Jouer sur un smartphone sous Android, c’est aujourd’hui techniquement largement possible. Bien sûr, l’écran tactile n’est pas l’interface idéale pour les joueurs chevronnés qui préfèreront toujours l’interactivité d’un gamepad. Argument auquel ont répondu (parfois de façon opportuniste) quelques fabricants, comme Archos, Bigben Interactive, nVidia, Ouya, etc. Voici venir une autre initiative très proche : le W3D que le groupe chinois Snail (incluant le studio de jeu Snail Games et le MVNO Snail Mobile) a officialisé la semaine dernière durant l’E3 (le plus grand salon du jeu vidéo). Les précommandes pour cette petite console connectée viennent de démarrer sur la version américaine d’Amazon.
Entre la nVidia Shield...
Comme la N-Gage de Nokia ou le Xperia Play de Sony, le W3D est un smartphone qui adopte une ergonomie de console pour améliorer l’expérience ludique. Vous y retrouvez donc toute la panoplie de touches attendues sur ce type de produits : croix directionnelles, quatre boutons en façade à droite et quatre autres sur la tranche supérieure, deux sticks analogiques, sans oublier les touches d’alimentation et de contrôle du volume.
Notez que l’interface du mobile inclut un logiciel permettant d’attribuer aux boutons physiques des actions sur l’écran tactile. Il dispose aussi de deux ports microUSB sur la tranche pour recharger la console tout en la connectant à un PC pour transférer des fichiers. A l’arrière du mobile, deux haut-parleurs pour un son en stéréo. Cela aurait été sûrement plus judicieux en façade, mais l’effort est notable.
... et le Fire Phone d'Amazon
Une autre spécificité du W3D est son écran tactile, une dalle 5,5 pouces Full HD. Comme son nom l’indique, la console est munie d’un écran 3D lequel est autostéréoscopique (comme la Nintendo 3DS), c’est-à-dire qu’il ne nécessite pas le port de lunettes pour créer un effet de relief. Comme le Fire Phone d’Amazon, le W3D s’appuie sur un système de tracking des yeux (via une caméra frontale) pour adapter l’effet 3D en permanence. L’angle latéral d’adaptation est de 70°.
À l’intérieur, vous retrouvez une configuration plutôt bonne, mais caractéristique de l’année dernière, notamment au niveau du chipset. Il s’agit ici d’un MediaTek MT6595, l’un des meilleurs octo-core 32-bit du fondeur taïwanais. Il est composé de quatre coeurs Cortex-A7 cadencés à 1,7 GHz, de quatre coeurs Cortex-A17 cadencés à 2,2 GHz et d’un GPU PowerVR 6200 d’Imagination Technologies. Le chipset est compatible LTE aux États-Unis.
Une configuration milieu de gamme
Ce composant est livré ici avec 2 Go de mémoire vive, 16 Go de stockage interne (extensible par microSDHC) et une batterie généreuse de 4000 mAh. À l’arrière, le capteur photo principal affiche une définition de 13 mégapixels. À l’avant, la webcam (celle qui sert à relever la position des yeux de l’usager) est un modèle 5 mégapixels. Enfin, le système d’exploitation est Android 4.4 KitKat, avec une surcouche étudiée pour améliorer la navigation dans un catalogue de jeux. Logiquement, la console devrait être livrée avec le Play Store. Mais le concepteur du produit dispose également de sa propre plate-forme de distribution de jeu, appelé Snail Store.
Indisponible à l’international, ce produit hybride entre smartphone et console de jeu est commercialisé dès maintenant au prix de 400 dollars. Son lancement est prévu le 29 septembre prochain. Reste à savoir si cela aura un meilleur accueil que les Ouya, Shield et autres plates-formes ludiques basées sur Android.