Tout savoir sur : Le laboratoire Google X prépare un bracelet connecté
Google X est un laboratoire extrêmement productif. Des dizaines de projets y sont en cours. Certains voient le jour. D’autres non. Certains deviennent des produits d’évangélisation. D’autres sont des travaux à long terme dont le but, totalement empirique, est de faire avancer la science et la recherche. Contrairement à ATAP, qui semble se positionner dans le développement de technologies à destination du grand public (Tango, Ara, Jacquard), Google X semble avoir une approche bien plus « universelle ». À l’image de ce nouveau projet dévoilé par un article de Bloomberg qui a réalisé une interview d’Andrew Conrad, le patron de l’équipe Sciences humaines chez Google X.
Plus un lecteur biométrique qu'un bracelet
Ce projet prend l’apparence et le positionnement d’un bracelet connecté sans écran, comme nous en avons croisé quelques-uns ces deux dernières années : Xiaomi Mi Band, Fitbit, HTC Grip ou encore Sony Smartband. S’il n’a pas de dispositif pour afficher des informations, c’est qu’il n’est pas fait pour recevoir des informations. Son rôle est d’en envoyer.
En effet, le bracelet mesure en temps réel les signes vitaux de son utilisateur : rythme cardiaque, pression artérielle, température, voire certains composants dans la sueur. Le bracelet relève aussi des données environnementales comme la luminosité ou le niveau sonore. L’idée est évidemment d’avoir un accessoire qui mesure 24 heures sur 24 les signaux d’une personne et de transmettre les informations à une base de données médicales.
Etude et prévention
Ce bracelet n’a pas une vocation commerciale. Andrew Conrad explique qu’il s’agit d’une plate-forme qui aura deux buts : un meilleur suivi des patients à risque et des études à grande échelle sur la santé publique, à l'image de Baseline, un autre projet de Google X visant à créer une base de données génétiques pour prévenir les maladies, également géré par Andrew Conrad. Le premier but pourrait même se voir étendu à la prévention pure, prioritairement auprès de patients à risque. Évidemment, cela ne fonctionne que si les usagers se sentent concernés, car recharger le bracelet et disposer d’une connexion Internet pour transmettre les données dépend essentiellement d’eux.
Le produit ne sera pas proposé en vente libre, mais devra être prescrit par des médecins. Il ne devrait pas être produit directement par Google, mais proposé sous forme de licence d’exploitation à des industriels de l’industrie médicale, à l’image des lentilles de contact intelligentes (créées par Google X et capables de mesurer le taux de sucre dans les larmes des diabétiques) qui ont été confiées à une filiale du groupe suisse Novartis.
Une menace pour les bracelets connectés ? Non.
Fitbit doit-il se sentir menacer par un tel produit ? Pas forcément. D’abord parce que Fitbit est un produit commercial lié au fitness. Ensuite parce que Fitbit pourrait, à terme, être associé à ce projet de santé publique en devenant une solution compatible parmi d’autres. À l’image d’autres projets de Google X, comme Glass qui devait être licencié à Luxottica Group, le propriétaire entre autres de la marque Ray-Ban. Reste à savoir si les médecins adhèreront massivement à ce concept, mais également le grand public. Les premiers tests sont prévus dans le courant de l'été.