Tout savoir sur : Est-ce bientôt la fin des téléphones subventionnés ?
Comme en France, le marché américain est dit « subventionné ». En échange d’un engagement de deux ans à un forfait « premium », un opérateur octroie une subvention qui diminue drastiquement le montant que l’abonné doit payer pour acquérir un smartphone.
Un exemple : l’iPhone 6 16 Go est proposé à 300 euros (hors ODR) chez Orange au lieu des 709 euros demandés par Apple. Bien sûr, la subvention est amortie par l’opérateur grâce à une partie du coût de l’abonnement téléphonique. Cette mécanique, qui a largement contribué à la démocratisation d’abord des téléphones, puis des smartphones, pourrait cependant disparaitre avec le temps.
Bientôt, vous n'aurez plus de subvention pour renouveler votre iPhone tous les ans...
Les consommateurs profitent moins des subventions
Accordant une interview à nos confrères de Re/Code, Ralph de la Vega, directeur de la branche business de l’opérateur AT&T (et accessoirement leader outre-Atlantique) estime en effet que les subventions des opérateurs, mais également les périodes d’engagement sur deux ans, devraient disparaître très prochainement. Selon lui, les opérateurs ne sont pas entièrement en cause. Les consommateurs sont également de moins en moins enclins à opter pour ce genre d’option commercial.
Aux États-Unis, les initiatives se multiplient en effet pour donner aux consommateurs la possibilité de séparer l’achat du smartphone et l’adhésion à un forfait téléphonique. Avec ses offres Next, AT&T est de ceux-là. Mais ses concurrents se sont déjà engagés sur cette voie, à commencer par T-Mobile, depuis plusieurs années, suivis ensuite par Sprint et Verizon. En France, c'est également le cas depuis l’arrivée de Free Mobile. Ce dernier a depuis été rejoint par ses principaux concurrents.
Une tendance qui bénéficierait aussi aux consommateurs
Selon le cadre dirigeant, cette tendance bénéficierait autant aux opérateurs, pour qui l’investissement initial de la subvention est un coût considérable à supporter (notamment pour des mobiles comme l'iPhone), qu’aux consommateurs. En effet, au-delà d’une certaine transparence sur le prix réellement payé pour acquérir un téléphone, le client verrait une baisse immédiate du prix de son abonnement (ce que nous avons déjà vécu avec les forfaits low-cost chez Free Mobile, ex B&You, Sosh, etc.), notamment ceux qui conservent leurs mobiles plus longtemps que les autres.
De plus, de nouvelles options de financement pourraient émerger, comme les remboursements sur 30 mois ou le leasing, lequel devrait apparaître chez Sprint très prochainement. Les opérateurs ne veulent donc pas lâcher la vente des mobiles, même si la comparaison concurrentielle n'est pas toujours à leur avantage. Une situation qui les amènera donc peut-être à multiplier les initiatives, telles que Soshphone 4G d'Orange en France, ou le Droid Turbo de Verizon aux Etats-Unis.
Quel avenir pour le renouvellement ?
Reste évidemment une interrogation auquelle aucun observateur n’est capable aujourd’hui de répondre : les consommateurs renouvelleront-ils plus souvent leurs smartphones une fois que les opérateurs ne les aideront plus (autant) à les financer ? Une frange sera toujours intéressée pour acquérir le dernier iPhone dès son lancement. Mais pour les autres ? Il risque donc d'y avoir une baisse globale des volumes de smartphones commercialisés (ou une réduction de la hausse). Et donc certains constructeurs en difficulté.
De plus, les smartphones haut de gamme (Samsung Galaxy Sx, iPhone, HTC One Mx, Xperia Zx, LG Gx, etc. ) se vendront-ils aussi bien une fois que les consommateurs paieront leurs mobiles au prix fort ? Rappelons que le succès de l’iPhone en France (en comparaison de nos voisins portugais ou belges) tient pour beaucoup à la subvention opérateur.
Un bel avenir pour les marques low-cost
Certaines marques parient ces dernières années sur la baisse de popularité, voire la disparition de la subvention opérateur. Notamment Wiko en France, ainsi que tous ceux qui envient aujourd’hui son modèle et sa position (Kazam, Yezz, MobiWire, bq, Archos). Sans parler de toutes les marques chinoises : Meizu, Huawei /Honor, ZTE, OnePlus, Oppo, Alcatel OneTouch et Xiaomi. Leurs prix vont-ils baisser pour autant afin de tirer parti de ce changement dans les modes de consommation ? Pas si sûr.
