Tout savoir sur : Les tablettes chinoises : un levier de croissance pour Qualcomm ?
Qualcomm est très connu pour ses chipsets Snapdragon. Ces derniers équipent la majorité des smartphones commercialisés en occident et une part toujours croissante de mobiles vendus en Asie (notamment en Chine), notamment grâce à des partenariats et des prises de participation auprès de constructeurs à très fort potentiel, comme Xiaomi par exemple. Seulement, la concurrence de MediaTek, Rockchip et dans une moindre mesure d’Intel effrite sa position de leader mondial. En revanche, sur les tablettes, notamment les modèles entrée de gamme en provenance des design houses chinoises, Qualcomm est relativement absent.
Les Snapdragon de Qualcomm bientôt au coeur des tablettes chinoises low-cost
Un partenariat commercial calibré pour la Chine
D’où cette annonce particulièrement intéressante de la part du fondeur américain : il vient de signer un accord de licence avec Allwinner, un fondeur chinois que nous évoquons régulièrement dans nos colonnes et qui, jusqu’à présent, a rarement officié sur les smartphones. Son domaine, c’est plutôt les décodeurs TV, les systèmes embarqués, les télévisions connectées et... les tablettes.
Le but de cette association est simple : Qualcomm apporte une technologie (ou plus précisément deux, les Snapdragon 410 et 210) et Allwinner apporte son carnet d’adresses des fabricants, constructeurs et autres « design houses » chinois. Le second vendra donc à ses clients les chipsets du premier.
Pour rappel, le Snapdragon 210 est un chipset ultra low-cost basé sur un quad-core Cortex-A7 cadencé à 1,1 GHz et un GPU Adreno 304. Son atout : être l’un des quad-core 4G les moins chers du marché. Le Snapdragon 410 est son équivalent en 64-bit, c’est-à-dire un quad-core Cortex-A53 cadencé à 1,4 GHz avec GPU Adreno 306. Le premier supporte les écrans jusqu’au 720p et les APN de 8 mégapixels. Le second parvient à monter jusqu’au 1080p et à 13 mégapixels. Ils sont tous les deux compatibles LTE catégorie 4 multimodes supportant le dual SIM. Et surtout, ils sont tous les deux compatibles Android Lollipop, ce qui n’est pas rien.
Une association « win win »
Pour Allwinner, ce partenariat est une opération intéressante. D’abord, son catalogue de produits 4G va augmenter. Ensuite, sa proposition sur le segment 64-bit va doubler, puisque le Snapdragon 410 accompagnera son A64 (le fondeur travaillant depuis un an sur ce produit). Et le nombre de chipsets compatible Lollipop va tripler. De plus, il pourra adresser des tablettes aux spécifications techniques plus hautes, notamment au niveau des appareils photo.
Compte tenu de ses spécifications, il est évident que les Snapdragon 210 et 410 trouveront preneur dans l’écosystème chinois de la tablette. En licenciant sa technologie, Qualcomm trouve ici de nouveaux clients, de nouvelles opportunités, un partenaire commercial. Et tout cela sans faire d’investissements supplémentaires puisque tous les développements seront faits par ailleurs pour la téléphonie mobile.
Un segment en recession, sauf pour Qualcomm ?
Le segment des tablettes est clairement en récession. Devenu un marché de renouvellement phagocyté par les phablettes (dont Qualcomm en anime une grande partie grâce à ses Snapdragon), il ne parviendra à se maintenir qu’avec une montée en gamme des équipements (et non plus simplement par une baisse des coûts, dans la mesure où les fabricants sont pratiquement arrivés aux limites de cette logique purement économique).
D’où une double pertinence dans cette association avec Allwinner. Non seulement Qualcomm ne pourra qu’augmenter ses parts de marché (puisqu’elles sont relativement inexistantes aujourd’hui). Mais il apportera justement des SoC qui donneront la possibilité aux constructeurs d’accomplir cette montée en gamme. Et cela sans coût additionnel (c’est peut-être ça le plus beau dans l’histoire).