Symantec, l?éditeur de la solution de sécurité informatique mondialement connue Norton, multiplie les incursions dans la mobilité. Ceci est loin d?être étonnant : le parc installé de PC n?évolue plus, les ventes annuelles baissent chaque année, et les usagers préfèrent aujourd?hui surfer sur leur tablette ou, mieux encore, sur leur mobile. Une plate-forme que les acteurs comme Symantec lorgnent depuis plusieurs années, avec plus ou moins (et surtout moins) de succès que sur ordinateur.
Une vraie protection pour mobile ?
Norton Mobile Security existe sur smartphone (et surtout sur Android) depuis cinq ans environ. De simple outil d'optimisation et coffre fort numérique (avec cryptage des données), Norton Mobile Security adopte désormais le statut de « suite » de sécurité avec plusieurs outils intégrés, notamment sur Android. Sur ce dernier, le système analyse le comportement des applications téléchargées, bloque les appels et les SMS non sollicités, supprime les données de l'appareil en cas de vol (avec prise de contrôle de la Webcam et localisation) et analyse les sites Internet. Comme sur PC, Norton émet une recommandation sur une application que l'usager souhaite télécharger et lui indique si le fichier est sûr (et indique pourquoi s'il ne l'est pas).
Norton Mobile Security sur iOS (à gauche) et Android (à droite)
Sur iPhone, l'application est déjà moins pertinente (il suffit de regarder les captures d?écran). Deux explications possibles. Soit les besoins de sécurisation sont moins importants, parce qu'il y a moins de menaces sur iOS que sur Android. L'absence de boutiques alternatives dans l'environnement iOS, excepté les appareils jailbreakés, limite effectivement considérablement les risques. Soit Apple ne donne pas suffisamment de contrôle sur son OS pour laisser Norton offrir les mêmes services. Ce qui est autant une protection qu'une limitation. Pourtant Symantec indiquait en 2013 qu'iOS était plus vulnérable aux virus. Que ce soit l'une ou l'autre des raisons, Norton Mobile Security sur iOS est largement moins intéressant... voire inutile.
Des menaces de plus en plus nombreuses et sérieuses
La présence des éditeurs de logiciels de sécurité en téléphonie n'est pas que de l'opportunisme (même si ça en est quand même un peu, à l'image du partenariat entre AVG et ZTE). Car le marché de la téléphonie, véritable eldorado pour les concepteurs de logiciels de protection, est aussi une vraie mine de diamant pour les pirates informatiques. Les protections sont encore peu nombreuses. Les comportements à risque ne sont pas contrôlés. Les failles des systèmes d'exploitation sont nombreuses. Et les mobiles conservent une très grande partie des informations personnelles (et professionnelles) des usagers. Selon Symantec, le nombre de malwares sur Android a doublé entre 2012 et 2014. Sur 8,2 millions d'applications analysées par leur laboratoire, 2,2 millions contiennent du code malicieux et 5,9 millions sont des risques potentiels pour la vie privée des usagers.
Il y a donc une pertinence de plus en plus grande à ce que des acteurs comme Symantec y apportent des solutions, en attendant que Google fasse avec Android ce que Microsoft a fait avec Windows ces cinq dernières années : créer de vrais outils de protection. L'arrivée prochaine chez Qualcomm d'un antivirus comportemental intégré au chipset est une excellente nouvelle en soi. Dommage que celui-ci soit exclusif aux plates-formes compatibles Zeroth. Et donc au futur Snapdragon 820. En attendant que cela se démocratise, il y a les applications telles que Norton Mobile Security.