung, il pourrait également remporter une partie du contrat Qualcomm acquis l’année dernière par Samsung. Ce contrat concerne notamment le Snapdragon 820, le premier modèle du Californien gravé en 14 nm FinFET et pourvu de coeurs 64-bit customisés.
Tout ne semble cependant pas gravé dans le marbre. Selon Bloomberg, le contrat signé avec Apple n’est pas exclusif. La firme de Cupertino pourrait très bien changer son fusil d’épaule et confier une partie du volume au Taïwanais. Tout dépendra de la capacité d’adaptation de TSMC et du prix... Cependant, conserver un seul sous-traitant devrait être plus économique pour Apple, aussi bien en conception qu’en fabrication.
Un marché jutueux pour Samsung
Il existe deux sortes de « fondeur ». Ceux qui possèdent les usines. Et ceux qui n’en ont pas. Les concepteurs les plus connus sont des « fabless », donc sans ligne de production. Il s’agit de Qualcomm, MediaTek, HiSilicon, Rockchip, Broadcom, Leadcore, Allwinner, Spreadtrum, Nufront, nVidia, AMD ou encore Apple et depuis peu LG. Et il en existe bien d’autres... De l’autre côté, nous retrouvons les Taïwanais TSMC, le leader mondial de la fabrication de chipsets, et UMC, mais aussi Samsung, IBM, Texas Instruments, STMicroElectronics, Infineon et le sous-traitant américain GlobalFoundries.
Pour ces derniers, acquérir des contrats comme Qualcomm ou Apple est un enjeu considérable. Le marché de la fabrication des chipsets représente plus de 300 milliards de dollars. Apple en représente 7,6 %, soit 25,8 milliards de dollars. L'année dernière, Samsung a perdu 1 milliard de dollars dans sa branche semi-conducteurs, conséquence de la perte du contrat Apple. Cette année, elle devrait générer 1 milliard de dollars de bénéfice...