Bon souvenir que nous gardons du Liquid Jade S. C'est en février que nous l'avions reçu à la rédaction, non sans une petite appréhension. Mais le successeur du quelque peu décevant Liquid Jade nous avait agréablement surpris par ses performances générales auxquelles s'ajoutaient finalement la 4G. Nous n'avions alors qu'un petit regret : le prix un peu élevé. Il suffisait d'attendre un peu. Quelques semaines plus tard était officialisé le Liquid Jade Z, version allégée désormais disponible pour 199 ? chez la plupart des revendeurs.
199 ?, c'est 100 ? de moins que ce que réclame Acer pour son dernier flagship. Une différence non-négligeable, qui a néanmoins entraîné quelques changements importants dans la fiche technique. La 4G reste mais le chipset perd la moitié de ses coeurs. Il pourra de plus compter sur moitié moins de mémoire. L'écran et les appareils photo ont quant à eux été conservés, tout comme la batterie.
Avant de découvrir si ces changements sont réellement préjudiciables, voici un rappel des principales caractéristiques du Liquid Jade Z pour y voir un peu plus clair :
- Android 4.4 KitKat + FloatUI
- Ecran IPS HD (1280 x 720 pixels) de 5 pouces avec verre Gorilla Glass 3
- processeur quad-core MT6732 cadencé à 1,5 GHz
- GPU Mali-T760
- 1 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne (+ microSD)
- APN 13 mégapixels avec ouverture f/1.8
- webcam 5 mégapixels
- connectivités 4G / Wi-Fi b/g/n / Bluetooth 4.0 / A-GPS
- fonctionnalité double-SIM
- batterie 2300 mAh
- dimensions : 143,5 x 69,8 x 7,9 mm
- poids : 110 grammes
Sobriété et élégance
Différent du Liquid Jade S sur le fond, le Liquid Jade Z l'est en revanche beaucoup moins sur la forme. Les deux mobiles sont pratiquement identiques. Il faut réellement les voir l'un à côté de l'autre pour voir la différence. Elle ne se joue réellement à pas grand chose : quelques dixièmes de millimètres au niveau des dimensions, un motif quadrillé plutôt que losangé à l'arrière et l'absence de vitre 2,5D à l'avant. Vous savez, ces vitres légèrement incurvées sur les bords, comme sur les iPhone 6 ou, vous l'aurez compris, sur le Liquid Jade S. Il n'y en a donc pas ici, ce qui est un peu dommage puisqu'elle se fond parfaitement bien dans le design tout en courbes que nous retrouvons autrement inchangé.
Le cadre du Liquid Jade Z dessine presque une forme ovale. Seules les tranches latérales sont droites. Celles du haut et du bas sont légèrement arrondies, dans le prolongement des angles très doux contre la paume de la main. L'avant est évidemment occupé en grande partie par l'écran, toujours cerné par de fines bordures à gauches et à droite. L'absence de relief les fait paraître un peu plus larges mais c'est surtout au toucher que cela se remarque. Le pouce bute contre le cadre légèrement surélevé et c'est un peu moins agréable. Nous retrouvons le haut-parleur ciculaire au-dessus, entouré par différents capteurs à droite (luminosité, proximité et webcam) et la LED de notification à gauche, et la signature du constructeur en-dessous.
Revenons-en au cadre. Il borde donc la vitre avant et descend sur une partie des tranches en dessinant un léger arc de cercle sur chacune d'elles pour souligner la taille de guêpe du smartphone alors que son plastique argenté apporte un peu d'éclat à l'ensemble autrement très sombre. L'avant est noir. Le capot est gris foncé avec une finition mate. Soulignons qu'un coloris blanc est toutefois disponible. Boutons et connectiques sont intégrés à la jonction entre cadre et capot : volume à droite, alimentation en haut avec la prise casque, double tiroir SIM/microSD à gauche et microUSB en bas.
Rien de nouveau à l'arrière, si ce n'est le motif évoqué plus tôt. Et c'est un peu dommage puisque c'est bien le seul endroit où nous aurions apprécié un peu moins de relief. L'appareil photo, en haut au centre, dépasse toujours autant et empêche de poser le smartphone à plat. La symétrie est à nouveau de mise avec l'inscription acer pour axe et le haut-parleur circulaire placé à l'exact opposé. L'ensemble est plutôt bien assemblé, à l'exception de la commande du volume qui bouge un peu, et agréable à manipuler même si nous regrettons, comme toujours, la position du bouton d'alimentation en haut. A partir de 5", nous préférons l'avoir sur une tranche.
Ecran confortable et lumineux
Il est désormais temps d'observer l'écran d'un peu plus près, même si c'est loin d'être une découverte. En effet, si la vitre change (et encore, seulement dans la forme puisque le Gorilla Glass 3 reste), la dalle que l'on trouve derrière est la même que sur le Liquid Jade Z. Et c'est une bonne chose. La définition de 1280 x 720 pixels permet un affichage suffisamment fin pour la plupart des usages sur une diagonale de 5 pouces alors que l'assemblage Zero Air Gap, combiné à la technologie IPS et la bonne luminosité, garantit des couleurs éclatantes et une bonne lisibilité en toute situation.
Toujours pas de Lollipop au sortir de la boîte
Nous sommes en revanche un peu plus déçus par ce que nous voyons à l'écran : Android 4.4 Kitkat. Sur un smartphone lancé en avril 2014, Lollipop était attendu. Dommage. D'autant qu'Acer livre, en complément, une version de FloatUI un peu moins riche que sur le Liquid Jade Z. Bon, d'accord, il ne manque pas grand chose. Simplement les « touches rapides » mais c'est ce que nous avions préféré puisqu'elles permettent de dessiner des lettres sur l'écran éteint pour déverrouiller le smartphone et accéder plus rapidement aux applications préalablement associées. Autrement dit, elles permettent de contourner le problème du bouton d'alimentation inaccessible.
Tout le reste est bien là : les couleurs d'Acer dans les menus, les raccourcis supplémentaires sur l'écran de verrouillage, le panneau de notifications avec de nombreux réglages rapides et le multitâche avec applications flottantes. Sans oublier les applications qui vont avec, et elles sont plutôt nombreuses. Une quinzaine dont Acer NAV (GPS gratuit avec téléchargement des cartes), Acer SnapNote (scanner utilisant l'appareil photo), AcerEXTEND (synchronisation avancée et avec un ordinateur) et Docteur du Système (gestion des ressources) pour les plus utiles.
Acer propose également une solution de stockage en ligne si vous disposez d'un compte chez lui. Les novices apprécieront également QuickMode pour naviguer sur une interface simplifiée. Des applications tierces sont également ajoutées, comme Polaris Office. Pour le reste, il y a évidemment Google et son Play Store aux rayons bien fournis. Il faudra malheureusement composer avec une mémoire interne un peu étriquée. Moins de 4 Go sont disponibles en interne, le système occupant le reste des 8 Go promis.
Il est toutefois possible d'ajouter une carte microSD mais nous avons alors rencontré un petit problème. Une fois une carte mémoire insérée, elle devient automatiquement le disque d'écriture par défaut. Vous serez donc bloqués si elle est pleine et forcée de la retirer pour avoir à nouveau accès à la mémoire interne en écriture... Gênant. Espérons qu'une mise à jour apportera une solution.
Performant, mais pas partout
Pour en revenir au système, soulignons qu'il tourne plutôt bien. Nous n'avons pas rencontré de problèmes particuliers dans les menus ni au lancement des applications. Le passage du MT6752 au MT6732, avec quatre coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,5 GHz au lieu de huit, n'est donc pas préjudiciable jusqu'ici si ce n'est, peut-être, qu'une seule application flottante peut être ouverte à la fois. Cela pourrait aussi être dû à la RAM divisée par deux mais il était possible d'en ouvrir deux sur le premier Liquid Jade, lui aussi équipé de 1 Go de RAM et d'un chipset moins rapide. C'est donc un mystère. D'un autre côté, en ouvrir deux n'a pas vraiment d'intérêt compte tenu de la taille de l'écran. Il y a en revanche plus gênant si vous êtes friands de multimédia mais, avant d'en arriver là, voici, comme toujours, les scores obtenus sur les benchmarks :
Comme les autres chipsets de MediaTek, le MT6732 assure sur la partie applicative mais pêche sur la partie graphique avec sa solution ARM. Il s'agit ici d'un Mali-T760 dual-core comme pour le MT6752 mais il est un peu moins rapide, 500 MHz contre 700. Et ces quelques observations se retrouvent à l'utilisation. Nous avons eu de bonnes surprises en lecture vidéo, avec de nombreux formats décodés jusqu'en Full HD mais sans prise en charge native des sous-titres. Un peu moins en audio, avec l'absence de codecs plus nombreux. Et plutôt de mauvaises en jeu.
Nous avons commencé avec Modern Combat 5 et trouvé des graphismes peu raffinés et, malgré cela, de nombreux ralentissements gênants durant la partie, laquelle a de plus été écourtée. Le jeu a crashé. Sur un soft censé régler automatiquement les paramètres graphiques pour offrir la meilleure expérience de jeu, c'est plutôt éloquent. Le Liquid Jade Z semble être une cause perdue pour ce qui est des gros softs 3D mais nous avons tout de même tenté notre chance sur Dead Trigger 2, et nous avons eu raison. Nous avons pu jouer normalement avec les graphismes au niveau moyen. Inutile de dire que c'était le maximum proposé.
Retenez donc qu'il ne faudra pas trop attendre du Liquid Jade Z même si vous devriez tout de même pouvoir profiter de son bel écran. Nous n'avons pas encore évoqué son haut-parleur. Mauvaise ou bonne surprise ? Un peu des deux puisque, s'il est puissant, le son manque de clarté et sature rapidement au volume maximum.
Bilan mitigé en photo
Terminons avec la fonction photo. Elle s'appuie sur le même équipement que sur le Liquid Jade S, à savoir un capteur principal de 13 mégapixels couplé à une optique ouvrant à f/1.8 et un flash LED ainsi qu'un capteur secondaire de 5 mégapixels. Nous retrouvons également la même application, plutôt pensé pour les novices que pour les bidouilleurs avec ses nombreux modes automatiques : Scenes, HDR, Panorama, embellissement ou encore Gourmet pour polluer les réseaux sociaux avec les photos de vos repas. Il y a également un mode Magique Lumineux pour les scènes peu éclairées, ainsi que quelques réglages répartis entre le même menu en transparence (balance des blancs, correction de l'exposition et des couleurs) et un autre séparé du viseur (résolution, ISO). Pas forcément pratique.
A la sortie, nous avons vu pire mais aussi bien mieux. En plein jour, les résultats sont corrects. L'exposition automatique fait assez bien son travail mais les couleurs sont souvent un peu plus chaudes qu'elle ne le sont réellement, avec une tendance à tirer sur le rose. Les clichés manquent également un peu de piqué et de détails, principalement dans les zones d'ombre. Dans l'exemple ci-dessous, les tuiles sur le toit de l'immeuble central se confondent autour des portes-fenêtres.
Lorsque la luminosité vient à manquer, le phénomène s'étend à l'ensemble de la scène. Le mode magique lumineux parvient à ramener de la luminosité et offrir plus de details, avec un surplus de bruit au passage. On ne peut pas tout avoir.
Une belle addition au catalogue d'Acer
Le Liquid Jade Z fait partie des bons smartphones à moins de 200 ?. Doté d'une connectivité presque complète (il y a la 4G mais toujours pas le NFC), il offre des finitions et un confort visuel qu'il est assez rare de trouver dans cette catégorie de prix. Il pêche en revanche un peu du côté des performances en plus de reprendre les défauts de son grand frère en photo. C'est donc peut-être même une meilleure affaire au final compte tenu de l'écart important de prix.
Les gros amateurs de multimédia feraient néanmoins mieux de se tourner vers des plateformes sous Snapdragon 410. Ce n'est clairement pas ce qui manque sous la barre des 200 ?.