Tout savoir sur : Samsung investit dans le développement de robots pour les usines
Si LG et Samsung disposent toujours d’usines de production sur leur sol, elles s’appuient aussi sur les formidables ressources humaines chinoises pour compléter leur offre. Première marque de téléphonie mobile dans le monde, Samsung est certainement le cas d’école par excellence : si les Galaxy haut de gamme sont produits en Corée, les mobiles entrée de gamme sont fabriqués au coeur de la Chine voisine, à Shenzhen par exemple.
Bientôt de nouveaux robots dans les usines Samsung pour remplacer la main d'oeuvre
Aujourd’hui, ces usines sont majoritairement peuplées par des assembleurs humains, mais l’avenir n’est pas de chair et d’os, mais plutôt de métal et d’électricité. Comme d’autres fabricants (Huawei ou ZTE, par exemple), Samsung remplace ses lignes de production par des robots de précision. Une tendance qui se généralise chez tous les fabricants. Aujourd’hui, 10 % des biens électroniques (nous ne parlons pas ici que des smartphones) sont fabriqués par des robots de précision, un chiffre qui devrait progresser de 15 points dans les 10 prochaines années.
Des robots nouvelle génération
Seulement, d’où viennent ces robots de précision ? La majorité des pièces détachées sont réalisées en Chine, naturellement. Mais la Corée du Sud est elle-même bien positionnée sur ce marché, assise sur la quatrième marche. Mais cela n’est évidemment pas satisfaisant. D’autant que ce marché mondial, valorisé à 10 milliards de dollars en 2014, pourrait croître de 18 % par an dans les 3 prochaines années. Samsung a donc sollicité le gouvernement coréen pour investir sur ce marché. Le montant est de 16,75 milliards de wons (13 millions d’euros), information relayée par l’agence de presse Yonhap.
Le but est, dans un premier temps, de réaliser des travaux de recherche pour créer les composants clés de ces robots, comme des capteurs, des moteurs et des contrôleurs. La création de ces composants devrait être finalisée en 2018. Ils équiperont des usines de Samsung, mais également d’autres fabricants qui souhaitent automatiser leurs lignes de productions. Des usines de toute taille, mais aussi des lignes de production qui devraient devenir plus intelligentes (comprenez adaptables).
Un investissement intéressé
Derrière cet investissement se joue une partie de la compétitivité de la Corée du Sud dans les hautes technologies. Cette stratégie compte plusieurs tiroirs. Quatrième mondial, la Corée pourrait prendre une ou deux places dans ce marché qui devrait croître fortement, apportant au pays un peu plus de visibilité et de légitimité. Second point, Samsung développerait une activité qu’elle n’a pas encore vraiment exploitée. La firme se tournerait ainsi davantage vers les fournisseurs de ses concurrents.
Aujourd’hui, via ses divisions composants (batterie, RAM, mémoire flash, écran, capteurs photos, chipsets, etc.), Samsung s’adresse principalement aux créateurs des smartphones que doit affronter sa gamme Galaxy. Cette activité serait plus orientée vers les usines qui fabriquent les mobiles, qui sont autant ses partenaires que ses adversaires. Un peu à l’image de ses usines de chipsets d’où sortiront bientôt les Snapdragon 820 de Qualcomm.
Moins de main d'oeuvre, plus de marge
Troisième point, plus industriel, Samsung bénéficierait lui-même de ces nouveaux composants pour robot. Il automatiserait ainsi davantage ses usines chinoises, mais aussi coréennes. Un joli coup double : Samsung relocaliserait dans son pays certaines lignes de production, ce qui est toujours bon politiquement, et s’appuierait moins sur la main d’oeuvre chinoise. D’autant que cette dernière a tendance à devenir de plus en plus onéreuse, grevant les marges brutes de Samsung. Et en temps de compétitivité âpre, il est toujours bon de réduire les coûts de production quand c’est encore possible.