Hier, l’action du groupe LG à la bourse de Séoul a fait un bond considérable. Elle a gagné 14 % en une seule séance. Évidemment, une telle variation n’est pas anodine et relève souvent de l’actualité de l’entreprise. Et puisque l’action du constructeur baissait graduellement ces derniers temps, compte tenu des appréciations négatives des analystes (les ventes du G4 n’étant pas ce qu’elles auraient pu être et la division télévision souffrant), la raison n’était donc pas financière. C’est le Korea Herald qui éclaire notre lanterne : une rumeur a enflé sur la place financière coréenne. Elle expliquait que Google pourrait investir dans le groupe et devenir son premier actionnaire.
Le Nexus 5 est la meilleure preuve de la pertinence d'un partenariat entre Google et LG
Une rumeur particulièrement précise
L’information a évidemment été niée par LG Electronics qui a publié un démenti. Que Google ait ou non l’intention de prendre une participation dans le géant coréen, la rumeur comportait cependant des détails particulièrement précis. Elle affirme que Google souhaiterait prendre 35 % du capital (soit un pourcentage supérieur à la minorité de blocage, ce qui implique que Google entre au conseil d’administration, mais pas forcément à un rôle managérial). Le montant concédé par Google serait de 2,2 milliards de dollars.
Une somme relativement raisonnable pour un partenariat stratégique qui n’implique pas simplement un fabricant de smartphone, mais aussi de télévision, de système audio, de produits informatiques et d’objets connectés. Sans parler des composants et des technologies automobiles. Car, même si nous nous souvenons que Google a abandonné l’idée de disposer de son propre constructeur de smartphone (Motorola, vendu depuis à Lenovo), la perspective d’un partenariat avec LG est autrement plus ambitieuse. Et c’est évidemment cela qui donne de l’importance et de la crédibilité à la rumeur.
Un intérêt probable, mais à long terme
Google a-t-il cependant vraiment un intérêt à se rapprocher de LG ? À court terme, certainement pas. Il suffit de regarder Microsoft pour se rendre compte qu’il est compliqué (voire paradoxal) de développer un OS, signer des partenariats avec des constructeurs tiers et concurrencer ces derniers avec sa propre marque. En outre, créer des projets innovants (Ara, Glass, Tango) et maintenir Android offrent certainement une meilleure image à Google. Mais pourquoi pas sur un projet à plus long terme ?
Car Samsung, premier contributeur de la part de marché massive d’Android à travers le monde, finira bien par l’abandonner pour se consacrer à Tizen. Les grands acteurs chinois disposent de leurs propres versions d’Android (MIUI, EmotionUI, FlymeOS, YunOS, etc.). Et les initiatives telles que CyanogenOS montrent que les fabricants ne sont finalement pas si accrochés à la certification Google. La firme de Mountain View pourrait donc se rapprocher d’un fabricant global qui saurait promouvoir Android sur tous les écrans du consommateur : tablettes, PC, télévisions, montres et smartphones. En outre, il faudra bien alimenter le catalogue de terminaux compatibles avec Google Fi...
Un intérêt aussi pour LG ?
Reste à savoir si LG y verrait aussi son intérêt. Car une proximité financière avec Google n’est pas toujours la meilleure façon d’être intégré aux projets de la firme (qui a dit Motorola ?). D’autant que LG est déjà impliqué : première montre Android Wear commercialisée (G Watch), un troisième Nexus en cours de développement, un partenariat avec Tango, etc. Et même si WebOS est une initiative concurrente d’Android TV (et prochaine d'Android Wear...), il est clair que la firme coréenne changera son fusil d’épaule si Google lui demande.