Tout savoir sur : Huawei Watch : Android Wear ou la Chine, il faudra peut-être choisir !
Huawei a présenté en mars dernier l’une des sensations de la dernière édition du Mobile World Congress : une montre connectée charmante. Actuellement en précommande pour un prix qui s’échelonne de 400 à 500 euros, soit bien au-dessus des prix habituellement pratiqués sur le segment Android Wear (même pour l’Urbane de LG). L’ambition de Huawei est toutefois claire : aller chatouiller Apple sur le haut de gamme, sans aucun complexe quant à ses origines chinoises.
Si la montre est attendue en juillet dans nos contrées, elle n’est pas près d’arriver là où cela compte le plus pour Huawei : la Chine. Selon l’interview d’un responsable du fabricant publiée sur le site Want China Times et relayée il y a quelques jours dans nos colonnes, la montre ne serait pas commercialisée dans l’Empire du Milieu avant le début de l’automne. Et encore...
Un retard qui devrait encore s'allonger
Car une nouvelle information est parue dans le Wall Street Journal. Nos confrères ont eu l’opportunité d’interviewer Yang Yong. Ce dernier est en charge de toute l’activité « wearable » chez Huawei. Il affirme que les problèmes de certification en Chine sont complexes et que cela prendra un certain temps avant de parvenir à une sortie commerciale.
Il n’exclut d’ailleurs pas la possibilité d’une sortie repoussée jusqu’en début d’année prochaine. Ce qui serait un préjudice considérable pour la marque qui comptait bien contrecarrer les ventes d’Apple Watch le plus rapidement possible. Il maintient parallèlement la date de lancement commercial sur les marchés occidentaux, c’est-à-dire le troisième trimestre 2015.
En attendant d’obtenir une certification, Yang Yong indique qu’il améliorera la Huawei Watch, même au niveau du châssis qu’il espère être un peu moins grossier. Il espère ainsi caresser les consommateurs dans le sens du poil... Reste à savoir si cette « Watch 1.5 » servira aussi à alimenter les circuits de distribution internationaux.
Android Wear : interdit de séjour en Chine
Comme nous l’évoquions la semaine dernière, le problème de Huawei est Android Wear. Et plus précisément les services Google qui sont associés à cette montre. En effet, certaines applications de Google sont interdites en Chine. Or, une partie d’entre elles sont au coeur du fonctionnement de la montre (à commencer par Google Now et Google Play, pour contrôler et enrichir l’expérience).
De plus, Google est largement plus strict avec les constructeurs sur Android Wear que sur Android. Contrairement à la version smartphone, l’OS pour les montres connectées n’est pas ouvert. Les fabricants ne sont donc pas libres de créer une ROM avec des alternatives autorisées des services Google et d’en équiper leurs montres. En mars, le même Yang Yong demandait à la firme de Mountain View, par le biais des colonnes de nos confrères de Trusted Review, que celle-ci assouplisse les règles autour d'Android Wear. Depuis, Huawei n'a certainement pas eu de réponse satisfaisante...
Et si les constructeurs boudaient Android Wear ?
Depuis longtemps, Google et le gouvernement chinois se sont engagés dans un bras de fer, chacun ayant un point de vue sur la façon de donner aux consommateurs un accès à Internet. C’est donc un combat idéologique qui freine aujourd’hui Huawei, qui est pourtant l’un des trois plus grands constructeurs chinois de smartphones. Reste à savoir comment Huawei parviendra à sortir de ce qui ressemble de plus en plus à une impasse.
Il ne serait pas étonnant qu’il finisse par décider de se passer d’Android Wear en Chine... D’autant qu’il ne serait pas le premier à tourner, même partiellement, le dos à cet OS. Samsung, LG, Asus, ou encore Alcatel One Touch. La Watch de ce dernier tourne d'ailleurs sous un OS propriétaire. Ce qui lui assure une certification en Chine sans aucun problème.