Le propriétaire du groupe indien Tata investit dans Xiaomi

Ratan Tata, le patron du conglomérat indien Tata (plus connu pour sa voiture low-cost), est entré au capital de Xiaomi. Un investissement autant stratégique que symbolique. Aussi bien pour Ratan Tata que pour Xiaomi. Explications.

La Rédac LesMobiles - publié le 27/04/2015 à 22h30
Le propriétaire du groupe indien Tata investit dans Xiaomi

Xiaomi est autant une entreprise qui investit qu’une cible pour les investisseurs. L’étoile montante chinoise est connue pour avoir placé de l’argent dans Ninebot, une société locale de robotique, Misfit Wearables et iHealth, deux entreprises dédiées aux objets connectés liés à la santé, ou encore Weshouse, la maison-mère de l’éditeur Kingsoft (qui développe la suite bureautique éponyme). Elle est aussi connue pour avoir accueilli des fonds de capital-risque (dont Qualcomm Ventures). Le montant total des fonds dépasse les 1,4 milliard de dollars, reçus sur 5 tours de table. Le dernier, d’un montant de 1,1 milliard de dollars, aurait valorisé l’entreprise environ 45 milliards de dollars. Soit l’une des plus grosses capitalisations non cotées. Même dans sa façon de battre des records, Xiaomi ressemble à Apple...


De gauche à droite : Hugo Barra, Ratan Tata et Manu Kumar Jain (le patron de Xiaomi India)

Pile l'investisseur qu'il fallait en Inde ?

Hier sur Facebook, Xiaomi a officialisé l’arrivée d’un nouvel investisseur dans son capital : Ratan Tata. Tata... Ce nom vous dit quelque chose ? La Tata Mobile bien sûr, cette voiture low cost conçue par des Indiens et vendue à des dizaines de milliers d’exemplaires. Nous parlons de ce Tata. Ratan Tata, 77 ans et technophile avisé, est l’un des hommes d’affaires indiens les plus puissants et les plus influents. Il est le président de Tata Sons, la holding qui gère la centaine de filiales du consortium. Pas de montant indiqué. Pas de pourcentage. Pas de valorisation. Tous ces détails sont presque insignifiants. D’autant que Xiaomi n’en avait pas particulièrement besoin de cet argent. En revanche, un allié de taille en Inde pour contrer Micromax, ça, c’est très utile.

Car cette prise de participation est autant symbolique que stratégique. Pour les deux parties. D’abord, épaulé par Ratan Tata, Xiaomi s’offre un parrain pour adouber son arrivée sur le marché indien. Après un départ compliqué, dont une affaire en justice où, officiellement, Xiaomi serait victime de piratage et de copie, redorer son image en Inde est important. Le récent lancement à New Delhi du Mi 4i par Hugo Barra était un symbole fort. Ce partenariat avec Tata (qui arrive trop bien pour être une coïncidence, évidemment)  en est un autre.

Une association bénéfique pour les deux parties

Stratégiquement, Ratan Tata est un atout. Il dispose de plusieurs participations dans des entreprises qui auraient un fort intérêt à signer un partenariat avec Xiaomi : le marchand électronique Snapdeal et le moyen de paiement mobile Paytm. Sans oublier l’ensemble du conglomérat Tata. Imaginez un système à la Android Auto développé par Xiaomi dans toutes les Tata Mobiles... Enfin, Ratan Tata est un investisseur qui aime aider ses participations à fleurir. Il aidera naturellement Lei Jun Li Bin et Hugo Barra à s’installer confortablement en Inde.

Si Xiaomi profitera clairement de cette association, l’inverse est également vrai. Ratan Tata s’offre ici sa première participation dans le capital d’un fabricant de smartphones. Un acte fort, d’autant que son choix se porte sur une entreprise qui n’est pas indienne. Il aurait très bien pu choisir Lava, Eton, Intex ou Xolo. Voilà le côté symbolique. Pour le côté stratégique, il suffit une fois encore de s’imaginer les liens entre les différentes participations pour comprendre à quel point la montée en puissance de Xiaomi dans un marché comme l’Inde (considéré comme le troisième en terme d’importance) pourrait être profitable pour le businessman. Reste à savoir comment cela se concrétisera.

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