Jamais deux sans trois. Le premier Idol est arrivé en 2013. Le second, en 2014. 2015 sera donc l'année du troisième, même si l'idée qui se cache derrière l'Idol 3 va un peu plus loin que celle d'apporter un simple successeur aux modèles précédents. Alcatel OneTouch a en effet revisité son modèle phare sur le fond, autant que sur la forme afin d'y concrétiser une idée originale : celle d'un smartphone réversible, qui soit utilisable dans n'importe quel sens.
Un second haut-parleur sous l'écran a notamment été ajouté pour les appels. Evidemment, l'habituelle révision technique n'a pas été oubliée pour autant. Le tout, pour un prix finalement assez modeste. Rappelons que deux tailles sont proposées : 4,7 pouces pour 199 ? et 5,5 pouces pour 249 ?. Notez de plus que des ODR, de 30 ? pour le premier et 50 ? pour le second, sont valables pour les achats réalisés entre le 1er juin et le 23 août 2015, ramenant les prix de l?Alcatel OneTouch Idol 3 à 169 ? et 199 ?.
L'Idol 3 nous a finalement tout l'air d'être une bonne affaire en plus d'être une proposition originale. Reste évidemment à savoir si cette bonne impression se confirme une fois le mobile en main mais, avant d'entrer dans le vif du sujet, revenons rapidement sur les principales caractéristiques techniques du grand modèle, puisque c'est celui qui nous a été prêté pour ce test :
- Android 5.0 Lollipop
- Ecran IPS HD 1080p de 5,5 pouces
- Chipset octa-core Snapdragon 615 composé de 4 Cortex-A53 1,5 GHz + 4 Cortex-A53 1 GHz
- GPU Adreno 405
- 2 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne
- Connectivités 4G / Wi-Fi dual-band / NFC / Bluetooth 4.1 / GPS
- Appareil photo 13 mégapixels avec capteur Sony IMX214 et ouverture f/2.0
- Webcam grand angle 8 mégapixels
- Haut-parleurs stéréo en façade avec technologie JBL
- Batterie 2910 mAh
- Dimensions : 152,7 x 75,14 x 7,4 mm
- Poids : 140,7 grammes
Un design renversant
Point trop n'en faut. L'Idol 3 est élégant sans en faire trop. Un seul coloris est proposé : gris foncé avec, tout de même, un cadre argenté pour égayer l'ensemble. L'avant est comme toujours couvert par une large vitre qui protège l'écran, mais aussi la LED de notifications, la webcam et les capteurs de luminosité/proximité au-dessus. Elle déborde aussi en-dessous pour l'effet de symétrie, auquel participent évidemment les deux haut-parleurs identiques et intégrés discrètement en contrebas de la vitre. Tout est fait pour que l'utilisateur oublie finalement où se trouvent le haut et le bas pour se laisse aller à utiliser le smartphone dans un sens comme dans l'autre.
Tout, ou presque. En effet, Alcatel OneTouch n'est pas allé jusqu'à dédoubler les boutons des tranches. La marque aurait peut-être pu les placer au centre au lieu de les rapprocher de la tranche supérieure. Celui du volume est en haut à droite. Celui de l'alimentation, en haut à gauche, avec le tiroir SIM et microSD en-dessous. Nous nous retrouvons donc finalement avec des boutons idéalement placés lorsque le smartphone est « à l'endroit », mais difficiles d'accès lorsqu'il est retourné puisqu'ils tombent alors contre la paume de la main et le petit doigt.
La disposition des connectiques est également assez classique mais c'est moins gênant. Le port microUSB se trouve ainsi en bas alors que la prise casque est à l'opposé. Un micro est également présent à chaque extrémité. Pas de grosses surprises à l'arrière, si ce n'est un effet brossé assez bien réalisé. Le capot n'est évidemment pas amovible. L'appareil photo et son flash occupent le coin supérieur gauche, ce qui risque de rendre son utilisation difficile en tenant le smartphone à l'envers dans certains cas mais les marques Idol et Alcatel OneTouch inscrites en-dessous vous aideront à retrouver le bon sens.
L'Idol 3 profite par ailleurs d'un assemblage soigné et de dimensions convenables compte tenu de son écran. Rappelons que le modèle testé est celui avec écran de 5,5 pouces. Les petites mains seront sans doute plus à l'aise avec l'autre modèle mais la qualité du travail est indéniable, même si nous sommes tentés de dire que l'idée du smartphone réversible aurait pu être poussée un peu plus loin au final. Nous avons en effet évoqué plusieurs petits défauts, même s'il faut reconnaître qu'ils sont délicats à corriger. Avoir des boutons au milieu des tranches n'aurait été optimal dans aucun sens. Ne parlons même pas d'un appareil photo au milieu de la face arrière. Le choix de favoriser un sens dans certains cas est donc compréhensible. Et puis la fonctionnalité s'avère tout de même assez pratique en l'état.
Imaginez par exemple que vous vous promeniez dans la rue, les bras chargés, téléphone en poche. Il sonne. Vous bataillez pour libérer une main afin de l'attraper. Manque de bol, vous l'aviez rangé dans le mauvais sens, haut-parleur en bas. Il vous faut alors le retourner à une main, au risque de le laisser glisser et s'écraser par terre dans la précipitation, avant de décrocher. Le problème ne se pose pas avec l'Idol 3. Le gain de confort peut paraître négligeable de prime abord mais on s'habitue rapidement à ne plus faire attention au sens. Et, évidemment, cela marche aussi pour naviguer sur internet, taper un message ou n'importe quelle autre fonction puisque l'interface utilisateur est entièrement réversible.
Affichage fin et soigné
Avant de découvrir cette dernière plus en détails, attardons nous un peu sur l'écran qui l'affiche puisque c'est un autre atout de l'Idol 3. Comme précisé plus haut, c'est le grand modèle qui nous a été prêté pour ce test. Il mesure donc 5,5 pouces et affiche une définition de 1920 x 1080 pixels pour une résolution d'environ 400 pixels par pouce. Notez qu'elle était un peu moins élevée sur le petit modèle puisque la définition diminue avec la taille. Dans notre cas, l'affichage est fin. Pas un pixel disgracieux dans les images ou les textes, ce qui est particulièrement appréciable en naviguant sur le web.
Evidemment, la résolution ne fait pas tout mais l'écran de l'Idol 3 n'est pas en reste dans les autres domaines grâce aux technologies Technicolor et IPS. La première garantit des couleurs riches et justes. La seconde, les angles de vision sont bien ouverts. Seule la luminosité nous a un peu déçue puisqu'elle n'est pas toujours suffisante pour assurer une bonne lisibilité en plein soleil mais nous sommes sans doute plus sévères que la majorité des utilisateurs.
Une surcouche de plus en plus présente
Revenons désormais à l'interface utilisateur de l'Idol 3. Bonne nouvelle, elle est basée sur Android 5.0 Lollipop. Basée car il est loin le temps où Alcatel OneTouch se contentait de la ROM Vanilla de Google. Il en conserve néanmoins les bases : les touches de navigation virtuelles, l'écran d'accueil à panneaux multiples pour les raccourcis et widgets, le menu principal avec toutes les applications installées, le centre de notifications avec réglages rapides et le gestionnaire de multitâche avec présentation en cartes (et toujours pas d'informations sur la RAM utilisée/disponible).
A cela s'ajoutent quelques fonctionnalités sympathiques. Vous connaissez déjà la plus importante : la rotation automatique. Ce n'est pas tout à fait nouveau. Android permet depuis longtemps de basculer en orientation paysage mais ce n'est pas ce dont il est question ici. Alcatel OneTouch apporte la rotation à 180°, et cela fonctionne également pour l'écran de verrouillage et l'écran d'accueil. Le smartphone est donc totalement fonctionnel dans n'importe quel sens, grâce aussi aux boutons de navigations virtuels. Cela aurait évidemment été plus délicat avec des boutons matériels...
Nous avons évidemment d'autres nouveautés à signaler. L'écran de verrouillage a été agrémenté de nombreux raccourcis en plus de celui pour l'appareil photo toujours présent : calculatrice, lecteur de QR code, lecteur audio, etc. Il est par ailleurs possible de sortir le smartphone de veille avec un double clic sur l'écran, ce qui est toujours pratique mais plus encore ici si vous tenez le smartphone à l'envers puisque le bouton d'alimentation est coincé contre la paume de la main.
Un panneau OneTouch Stream est par ailleurs ajouté sur le bureau. C'est celui qui se trouve le plus à gauche. Il s'agit d'un agrégateur de news. Nous avons évidemment le souvenir du Blinkfeed de HTC. Il faut l'oublier. La solution d'Alcatel OneTouch est bien moins complète. Vous pourrez y retrouver la météo, les événements inscrits dans l'agenda ainsi qu'un flux de news mais il n'est visiblement pas possible de choisir une source. Il est également possible d'y afficher des papiers peints et les articles de la marque les plus vendus avec un lien pour les acheter à son tour mais nous ne voyons pas trop ce que cela vient faire dans un agrégateur de news...
De nombreuses applications préchargées
Nous avons également trouvé quelques widgets inédits, dont un peu encombrant pour l'heure et la météo. Les autres sont liés à des applications ajoutées pour compléter la suite de Google. Parmi celles-ci, nous retrouvons notamment une application Mix développée avec JBL, qui s'occupe également du traitement audio, pour jouer au DJ. Alcatel OneTouch fournit également une boutique alternative, un Centre des jeux (avec quelques jeux Gameloft préinstallés et un lien pour en télécharger d'autres), une radio, un calendrier, une boussole ou encore un dictaphone. Sans oublier les outils de synchronisation et de maintenance. Notez que certaines d'entre elles disposent d'un mode fenêtre plus réactif lorsqu'elles sont ajoutées en raccourcis sur le bureau.
Vous retrouverez également Twitter et Facebook pour les réseaux sociaux, WhatsApp pour la messagerie ou encore WPS Office pour travailler. Bref, il y a de quoi faire dès la première utilisation. Peut-être trop, même. Sur les 16 Go de stockage annoncés, il en reste un peu moins de 10 à l'allumage. C'est suffisant pour faire quelques courses sur le Play Store mais mieux vaut tout de même investir dans une carte microSD. La surcouche n'affecte néanmoins en rien la réactivité de l'OS qui s'est comporté de manière exemplaire durant notre test.
Plutôt bon en lecture multimédia
Et nous n'en espérions pas moins compte tenu de la configuration de l'Idol 3. Ce n'est pas la première fois que nous croisons le Snapdragon 615 de Qualcomm et, s'il ne nous a jamais réellement impressionnés, il s'en est toujours assez bien sorti dans les tâches courantes et même moins courantes avec ses huit coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,5 GHz pour la moitié et 1 GHz pour l'autre. Et c'est encore le cas ici, où nous le retrouvons accompagné de l'Adreno 405 pour la partie graphique et de 2 Go de RAM.
Pas de surprises sur les benchmarks ni à l'utilisation, donc. Pour le jeu, nous avons commencé par Modern Combat 5, dans lequel nous avons trouvé des graphismes plutôt fins et détaillés, ce qui est bon signe puisqu'ils sont calibrés automatiquement pour offrir la meilleure expérience de jeu. Dans Dead Trigger 2, le niveau des graphismes est à fixer manuellement. Nous avons évidemment opté pour le plus élevé et n'avons pas rencontré de ralentissements durant la partie. Bonne impression confirmée donc.
Le bilan est un peu moins positif en lecture vidéo avec plusieurs codecs non pris en charge ou décodés avec difficultés en 1080, comme le MKV. Vous pouvez également oublier les sous-titre avec le lecteur natif. Un détour par le Play Store pour télécharger un lecteur plus complet sera très certainement nécessaire. Dommage, mais cela aurait pu être pire puisque c'est finalement tout ce qu'il manque pour faire de l'Idol 3 un excellent lecteur multimédia.
Il en a en effet déjà l'écran, grand, fin et bien calibré. Il a également ce qu'il faut pour le son avec ses puissants haut-parleurs stéréo qui profitent de plus d'un emplacement idéal à l'avant. Soulignons au passage que le smartphone est livret avec une paire d'écouteurs JBL.
Il prend aussi de belles photos
Qu'en est-il de la capture multimédia ? Eh bien, là aussi, l'Idol 3 ne s'en sort pas mal du tout. Alcatel OneTouch a opté ici pour un capteur 13 mégapixels à l'arrière et un autre de 8 mégapixels à l'avant qu'il a associé à une optique grand angle. Chacun profite également d'un système de mise au point rapide. Nous ne savons pas réellement sur quelle technologie s'appuie ce dernier mais il semble en tout cas fonctionner même si nous sommes encore loin de la vitesse de mise au point permise par l'autofocus laser des haut de gamme de LG.
Nous avons également rencontré d'autres bonnes surprises à l'ouverture de l'application photo, à commencer par de nombreux modes de prises de vue. Les classiques HDR et Panorama sont évidemment présents. S'ajoutent à cela un lecteur de code-barres, un mode beauté pour les portraits (et les selfies, bien sûr) ainsi qu'un mode Time-lapse et, enfin, un mode Manuel avec contrôle des ISO, de la balance des blancs et même de la mise au point et de la vitesse d'obturation. Pas d'enregistrement RAW toutefois. Notez enfin que les deux appareils photo sont compatible HD 1080p en vidéo.
Quant aux résultats, nous avons été agréablement surpris par ceux obtenus dans de bonnes conditions de luminosité. L'exposition automatique fait assez bien son travail et la restitution des couleurs est plutôt juste. Le niveau de détails est plutôt bon. Nous pourrions dire que les clichés manquent parfois un peu de piqué mais ce serait chercher la petite bête alors qu'il n'y en a pas besoin. La prise en intérieur donne déjà matière à critiquer : le rendu est tout juste passable avec, certes peu de bruit, mais aussi très peu de détails et des clichés très sombres.
Le design réversible ? la cerise sur le gâteau !
Quelle bonne surprise que cet Idol 3. Nous avions peur que la gamme prenne une mauvaise direction l'année dernière (la seconde génération était vendue un peu trop chère) mais Alcatel OneTouch parvient à redresser la barre. Cette fois, on en a vraiment pour son argent, notamment avec la version 5,5 pouces puisque nous n'avons pas eu la chance de jouer avec la plus petite.
Le constructeur a opté pour des composants qualitatifs, que ce soit l'écran, le chipset ou l'appareil photo, et, cerise sur le gâteau, il propose en plus une idée originale et utile avec son design réversible. De quoi se différencier des nombreuses phablettes de sa catégorie de prix.