Tout savoir sur : Huawei et Google travailleraient sur un Play Store chinois
Huawei est l’un des cinq constructeurs chinois qui comptent vraiment au niveau mondial, avec Lenovo, Xiaomi, Coolpad / Yulong et ZTE. Souvent dans le Top 5 des constructeurs, le groupe de Shenzhen n’arrive cependant toujours pas à se faire un nom auprès du grand public. Le lancement de la gamme Honor a eu un effet positif, mais cela est toujours insuffisant. D’où l’intérêt du partenariat entre Huawei et Google concernant le développement d’un nouveau Nexus, information confirmée anonymement par un employé du constructeur. Mais cette association, qui semble davantage profiter à Huawei qu’à la firme de Mountain View, vient de prendre une toute autre ampleur à la lumière d’une révélation offerte par The Information.
Un partenariat win-win, surtout pour Google
Le site d’investigation américain a en effet publié un article en ce début de semaine expliquant que Google sera certainement le plus grand bénéficiaire du partenariat avec Huawei. Car, en contrepartie d’une amélioration de sa notoriété et de son image de marque (en devenant la première marque chinoise continentale associée au programme Nexus), Huawei développerait aussi un Play Store pour le marché chinois. Une petite révolution qui ouvrirait les portes à Google sur un marché d’un milliard et demi de consommateurs. Compte tenu du potentiel financier considérable, il est facile de comprendre pourquoi Google tient tant à inclure Huawei dans le programme Nexus.
Évidemment, rien n’est fait, car le problème n’est pas technologique, mais idéologique. Souvenez-vous : le gouvernement interdit actuellement l’utilisation des services Google au sein de son territoire. Ce qui a eu trois conséquences : tous les smartphones Android chinois fonctionnent sur une ROM modifiée, les applications sont fournies par des boutiques applicatives tierces (où la sécurité et le bon droit ne sont pas toujours garantis) et les services Google sont remplacés par d’autres. À cela s’ajoute évidemment une absence de produits connectés animés par Android Wear, ce que Huawei a bien pris soin de rappeler quand il a dû reporter la sortie de sa Watch. Dans un contexte général de mondialisation de l’économie et de concurrence plus marquée en téléphonie, Huawei cherche naturellement à baisser ses coûts de développement en adoptant des technologies qui pourraient être communes entre l’occident et la Chine.
Ouvrir la Chine à tous ?
Huawei jouerait donc le double rôle de facilitateur local et d’intermédiaire politique pour la firme de Mountain View. Un objectif ambitieux et lourd de conséquences pour les deux entreprises. Peut-être même cela aura-t-il un effet positif généralisé pour l’ensemble des constructeurs occidentaux. Apple serait aussi concerné par un assouplissement. Reste à savoir si les arguments de Huawei arriveront à convaincre les dirigeants chinois d’accepter plus facilement les services de Google. Ce qui est loin d’être un combat facile à remporter.