Les majors du disque peuvent être fières des accords signés dans le cadre d’Apple Music. La firme de Cupertino versera en effet plus 70 % du montant de l’abonnement à l’industrie musicale, représentée par les labels d’un côté et les ayants droit. L’information a été révélée par Robert Kondrk, l’un des négociateurs du côté d’Apple, à l’occasion d’une interview accordée à Re/Code. Notez que les informations auraient également été confirmées par certains cadres dirigeants au sein des maisons de disque concernées.
Apple reverse plus que Spotify sur les abonnements payants...
Pour être précis, ce sont même 71,5 % des 10 dollars d’abonnement qui seront reversés aux différents ayants droit et labels. Ce pourcentage, qui ne concerne que les abonnements aux États-Unis, est légèrement en dessous des attentes des maisons de disque qui, selon Bloomberg, souhaitaient atteindre les 75 % (dont 60 % pour elles-mêmes). Mais il est aussi au-dessus des contrats signés par Spotify (qui reverse 55 % aux maisons de disque et 15 % aux auteurs-compositeurs) et largement supérieur à la proposition initiale d’Apple. Re/Code précise que le versement pour des forfaits hors des États-Unis est même en moyenne de 73 %. La répartition entre les ayants droit et les maisons de disque n’est pas communiquée.
Selon Digital Music News qui a publié la semaine dernière un document confidentiel, la base de négociation tournait autour des 58 %, que ce soit sur l’abonnement individuel que le forfait familial. Vous remarquerez que les territoires cités dans le document ne concernent que le continent américain (Caraïbe, États-Unis, Canada, Mexique, Amérique latine). Pas d’Europe. Pas d’Asie. Faut-il y voir un signe que les accords pour le vieux continent ne sont pas encore signés ? Ce serait curieux compte tenu du fait que Beats One devrait être diffusé depuis le Royaume-Uni.
... mais rien sur les offres d'essai
Le contrat initial stipulait également qu’il n’y aurait aucun versement pour les chansons diffusées lors des trois mois d’essai gratuit. Ce qui est encore le cas, selon Re/Code. Un porte-parole de Spotify a même précisé à nos confrères que le service finlandais payait même pour les chansons diffusées dans le cadre du service gratuit ou des abonnements premium d’essai, pour un montant qui s’approche des 70 % du chiffre d’affaires global de l’entreprise.
Le pari d’Apple était à l’origine censé. Puisque chaque auditeur est (théoriquement) un abonné payant, la firme de Cupertino reverse en moyenne plus d’argent par chanson que Spotify. Une maison de disque pouvait donc attendre plus d’argent des 58 % d’Apple que des 70 % de Spotify. Ce qui aurait certainement suffi, in fine, à baisser le prix du forfait mensuel en augmentant le pourcentage reversé. C’était sans compter l’avidité des majors qui voient bien qu’Apple, dans la situation actuelle (iTunes + iTunes Radio), pèse de moins en moins lourd sur le marché de la musique en ligne. Elles ont compris que l’avenir musical de la firme passera par un forfait illimité comme celui de Beats Music qui nécessite des contenus. Et les contrats qui vont avec.