Samsung pourrait-il devenir un jour le premier fabricant de chipsets au monde ? Alors qu’Apple lui fait à nouveau confiance (mais pas encore exclusivement) et que Qualcomm devrait lui confier une partie de la production de ses chipsets haut de gamme, le groupe coréen aurait également réussi à convaincre un autre client de TSMC. Il s’agit de Huawei. Et plus précisément de sa filiale HiSilicon Technologies qui développe les fameux Kirin. Une information révélée par Android Headlines, sans pour autant préciser sa source. N’hésitez donc pas à prendre un peu de recul vis-à-vis de cette fuite, même si ce choix ne paraît pas si incohérent.
Le Mate 8 devrait être le premier modèle Huawei disposant d'un Kirin 950
Exynos 7420 : la vitrine de Samsung
Et ce pour deux raisons. D’abord, le monde a été impressionné par l’Exynos 7420. L’octo-core de Samsung, qui anime les quatre smartphones haut de gamme du géant coréen sur 2015, est aujourd’hui le plus puissant. Malgré l’intégration d’un GPU loin d’être le meilleur du marché actuellement (il existe mieux parmi les PowerVR d’Imagination Technologies par exemple, sans parler des Adreno de Qualcomm et Kepler de nVidia), ils parviennent à surpasser pratiquement toute la concurrence en terme de performance pure.
L’un des éléments qui expliquent cette situation est la finesse de gravure atteinte par les fonderies de Samsung : 14 nm (contre 16 nm chez TSMC). Et le groupe devrait même passer au 10 nm avant la fin de l’année prochaine, presque en même temps que TSMC. Seconde raison, Samsung a d'ores et déjà convaincu certains des meilleurs designers de chipsets. Il est évident qu'une telle confiance s'appuie sur un savoir-faire.
Le syndrome Apple A9 ?
Bien sûr, cela ne veut pas dire que Samsung est un meilleur sous-traitant que TSMC. Nous en avons eu la preuve avec l’Apple A9. Si le micro-scandale qui a eu lieu au mois d’octobre ne devrait pas avoir de conséquences fâcheuses sur l’iPhone 6S, nous pouvons tirer une leçon de la comparaison entre les versions Samsung et TSMC du chipset de la firme de Cupertino. En effet, graver plus finement c’est bien, parce que cela améliore la vitesse maximale et la consommation d'énergie.
Mais graver un chipset plus finement que ses spécifications techniques peut être contreproductif. L’A9 a été développé pour être fabriqué en 16 nm. Ce qui veut dire qu’il a été optimisé pour TSMC et non pour Samsung. Or, selon les spécifications établies par ARM, le Cortex-A72 est également un coeur optimisé en 16 nm. Le syndrome A9 pourrait donc se répéter. Ce qui serait évidemment dommage. Et ce qui avantagerait TSMC dans ses futures négociations...
Plus ambitieux
Si Huawei manquait cruellement de réalisme et d’ambition avec les chipsets Kirin qui équipent pourtant l’ensemble de ses modèles emblématiques, un changement stratégique semble avoir eu lieu il y a un an quand la filiale de Huawei a adopté l’architecture 64-bit. Avec les modèles Kirin 930 et 935, HiSilicon se comparait (peut-être un peu à tort) plus facilement à Qualcomm et Samsung Exynos. Mais c’est avec les Kirin 940 et 950 que les choses sérieuses devraient commencer puisque les deux composants s’appuient sur les puissants coeurs Cortex-A72.
Selon les premières rumeurs, TSMC devait prendre en charge leur production. Mais Samsung pourrait aussi entrer dans la danse. Reste à savoir si Huawei estimera que l’affaire A9 n’est pas un problème et s’il confiera tous ces futurs bébés au Coréen. Ou si TSMC conserve une chance de produire certains chipsets haut de gamme du Chinois.